mercredi 25 février 2009

"Maintenant, je suis nu ..."


"Aujourd’hui est mieux qu’hier, et demain sera mieux qu’aujourd’hui", dit Pierre Bergé, d’humeur enjouée. Il revient de Marrakech, où pour la première fois depuis des lustres il a pris dix jours de vacances. "Je ne suis plus obligé de rentrer désormais. Encore que je me demande si je ne le regrette pas un peu…" A Marrakech, il n’a pas fait du hamac. Avec son ami paysagiste Madison Cox, il embellit les jardins de la villa Majorelle. "Des jardins ad-mi-ra-bles", dit-il en séparant les consonnes théâ-tra-le-ment. Si Yves Saint Laurent a disparu en juin, son fantôme, mi-rêveur, mi-boudeur, erre au 5, avenue Marceau (Paris XVIe). Dans le bureau sombre de Bergé, le portrait peint par Warhol en 1972 domine une table de travail art déco aux pieds cerclés de métal, semblable à la vitalité de Pierre Vital Georges Bergé. "Yves n’avait pas le goût du bonheur. Moi, j’aime la vie." Yves Saint Laurent a eu une grande influence sur ses contemporains, autant par son talent que par sa légende. Le talent, c’était lui. La légende, Pierre Bergé. Romancier de la vie de Saint Laurent, il en a été le metteur en scène. La vente de la collection est sa dernière production. "Il en a fait un événement incroyable. Pierre Bergé voit grand, dit François de Ricqlès, vice-président de Christie’s. La nef du Grand Palais, on n’avait jamais vu ça."

Du premier reportage dans Paris Match en octobre 1961, à la gloire d’une maison de couture qui n’existait que dans ses rêves, jusqu’aux obsèques nationales, Bergé a pensé, orchestré avec éclat chaque séquence de la vie du couturier. Les yeux mi-clos, costume taillé dans un coupon feuille-morte, il revisite l’envers du décor. "Nous n’habitions plus ensemble, mais nous nous appelions tout le temps." Séparés en 1976, après dix-huit ans de vie commune, ils se voyaient chaque jour. "Je lui consacrais mes week-ends." Il emmenait Yves prendre le thé à la Closerie, glaces et gâteaux. Yves gâtait son chien Moujik. "J’avais un vrai besoin d’Yves. Je ne pouvais m’en détacher. C’est peut-être névrotique. Je n’ai pas de difficulté à l’accepter. Je ne ferai croire à personne que nous avions des discussions passionnantes, mais c’était une présence…"

Du passé, Bergé fait aujourd’hui table rase. Il s’allège. La maison de Tanger, l’appartement d’Yves, rue de Babylone (Paris VIIe), le manoir normand, les décors désaffectés sont à vendre. Le dernier chapitre de la légende est un catalogue de dix kilos. Si on y ajoute un livre sur leurs maisons, et celui de leur décorateur, Jacques Grange, on frôle les quinze kilos.
Chez Christie’s, Bergé s’est mêlé de tout, comme d’habitude, jusqu’aux boîtes d’emballage et aux visites d’acheteurs, rue de Babylone. "C’est Mme Tupperware organisant chez elle des réunions", raille Christophe Girard, adjoint au maire de Paris, qui a travaillé avec lui durant vingt ans, avant de se brouiller au point d’être interdit d’obsèques.

"Une mante religieuse. Pierre tue les gens qu’il aime." Ses colères carabinées sont aussi spectaculaires que les soufflés du Récamier, dont il est client. En 1962 déjà, lorsque William Klein filme les débuts de la maison de couture, il montre un jeune Pierre bourré d’impatience et de tics, croisement de Rastar Capac (la momie du Temple du soleil de Tintin) et de Louis de Funès. "Entier, il exige l’autorité totale quand les gens dépendent de lui, dit Alain Minc. Il peut être dur avec les autres, mais reste fidèle aux siens." Julien Dray, par exemple, qu’il n’abandonne pas à ses achats compulsifs.

Pierre Bergé a quelque chose d’enfantin qui le mène à conjuguer affaires et affect, pour le meilleur et pour le pire. "Il ne s’aime pas, ce qui le rend agressif, dit Girard. Il n’a peut-être pas cicatrisé ses blessures d’enfance." De celle-ci, il déteste parler. "Le passé m’ennuie, les personnes de mon âge m’ennuient, je ne vois que des gens jeunes." Une cour de jeunots captivée qui l’écoute raconter les années Mitterrand. Sa mère, elle, a 101 ans. Dans le magazine Globe, en 1990, elle lui taillait un costume rêche. Bébé ? "Insupportable." Ecolier ? "Infernal. Paresseux. Velléitaire." Son père est employé d’une perception, sa mère institutrice (et pas commode) : "La classe de ma mère ? Un cauchemar. Je devais donner l’exemple." Un inspecteur d’académie note alors : "Les élèves sont bruyants, mais le plus bruyant est le propre fils de la maîtresse." Le David Copperfield de Dickens, enfant malheureux qui devient écrivain, est son héros.



A 17 ans, il gifle un professeur et arrête le lycée. L’année suivante, il monte à Paris pour être… écrivain et devient l’amant de Bernard Buffet, peintre de 20 ans. En 1958, il rencontre Yves Mathieu Saint Laurent, jeune provincial introverti. Il conserve le premier objet acheté avec Yves en 1960, un magnifique dieu-oiseau sénoufo, symbole de fécondité. "Qui avait convoité cet objet ? Comme d’habitude, Yves a dû rester saisi d’admiration, et j’ai embrayé. Moi-même, je connaissais bien l’art africain. À 15 ans, j’appartenais à une société de sciences naturelles à La Rochelle. Le muséum d’histoire naturelle possédait une magnifique collection ethnographique." De là lui vient une passion pour les jardins et les arbres qu’il sait identifier, comme François Mitterrand.

Figure des années Mitterrand, Pierre Bergé n’avait pourtant pas voté socialiste en 1981. "François Mitterrand, qui avait une grande confiance en lui, l’a beaucoup consulté durant la période romanesque des grands travaux", dit Laure Adler. Aujourd’hui, Pierre Bergé soutient Désirs d’avenir. "Il admirait Mitterrand. Au début, en tout cas. Il voyait le pouvoir de près pour la première fois. Ségolène Royal, il ne l’admire pas, dit Alain Minc. Jouer un rôle auprès d’elle l’amuse : le plaisir d’être là où ça se passe." Chaque dimanche à 10 heures pile, il téléphone à Minc. L’un raconte Ségolène, l’autre Sarkozy. "Ce que je pense de Nicolas Sarkozy ? Etrangement, du bien. Il n’est pas très aimé des gens de son camp, ce qui est un bon point pour lui." Ils ont un point commun : instaurer d’emblée un rapport conflictuel, puis s’adoucir. Bergé peut monter très haut dans les aigus. "Désormais, sa vie sera faite de plus de simplicité, de plus d’abandon au monde", dit Laure Adler. En est-il capable ?

Avec le fruit de la vente, il va créer une fondation à son nom pour aider la recherche, notamment la lutte contre le sida. Il préside le Sidaction, finance (à perte) Têtu, "magazine des gays et des lesbiennes", s’occupe des maisons de Zola et de Cocteau, parraine SOS Racisme, veille sur l’Institut français de la mode, sa maison de ventes, Pierre Bergé & associés, sa galerie d’art bruxelloise, et Caviar House & Prunier, premier producteur français de caviar. Ce printemps, on lui a refusé, à lui, l’auteur d’une si belle légende, un fauteuil à l’Académie française. Il va remettre ça. Avide de respectabilité, malgré l’éclat de sa réussite.

Chez Christie’s, récemment, quelqu’un demandait à Pierre Bergé comment il allait vivre sans ses meubles. "Ne vous inquiétez pas, martela-t-il d’une voix à la Jouvet, je ne serai pas obligé d’aller chez Ikea ou chez Habitat." C’est un homme de gauche qui ne raffole pas des pauvres. Le décorateur Jacques Grange refait son appartement dans le goût de… Coco Chanel. Chez lui, rue Bonaparte (Paris VIe), les peintres sont déjà là.

lundi 23 février 2009

"Extrêmement fort et incroyablement près"

Je sais c'est con ... mais je n'ai acheté ce livre uniquement pour le physique de l'auteur ... ! Je ne savais pas quoi choisir et il me fallait un bouquin pour le WE !
Le fait qu'il soit New-Yorkais et juif ont également orienté mon achat !

A neuf ans, Oskar Schell se considère déjà sur sa carte de visite (!) comme "inventeur, entomologiste amateur, épistolier, francophile, pacifiste, consultant en informatique, végétalien, origamiste, percussionniste, astronome amateur, collectionneur de pierres semi-précieuses, de papillons morts de mort naturelle, de cactées miniatures et de souvenirs des Beatles".
C’est pourtant un enfant solitaire, qui préfère écrire à des personnalités (Stephen Hawking, Kofi Annan…) que de se faire des amis. Traumatisé par la mort de son père dans les attentats du 11 septembre, Oskar collectionne tout ce qui a appartenu à celui-ci. Au cours de ses recherches, il découvre une mystérieuse clef. Décidé à retrouver la serrure qu’elle ouvre, Oskar part à l’aventure dans New York. Il y fera de nombreuses rencontres, et tirera au clair de nombreuses zones d’ombres de son histoire familiale.

J'ai lu et beaucoup aimé ce livre bourré d'émotion, des personnages mystérieux et attachants. Cela fait longtemps que je n'avais pas été transporté comme ça.
C'est un livre dont l'histoire est complexe, mélangeant de nombreuses histoires familiales avec une quête vers plusieurs inconnus ! La démarche de son auteur est d’une grande ambition : dès la toute première page du livre, il décide d’impliquer le lecteur dans l’aventure au même titre que ses personnages principaux. Celui derrière le livre passe donc d’un rôle traditionnellement passif à une démarche plus active, car il devient en quelques sorte le témoin privilégié des événements. Il suit Oskar. Ce que j'ai trouvé génial c'est que l'auteur intercale dans son récit des photographies, dessins, courriers, etc ... auxquels le texte fait référence, en alternant noir et blanc avec couleur. La démarche a un intérêt double : d’une part, réserver au lecteur la surprise de ce qui l’attend à la page suivante ; de l’autre, cela évite qu'il y ait trop de (longues) descriptions qui alourdiraient le recit.
Je me répète certainement mais ce livre est vraiment poignant, toujours novateur (et pas uniquement dans ses graphismes). Il nous emmène dans une sorte de conte en demi-teinte, imprégné par la mémoire des défunts et l’image du père.

Le bouquin a quand même un petit défaut : Oskar est très mûr pour son âge !!! Parfois son âge ne colle pas ... A certains moments du récit, il semble trop intelligent, ce qui lui donne un côté perturbé et énervant !
J'ai été passionné par ce livre. S'il m'a plu c'est qu'il parlait de sujets qui me tiennent à coeur et notamment celui d' accepter la mort, comment se construire sans passé, etc ... Extrêmement difficile et incroyablement beau...
A lire sans condition ...

Julien Boisselier

J'aime beaucoup cet acteur que je trouve très bon, mignon et hyper sensuel. Il peut jouer n'importe quel rôle, il est dans son éléments ... Je l'ai vu dans beaucoup de film et je l'ai toujours trouvé excellent notamment avec sa voix un peu particulière qui laisse transparaître à mon sens une certaine fragilité.
Après une enfance passée à Nantes où il est né le 26 mai 1970, Julien Boisselier monte à Paris pour y suivre les enseignements de Jean-Pierre Bouvier et de Denise Chalem au sein de l'ENSATT, et suit en parallèle une formation au cours Florent. Il fait ses débuts d'acteur au théâtre (notamment dans "Les pavés de l'ours" en 1993, sur une mise en scène de Sylvie Testud) et sur le petit écran : on le remarque dans la saga d'été "Dans un grand vent de fleurs" et surtout "De gré ou de force", téléfilm de Fabrice Cazeneuve. Son premier rôle au cinéma est celui d'un psychiatre sectaire dans "Nationale 7" de Jean-Pierre Sinapi (2000).

Par la suite, doux rêveur à l'allure décontractée, Julien Boisselier multiplie les tournages avec les réalisateurs de la nouvelle génération, tels Renaud Cohen ( "Quand on sera grand" en 2001), Benoît Cohen ( "Les Acteurs anonymes" en 2001 et "Nos enfants chéris" en 2003), et Nicolas Boukhrief ( "Le Convoyeur" en 2004).

En 2004, il enchaîne les comédies romantiques comme "J'me sens pas belle" , "Tout le plaisir est pour moi" et "Clara et moi" . Pour cette dernière, le réalisateur Arnaud Viard, qui souhaitait initialement incarner lui-même le personnage principal, a finalement donné le rôle à Julien Boisselier. "Je n'avais jamais vu un acteur aussi émouvant, et aussi charmant. Je l'ai tout de suite reconnu comme un double possible et évident. J'aime sa sensibilité, son mystère et sa façon de ne pas être totalement acteur". En 2006, on le voit par la suite dans la comédie "On va s'aimer" et dans l'excellent "Je vais bien, ne t'en fais pas" .

C’est au cours du tournage de ce dernier film qu’il rencontre sa compagne Mélanie Laurent . "Un ou deux mots suffisent pour que l'on se comprenne", explique le réalisateur Bernard Jeanjean en parlant de Julien Boisselier. C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles il a sollicité à nouveau l’acteur pour "J'veux pas que tu t'en ailles". En 2008, on a pu notamment le voir dans "Cortex" et dans "Les femmes de l'ombre".

Un peu de douceur ...

La fin de Rachida Dati ...



Considérée il y a un peu plus d'un an comme la protégée de Sarkozy, la soeur de Cécilia, la beurette favorite des Français, Rachida Dati est passée, aujourd'hui, au statut de fille-mère. En décidant de l'envoyer à Bruxelles, Sarkozy signifie que l'heure de la disgrâce a sonné : éditeurs et journalistes font passer le message.
Déboulonner les statues qu‘ils ont contribué à ériger, c'est le jeu favori des médias. Il y a un peu plus d’un an, le seul charme de Rachida Dati suffisait à excuser toutes les manifestations de ses insuffisances. Le livre d’entretiens («Je vous fais juges», Ed. Grasset) que la garde des Sceaux avait publié avec le journaliste Claude Askolovitch en était la démonstration. Pour la ministre, il s'agissait de contester les "ragots" qui couraient alors sur son compte.

Lors de la promo du livre, Claude Askolovitch s'était souvent fait l’avocat de Rachida : "Elle fait des conneries, comme tout un chacun, mais on lui réclame des justifications comme on n’en demande à personne – sur ses diplômes comme sur ses tailleurs Dior". Le livre, plutôt empathique à l’égard de la ministre, ne pouvait laisser indifférent le président de la République et son épouse d’alors, Cécilia, dont Rachida Dati disait qu’elle était sa "sœur".
Le vent a tourné, Sarkozy estime que sa ministre a atteint son seuil d’incompétence et surtout que le charme n’opère plus. Exil à Bruxelles, donc. Et plus question pour les éditeurs et les journalistes de servir la soupe à la Garde des Sceaux. Le livre "Belle amie" des journalistes M. Darmon et Y. Derai est une exécution en règle: il faut désormais tuer le soldat Dati !
Sur ordre ?

Yves Derai ne cache pas sa proximité avec Cécilia ex-Sarkozy. Il fut l’un des rares journalistes à interviewer la femme du président. Et l’ex-meilleure amie de Rachida en veut beaucoup à sa copine de l’avoir si vite oubliée. Darmon, de son côté, est le journaliste "embedded" de France 2 à l’Elysée et fréquente quotidiennement les proches du président. De quoi nourrir quelques doutes sur la genèse d’un tel projet et l’ambition d’un tel ouvrage.
Alors, certes, le livre abonde d’informations sur la proximité de Rachida et Cécilia, l’insistance de Rachida Dati à fréquenter les gens qui "comptent", usant de ses rencontres privées pour mettre sur pied un solide réseau parisien.
Beaucoup d’anecdotes aussi qui en disent long sur les méthodes Dati. Pendant des années, Rachida a ainsi envoyé des lettres à de très nombreuses personnalités "patrons, hommes et femmes, de gauche comme de droite, artistes, écrivains ou journalistes ont reçu de longues missives flatteuses et attendrissantes. Jusqu’au chanteur Alain Souchon …".
Certains passages ne laissent pas place au doute quant à l’identité de leurs inspirateurs. Les auteurs se font clairement les relais des impressions des sarkozystes historiques : "elle ne travaillait pas, c’était une donnée avec laquelle nous devions composer" commente l'un deux.

L’arrivée de Carla marque le début de la fin pour Rachida Dati. Et un nouveau chapitre du livre intitulé "aux noms du père" où les auteurs tentent d’identifier le père de la petite Zohra. Piste privilégiée des deux journalistes : Rachida Dati aurait succombé aux charmes d’un certain Ali Al Marri, procureur général du Qatar. Dans un de ses confidentiels, cette semaine, Le Figaro expliquait que l’intéressé démentait formellement être le père de la fille de Rachida Dati.
"L'affirmation selon laquelle je serais le père de l'enfant de Madame Rachida Dati est une pure contre-vérité. Mes avocats ont instruction de prendre toutes les mesures qui s'imposent", écrit-il dans une lettre adressée à l'ambassadeur du Qatar à Paris. Un démenti qui laisse sceptique Yves Derai : "Le procureur général du Qatar n’a pas envoyé de communiqué à la presse où il dément ces informations. C’est une brève du Figaro qui explique que l’ambassadeur du Qatar à Paris aurait reçu un démenti. Au Figaro, personne n’a su me dire si cette lettre existe".

"Ne l'envoyez pas au front, elle est nulle", avait imploré Edouard Balladur auprès de l'Elysée. À Matignon, la chose a vite paru entendue. Malgré la présence constante à ses côtés de Roger Karoutchi, le ministre chargé des relations avec le Parlement, qui est là pour la "coacher", Rachida Dati ne peut assumer seule un débat. À deux reprises, lors de réunions avec des parlementaires, François Fillon, agacé, a posé sa main sur le bras de sa ministre pour interrompre le flot de ses affirmations cassantes et démentir ce qu'elle venait d'affirmer." Rachida Dati, nulle ? Pour les adversaires de sa réforme de la carte judiciaire, aucun doute. Ils dénoncent l'autoritarisme et l'absence totale de concertation de la ministre.
Lors d'une visite à Agen, elle en a donné malheureusement une nouvelle illustration : "De mémoire de magistrat, on n'a jamais vu ça", écrivait La dépêche.

Pour la venue de leur ministre Rachida Dati, avocats, magistrats du siège ont été priés d'aller voir ailleurs s'ils y sont. Les audiences du matin ont été déplacées au tribunal d'instance rue Diderot. (...) Le Syndicat de la magistrature boycotta les réunions, dénoncant "une opération de communication", "l'absence totale de concertation", "une politique pénale tournée vers la répression" (...) "Il y a un précédent historique, c'est Marie-Antoinette, qui avait peur du peuple", s'était écrié Me Alain Miranda. Même disposition d'esprit de la part de la jeune garde représentée par Me Laurent Bruneau : "Tous les gardes des Sceaux qui sont venus ici ont reçu les avocats. C'est du mépris de sa part. La justice sans avocat, ça ne marche pas. Son attitude est intolérable". Pour mémoire, une des perles de la réforme de la carte judiciaire : après avoir, depuis des semaines, garanti que le tribunal des Sables d'Olonnes passerait au travers du kärcher rachidesque, voilà que tout à coup est annoncée la programmation de sa suppression. Le député-maire de la ville, Louis Guédon, UMP s'il-vous-plaît, s'insurge et présente un argument décisif : "une absurdité, quand on sait que le tribunal est flambant neuf puisqu'on vient d'y effectuer pour 6 millions d'euros de travaux !"

Ses décisions à l'emporte-pièces et son caporalisme passent d'autant plus mal qu'elle sacrifie à la mode "bling-bling glamour showbiz" du nouveau régime. Le reportage photo qui avait été publié par "Paris Match" est emblématique de cette dérive. Pas un voyage présidentiel à l'étranger sans que l'inévitable Dati n'en soit, pas une réception sans parade en robe couture : Forte de cette liberté, Dati en profite pour s'adonner avec volupté aux mondanités. Un article de Mediapart révélait ainsi le 26 mars 08, les folles dépenses de la ministre Rachida Dati : "Selon plusieurs éléments comptables et témoignages recueillis par Mediapart, le ministère de la Justice assiste depuis l’arrivée de Rachida Dati à sa tête à un dérapage budgétaire d’ampleur concernant les "frais de réception du garde des Sceaux". C'est une ligne comptable parfaitement officielle avec laquelle il est très difficile de tricher depuis la disparition des fonds secrets en 2001.

Pour l’année 2007, le budget prévisionnel de cette enveloppe que gère la Direction de l’administration générale et de l’équipement (DAGE) s’élevait à 210 000 euros. Moins d’un quart de cette somme avait été dépensé entre janvier et mai par Pascal Clément, le prédécesseur de Rachida Dati à la Chancellerie. Mais dès l’arrivée au ministère de l’ancienne porte-parole de Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle, les dépenses ont grimpé de manière vertigineuse pour finalement atteindre les 270 000 euros en décembre 2007. Soit un dépassement de 30% par rapport au plafond prévu. Parmi ces dépenses somptuaires figurait notamment l’organisation, le 21 juin 2007, d’une Fête de la musique dans les jardins de la Chancellerie et d’une "garden party", le 13 juillet 2008. Pour ces deux événements, les seuls frais de bouche (sans compter le personnel ou l’installation des tentes) ont, respectivement, coûté 26 832,49 et 57 467,51 euros. D’autres dépenses ont aussi fait tousser certains hauts fonctionnaires du ministère : des notes de repas (1 730 euros le 10 décembre, au restaurant le Pasco) ou d’hôtel (3 903 euros laissés à l’hôtel Tilsitt, à Paris, le 17 octobre).



Rachida Dati, qui aime à inviter au ministère des représentants du showbiz ou des patrons du CAC 40, a en effet multiplié les réceptions ces dernières semaines. «C’est le ballet incessant des traiteurs. Ça n’arrête pas !», observe un haut magistrat qui, soumis au devoir de réserve, a requis l’anonymat pour s’exprimer.
Et de douze ! En la personne de Mathieu Hérondart, qui a quitté son poste de directeur adjoint du cabinet de la ministre le 30 mai 2008, Rachida a perdu le douzième de ses collaborateurs : quelle hécatombe ! Le 16 mai, c'était Pierre Boussaroque, son conseiller diplomatique, qui l'avait quittée. "une demande a été transmise par le ministère de la Justice au quai d’Orsay pour lui trouver un successeur, écrit "Bakchich.info". Mais aucun diplomate ne s’est manifesté. "Personne ne veut y aller", soupire un pilier de la maison…" Pourquoi donc ? Citons "Libération" : "Colérique", "capricieuse" et "caractérielle" sont les adjectifs les plus employés chez les déçus de Dati. "Mais attention, ce n’est pas là le vrai problème.

On peut travailler avec des gens caractériels, ce qui est le cas de beaucoup d’hommes et de femmes politiques, à condition qu’ils soient compétents, qu’ils aient du fond et une vraie connaissance des dossiers", assassine un partant. Selon cet ex du cabinet, le seul véritable reproche à faire à la ministre serait "sa vision émotive et superficielle de la fonction. Le fait que sa principale préoccupation soit son image dans les médias."

En somme, et ne comptez pas sur nous pour pleurer sur son sort, Dati reçoit aujourd'hui un mérité retour de bâton. Même Sarkozy semble la lâcher "En apprenant que Sarkozy avait constitué une "task force" de 7 ministres qu'il réunit, en principe, tous les jeudis, Rachida Dati a piqué une crise : elle est allée jouer les pleureuses à l'Élysée, le 21 mai, et a demandé à être intégrée à ce groupe de choc. Argument principal : son absence de cette nouvelle instance l'affaiblit car cela accrédite l'idée qu'elle a perdu la confiance du grand chef...

Ses pleurs, en tout cas, n'ont pas porté pour le moment, puisque la garde des Sceaux n'a toujours pas été invitée à l'Élysée avec ses 7 collègues". Reste qu'au-delà de ces péripéties, Attila Dati est toujours en charge du portefeuille de la Justice et mène une politique pénale répressive désastreuse, en parfaite porte-flingue du populiste de l'Élysée.

En attendant confirmation ou pas, "Belle-Amie" a déjà rempli une partie de son objectif : faire officiellement entendre aux intéressés leaders d’opinion que Rachida Dati ne fait plus partie de la garde rapprochée du président. Mission accomplie : Le Figaro proposait ces derniers jours un article sur "la discrétion de Rachida Dati", expliquant que certains "la sentaient déjà partie".

Nikola Karabatic

Nikola Karabatić est né à Niš en Serbie, le 11 avril 1984. est un joueur français de handball d'origine croate par son père et serbe par sa mère. Il mesure 1,96 m et pèse 105 kg.
Arrière gauche d'1m96 pour 104 kg, Nikola Karabatic impressionne surtout par la qualité de son jeu et la précision de ses actions, souvent décisives pour mener ses équipes à la victoire.
Il évolue au poste d'arrière gauche ou de demi-centre en équipe de France et dans le championnat allemand au club de Kiel.
C'est le fils d'un ancien gardien de but international yougoslave, Branko Karabatić. Son frère, Luka Karabatic, joue à Montpellier. Il est l'un des rares à avoir réussi au haut niveau sans être passé par un pôle espoir mais par le centre de formation de Montpellier.



Formé au club de Thau Handball Frontignan Nikola Karabatic est arrivé de Serbie à 4 ans. "le serbe" rejoint le Monptellier Handball en 2000 alors qu’il n’est âgé que de seize ans. Son talent impressionne très vite les observateurs.

Son endurance sur les terrains séduit le club allemand de Kiel que le joueur rejoint en 2005. La consécration arrive en 2007, alors que le sportif est élu ''meilleur handballeur de l'année'' et remporte la coupe d'Allemagne. Nouveaux Jeux olympiques, nouvelle ville, les Français s'imposent en 2008 et rentrent de Pékin avec un titre olympique en poche.
Après avoir gagné les championnats d'Europe, le 1er février, lui et son équipe sont devenus champion du monde 2009 de Handball !!!

Deneuve

dimanche 22 février 2009

Bannir l'alcool pour prévenir le risque de cancer ...

Dis-moi ce que tu manges et je te dirai... si tu risques davantage d'avoir un cancer. Dans une brochure destinée aux professionnels de santé, et mise en ligne le 17 février, l'Institut national du cancer (INCa) et la direction générale de la santé dressent l'état des connaissances sur les liens entre nutrition et cancer, et listent les facteurs de risque et de protection. "Avec les mesures de prévention que nous présentons, nous pouvons sauver des milliers de vie chaque année", affirme le professeur Dominique Maraninchi, président de l'INCa.
Depuis 2004, malgré les progrès en matière de diagnostic et de traitement, les cancers sont devenus la cause la plus fréquente de décès en France : en 2005, 146 000 personnes sont mortes du fait d'un cancer et 320 000 nouveaux cas ont été identifiés. Parmi les différents facteurs pouvant intervenir dans la survenue d'un cancer, l'alimentation joue un rôle désormais bien établi, soit pour favoriser le risque, soit pour s'en protéger. Le succès du livre Anticancer, de David Servan-Schreiber, est là pour témoigner de l'intérêt du public pour ce sujet.

L'INCa s'est appuyé sur l'expertise du réseau NACRe (National Alimentation Cancer Recherche) et sur le rapport élaboré en 2007 par le Fonds mondial de recherche contre le cancer (FMRC) et l'Institut américain pour la recherche sur le cancer. S'inscrivant dans le cadre du Programme national nutrition-santé (PNNS), la brochure dresse l'inventaire des facteurs nutritionnels et des modes de vie sur lesquels il est possible d'agir, tant individuellement que collectivement.

Vive les fruits, les légumes et l'allaitement. La consommation quotidienne d'au moins 5 fruits et légumes variés (au minimum 400 g/jour, sans privilégier un aliment plutôt qu'un autre) et d'aliments riches en fibres diminuent le risque de cancer. Pour éliminer les résidus de pesticides, il faut laver et, éventuellement, peler les fruits et légumes. Pour prévenir le cancer, l'allaitement maternel (si possible exclusif jusqu'à 6 mois) bénéficient à la mère et à l'enfant.

Zéro alcool. L'INCa l'avait déjà formulé dans une expertise collective : il est impossible de définir un niveau de consommation d'alcool qui n'ait pas d'effet sur la santé (Le Monde du 7 janvier 2008). La brochure précise : "L'augmentation de risque est significative dès une consommation moyenne d'un verre par jour." D'où la recommandation : "La consommation d'alcool est déconseillée, quel que soit le type de boisson alcoolisée (vin, bière, spiritueux, etc.)." Il n'est plus question de tolérer deux verres par jour pour les femmes et trois pour les hommes.

Dans l'organisme, le métabolisme de l'éthanol donne des produits provoquant des mutations de l'ADN. "L'important est de ne pas consommer d'alcool, quel qu'il soit, tous les jours. La prévention peut néanmoins rester agréable et s'accommoder d'une consommation festive occasionnelle", précise le professeur Maraninchi.

Pas de kilos superflus. L'objectif est de maintenir un poids normal (indice de masse corporelle - IMC - compris entre 18,5 et 25 kg/m2). Afin de prévenir le surpoids et l'obésité, l'INCa nous recommande de pratiquer, au moins cinq jours par semaine, au moins trente minutes d'activité physique d'intensité modérée (marche rapide) ou trois jours par semaine d'activité d'intensité élevée (jogging), en limitant la sédentarité (ordinateur, télévision, etc.). Une augmentation de l'IMC de 5 points correspond à une hausse du risque de cancer allant de 8 % (sein) à 55 % (oesophage).

Limiter les viandes rouges et les charcuteries. "La consommation de viandes rouges et de charcuteries est associée à une augmentation du risque de cancer colorectal", indique l'INCa. "Le risque de cancer colorectal est augmenté de 29 % par portion de 100 g de viandes rouges consommée par jour et de 21 % par portion de 50 g de charcuteries quotidienne."

Il convient donc de limiter à moins de 500 grammes par semaine la consommation de viandes rouges et de compléter l'apport de protéines en alternant viandes blanches, poissons, oeufs et légumineuses. De plus, mieux vaut limiter la consommation de charcuteries, en particulier celles très grasses ou très salées.

Attention au sel. "La consommation de sel et d'aliments salés augmente le risque de cancer de l'estomac", prévient l'INCa. En France la moyenne des apports journaliers en sel est estimée à 8,5 g/jour, sachant que deux tiers des hommes et un quart des femmes ont des apports dépassant 8 g/j. L'Organisation mondiale de la santé recommande de limiter à un maximum de 5 g/jour les apports quotidiens de sel.

Haro sur les compléments alimentaires à base de bêta-carotène. Présent dans de nombreux fruits et légumes (carottes, choux verts, épinards, abricots...), le bêta-carotène a des propriétés antioxydantes. Bien que les besoins nutritionnels soient facilement couverts par une alimentation "variée et équilibrée", de nombreux compléments alimentaires sont actuellement proposés. "A fortes doses (20 à 30 mg/jour), l'utilisation (de ces compléments) n'a pas d'effet protecteur sur le risque de divers cancers." A l'inverse, leur consommation à de telles doses par des personnes exposées à des cancérogènes comme le tabac "augmente significativement le risque de cancer du poumon".

Sur le Web : www.e-cancer.fr

La belle Isabelle ...



La musique signée Gainsbourg est géniale, forcément, et le clip réalisé par Besson l'est tout autant ... Un pur plaisir.

Emmanuel Pahud

Un accoutrement excentrique, un pull-over désuet, telle est l’image associée à de nombreux flûtistes depuis des décennies. Le Suisse Emmanuel Pahud renvoie pour sa part une image bien différente. Sur les couvertures de ses CD, il arbore un style lisse et élégant, il semble être à tout instant une gravure de mode tirée des premières pages des magazines. Mais il dévoile au fil de la conversation une personnalité réfléchie, introvertie. Sa fascination pour la flûte remonte à l’âge de cinq ans, lorsqu’il vit un jeune voisin répéter à Rome le concerto pour flûte n°1 de Mozart. Il n’aurait pas pourtant cru qu’elle deviendrait partie intégrante de son existence, il la considère aujourd’hui comme le « prolongement de sa respiration. »

Né à Genève le 27 janvier 1970, de parents français et suisse, Emmanuel Pahud commence ses études musicales dès l'âge de 6 ans à Rome, les poursuit à Bruxelles et obtient, en 1990, son Premier Prix au Conservatoire National Supérieur de Paris. Il se perfectionne ensuite auprès d'Aurèle Nicolet, également suisse, dont il dit : « il était sévère, mais drôle. » A 22 ans, il prend la place auparavant occupée par son maître, flûte solo à l’Orchestre Philharmonique de Berlin, dirigé à l’époque par Claudio Abbado.
« Cette expérience à l’orchestre de la Philharmonie de Berlin a énormément compté, » se souvient-il. Dans le même temps, il se consacre aussi à sa passion pour la musique de chambre et enseigne au Conservatoire de Genève. Mais les nombreux engagements et déplacements finissent par devenir pesants. Il n’a plus de temps pour sa famille et donne sa démission à effet immédiat en 2000. « C’était une période difficile, avec de nombreux problèmes, notamment familiaux. » Cependant, il fait son retour à l’Orchestre Philharmonique de Berlin en avril 2002 ; il n’avait pas été remplacé.



« Rattle, déclare-t-il, est exactement le type de chef d’orchestre que j’ai toujours apprécié. Il exploite toutes les facettes d’un musicien, il enchaîne le plus naturellement du monde Rameau, Haydn et Ligeti. Chaque programme est en quelque sorte un voyage d’exploration. » Car Pahud accorde une importance toute particulière à son caractère protéiforme. « Je veux découvrir la flûte des quatre coins du globe, en particulier ses débuts. » Avec Abbado, il a présenté une interprétation nonchalante des concertos pour flûte de Mozart, avec les solistes baroques, il a joué Telemann et Bach. Des œuvres rares telles que les concertos pour flûte d’Ibert et de Khatchaturian font partie de son répertoire.

Mais c’est pour le jazz qu’il a une affection toute particulière, c’est la musique qu’il préfère écouter pendant son temps libre. « Pour préparer Into the Blue, je me suis procuré des disques pour écouter le jeu des flûtistes de jazz. Je dois y être attentif pour éviter d’avoir un jeu trop classique, avec un vibrato trop rapide, un son trop perçant. En effet, le jeu des flûtistes de jazz est plus dépouillé que celui des musiciens classiques parce qu’ils sont souvent aussi saxophonistes et clarinettistes. » Peut-être pourrait-il mieux jouer qu’un spécialiste du jazz « un morceau déjà écrit. Mais je ne peux fournir une bonne interprétation qu’à partir du moment où je me libère de la partition. C’est alors que commence l’art, et que le jazz et le classique se rencontrent. »
Dans le cadre de la prochaine sortie de son enregistrement de l'intégrale des sonates pour flûte de Bach (EMI), il va réaliser une tournée avec Trevor Pinnock aux Etats-Unis, au Japon, en Asie du Sud-Est et en Europe.

Emmanuel Pahud joue avec les orchestres les plus prestigieux : Philharmonie de Berlin, London Philharmonic, Tonhalle de Zürich, Bayerischer Rundfunk, Mariinski, Minnesota Symphony, Camerata Salzbourg, Deutsche Kammerphilharmonie, Washington National Symphony, NHK Symphony, Scottisch Chamber Orchestras... Il a collaboré avec des chefs aussi prestigieux que Claudio Abbado, Simon Rattle, David Zinman, Lorin Maazel, Valery Gergiev, John Eliot Gardiner, Daniel Harding, Paavo Järvi, Mstislav Rostropovich and Itzhak Perlman...



En 2008-2009, il jouera avec le Cincinnati Symphony, le BBC National Orchestra of Wales et les Mahler et Franz Liszt Chamber Orchestras.
Parmi ses autres projets de saison, il enregistrera avec le Rotterdam Symphony Orchestra sous la direction de Yannick Nezet-Seguin et il se produira dans le concerto d'Elliot Carter avec la Philharmonie de Berlin sous la direction de Daniel Barenboim.
Il continuera d'interpréter les concertos de Matthias Pintscher, Michael Jarrell et Marc-André Dalbavie qui ont tous été enregistrés pour EMI.
En 1996, Emmanuel Pahud a signé un contrat d'exclusivité avec EMI couvrant les répertoires du concerto, du récital et de la musique de chambre. Il a enregistré de nombreux disques qui ont tous été acclamés par la presse spécialisée en France, en Allemagne et au Japon.

Pahud donne plus de 150 concerts par an, dont environ la moitié avec l’Orchestre Philharmonique de Berlin. Il ne reste alors plus beaucoup de temps pour autre chose. Mais dès qu’il a un moment, il part pour Genève où habitent ses deux jeunes fils et leur mère.

samedi 21 février 2009

Caracas ...



"Le Triomphe de la Mort"


Le Triomphe de la Mort (1562) est une œuvre de Pieter Bruegel l'Ancien conservée au musée du Prado.
Cette œuvre témoigne de l'influence de Jérôme Bosch sur le travail de l'artiste.

"Quelque chose d'effroyable avait eu lieu là. Partout à l'horizon s'élevaient des flammes dans un grand effort d'arrachement pourpre, ainsi que des cris. Nous avons atteint les premières fermes, dont les murs calcinés étaient méconnaissables. Dans les cours gisaient pêle-mêle des cadavres de moutons, porcs, vaches, ainsi que d'étranges flaques de chair dont on devinait vaguement l'origine humaine: ici et là subsistaient un pied, un bras, une tête écrasée, une purée de cervelle. (...) La fumée des incendies, rabattue par le vent du nord, m'étouffait à demi, m'empêchait de voir que le soleil brillait déjà haut. Une telle fumée portait un nom précis : l'Espagnol, l'Ennemi, le Dominateur exécré d'un pays innocent dont il me faudrait dorénavant découvrir les trésors, s'il en restait du moins."

Comme précité dans cet extrait de D. Rollin, ce tableau est une allégorie qui se présente comme une mise en scène exposant diverses formes de morbidité : crime, exécution, maladie, combat, suicide, etc.
On y voit, à l'horizon, plusieurs villages ravagés et incendiés par la barbarie espagnole de l'époque du peintre. Les tons ocres rappellent et accentuent l'effet d'un témoignage réaliste.
Pourtant, le tableau a surtout un sens symbolique et universel: nul n'échappe à la mort qui surprend le riche et le pauvre, le vieux et l'enfant, dans la quiétude du quotidien (interruption d'une partie de cartes, à l'avant-plan).
Le réalisme ne nous épargne aucun détail: un chien lèche le sang d'une victime étendue, un noyé au corps gonflé flotte sur l'eau, le buste décharné d'un enfant sort du cercueil de sa mère, posé lui-même sur un cadavre; le sol est jonché de crânes et d'ossements...

Vision infernale de la condition humaine, ce tableau surprend d'abord par l'abondance des figures, la redondance du symbole qui ne laisse aucun espoir. Puis, on y revient avec l'impression que quelque chose nous a échappé. Et le regard s'arrête à nouveau sur ce squelette du premier plan qui égorge un pélerin; ou sur cet autre qui se sert de pièces d'or et l'on comprend d'où vient le malaise: la Mort, en plein travail, s'amuse...Voyez son sourire moqueur devant ces biens terrestres! Voyez l'ardeur joyeuse de ces soldats de la Mort!
A la panique désespérée des survivants correspond l'enthousiasme "triomphal" du vainqueur. Comment ne pas songer aux guerres du XXe siècle et aux génocides qui ont trouvé des éxécuteurs zélés?
Allégorie de la mort inévitable mais aussi symbole de l'oeuvre macabre des hommes qui anticipent l'heure, au nom du fanatisme et du pouvoir.

Un peu de douceur ...

La Linea

La Linea est une série télévisée d'animation italienne en 90[réf. nécessaire] épisodes d'environ trois minutes chacun, créée en 1972 par le dessinateur Osvaldo Cavandoli. En France, la série a été diffusée à partir de 1977 sur TF1 dans L'Île aux enfants et dans Cellulo sur La Cinquième dans les années 90. Elle a également été diffusée sur Radio-Canada et TVOntario.
Cette série met en vedette un homme au tracé simple vivant sur une ligne horizontale qui n’a de limite que par la volonté du crayon de son dessinateur. Celui-ci, dont on ne voit ponctuellement de lui qu’une main et son crayon, crée l’univers dans lequel vit ce sympathique personnage primaire au langage propre, sans nom officiel mais parfois appelé Balou ou Monsieur Linea selon les pays. Sa voix est celle de Carlo Bonomi. Quand il se retrouve devant un problème, Balou fait appel à l'artiste qui dessine, au fur et à mesure, des éléments de décor. À chaque fin d'émission, Cavandoli laisse généralement son personnage tomber dans le vide.

En plus du dessin et de la voix de Monsieur Linea, le troisième élément d'importance dans cette série est la musique composée par Franco Godi. D'abord celle, célébrissime qui ouvre et clôt chaque épisode, caractérisée par ce "Baiubadu" que fredonne son interprète et qui lui donne son nom. Ensuite la ligne de Jazz qui accompagne les aventures de "Balou", un "Tre Jazz Rapido" qui traduit bien l'excitation permanente du protagoniste. Les cascades de notes au piano semblent en effet renvoyer au cascades réelles de l'anti-héros de la série, tandis que le placide "Baiubadu" nous ferait partager la sérénité moqueuse de son créateur ?
Ce personnage a été créé en 1969 pour une série de films publicitaires intitulée Carosello pour la maison Lagostina.
Les épisodes numérotés de 1 à 8 sont réalisés à partir de plans tirés des pubs de Carosello. Les 56 épisodes suivants portent les numéros 101 à 156. La seconde série va de 200 à 225.
C'est au milieu des années 1970 que La Linea connut son plus grand succès en Europe, mais ce que les possesseurs de téléviseurs noir et blanc ignoraient, c'est que la couleur du fond changeait avec l'humeur du personnage et de ses rencontres.