lundi 30 novembre 2009

Un peu de douceur ...

Ron Arad

Ron Arad est un designer israélien né en 1951 à Tel-Aviv et reconnu depuis les années 1980. Il étudie l'architecture à l'Architectural Association School of Architecture de Londres où Bernard Tschumi est son professeur et Zaha Hadid sa collègue. Il découvre le design en Italie.
Il signe ses premiers succès avec, entre autres, les fauteuils Rover (1981) et Well-Tempered Chair (1986), puis avec l'emblématique étagère Bookworm (1993) originellement en acier puis fabriquée en plastique par Kartell.

Ron Arad utilise des technologies et des matériaux avec des modalités et des formes tout à fait nouvelles. Manipulation, transformation et expérimentation sont les maître-mots de l'esprit de ses créations. Son design se caractérise par des formes pures, non conventionnelles et un goût pour les courbes qui le place dans la lignée des designers sculpteurs. Sa démarche est en effet plus celle d'un artiste que d'un designer industriel, en témoignent le côté objet unique des ses créations, et le fait que leur fonction n'est pas un critère de premier ordre dans le processus de création.

Créateur libre et sans contraintes, Ron Arad navigue entre le design, l'architecture et les arts plastiques. C'est à l'académie des Arts de Jérusalem que l'artiste reçoit sa première formation avant de partir compléter ses connaissances à l'Architectural Association de Londres. En 1981, il cofonde avec Caroline Thorman le studio de design et de production baptisé Off One. Plus tard, Ron Arad s'installe à Côme en Italie pour établir son unité de production en design qui porte son propre nom. En constante expérimentation à partir de la matière, le plasticien travaille aussi bien l'acier que l'aluminium et le polyamide.

De plus, il propose une conception radicale des formes et des structures de ses mobiliers, ce qui fait de lui l'un des designers les plus contemporains de sa génération. Au-delà de sa production personnelle, Ron Arad travaille à la commande pour de grandes firmes telles que Kartelli, Vitra, Moroso, Fiam, Driade, Alessi ou encore Cappellini et Magis. En tant qu'architecte, l'artiste est à l'origine de nombreux projets. Parmi ses plus célèbres réalisations, on note la Villa Ohayon de Marrakech en 2007, la sculpture du Zion Square de Jérusalem en 2005, l'hôtel Kristallwelten de Wattens en Autriche en 2004, ou encore l'hôtel Puerta America de Madrid en 2003.
Pédagogue, l'artiste est également professeur de design au Royal College of Art de Londres. Parmi les lieux prestigieux dans lesquels Ron Arad a été exposé, on peut citer le Centre Georges Pompidou, le Metropolitan Museum of Art de New York et le Victoria et Albert Museum de Londres.
Il a collaboré, entre autres, avec Vitra, Cassina, Driade, Fiam, Kartell, Artemide, Alessi, Flos.



"Nicotine" ...

Chômage : et si la solution venait de France Télécom ... !

DSK, la stratégie du futur candidat

Surtout, ne pas en parler. L’entourage est très sollicité pour ne rien dire.
Ses amis politiques auraient presque préféré que Dominique Strauss-Kahn passe incognito à Paris. Mais ces dernières quarante-huit heures, on l’aura beaucoup vu. Beaucoup entendu. Hier, au Cercle de l’union interalliée, où il dissertait à la prestigieuse initiative de l’hebdomadaire britannique "The Economist" sur "la nouvelle donne entre banques, gouvernements et régulateurs". Qu’on ne s’y trompe pas : ce n’est le candidat PS à la candidature qui fait escale en France. Mais bien le directeur général du FMI qui, jurent ses proches, ne fait là que son job. Rien que son job…
Ces quinze derniers jours, il était à Rome, en Angleterre et en Ecosse, à Singapour et Washington. "Il passe son temps dans l’avion", dit un fidèle. "A voir sa tête, il est crevé", constate un autre. A Paris, il ne fera donc, officiellement, que visiter l’un des 185 pays situés dans le viseur de l’institution financière. "C’est le directeur du FMI qui vient nous faire partager sa vision de la crise, résume le député strauss-kahnien Jean-Jacques Urvoas. Il serait frustrant qu’il s’adresse au monde entier et oublie de parler aux Français …"

DSK revient. Pas pour longtemps. Pour plus tard ? Ses proches se feraient occire plutôt que d’en démordre. La condition sine qua non : réussir au FMI. Ça ouvre tous les possibles. En attendant, DSK se tient à mille lieues de la rue de Solférino. Parce que la posture l’écarte des dissensions du parti et lui forge une image d’homme d’Etat et d’action : "Il a la chance de pouvoir réguler la mondialisation pendant qu’au PS, on disserte dessus", ajoute ce fidèle. Et, aussi parce que son statut le lui interdit. Lors de son premier come-back fin janvier 2008, il avait débarqué à la Mutualité à l’occasion d’un conseil national du PS. Jusqu’à faire la une des quotidiens, et se faire recadrer par le conseil d’administration du FMI avec interdiction de se mêler de politique française. Depuis, plus un traître mot des affaires socialistes. Ses partisans feignent de s’en accommoder : "Je vais l’écouter avec beaucoup d’attention, dit la jeune strauss-kahnienne Sibeth N’Diaye. Mais je n’attends pas une vérité révélée ou cachée sur son éventuel retour. Il est naturel qu’il s’intéresse à la politique française, comme il est naturel qu’il s’applique un devoir de réserve."

Cette débauche de préventions masque pourtant mal la nette envie de DSK qui semble, ces jours-ci, prospérer. Une récente batterie de sondages l’a mesurée : à la Bourse de l’opinion, sa cote grimpe. Au point de l’installer, aux yeux des sympathisants de gauche, en tête des présidentiables PS. Et même en possible vainqueur - de peu - de Nicolas Sarkozy au deuxième tour de 2012. Avec le risque, d’ici là, que la bulle n’éclate. Ses proches ont flairé le danger, qui brandissent "une instrumentalisation élyséenne" destinée à resserrer les rangs de la majorité. A preuve la une de l’hebdomadaire Valeurs Actuelles de la semaine dernière qui le pose "en homme qui inquiète la droite". D’où la crainte d’un démarrage précoce. "Cette grossesse nerveuse vient trop tôt. Ça n’arrange pas nos affaires du tout", convient son lieutenant et fondé de pouvoir au sein de l’appareil socialiste, Jean-Christophe Cambadélis. "Ce n’est pas parce qu’on est loin des yeux qu’on est loin du cœur, confirme Jean-Jacques Urvoas. Il a encore deux ans et demi au FMI. S’il sort du bois aujourd’hui, tout le monde le tire à vue."

Alors, candidat ou pas ? "Même parmi ses très proches, personne n’en sait rien", glisse un conseiller. Le principal intéressé, lui, ne pipe mot. Dans un parti souffrant de crise de foi chronique, le mutisme du potentiel imam caché des socialistes incite aux exégèses. "C’est comme dans toutes les religions révélées, il y a des prophètes autoproclamés et d’autres vraiment touchés par la grâce, dit un adepte. Le mieux serait que Dieu parle. Mais comme il ne dit rien, beaucoup parlent en son nom." Son proche entourage s’en agace : "Il y a trop de ventriloques ! Mais Strauss-Kahn ne donne de signe, ni de consigne à personne." Ce conseiller poursuit : "Evidemment, ça fait plaisir d’être haut dans les sondages. Mais ça le laisse un peu froid. Il en prend acte, point barre." Jean-Christophe Cambadélis, lui, évacue : "Dominique n’est pas candidat et il ne s’y prépare pas. Il n’est pas un obsessionnel de la présidentielle. Il est incroyablement dans le moment, et ne se projette pas du tout dans les trois ans à venir."
Pas de plans sur la comète socialiste donc. Et du coup, pas de quoi rompre avec sa réputation de compétiteur velléitaire. Du moins pour l’instant. Son entourage, toujours en pointe côté storytelling, préfère vendre un DSK qui "a terriblement changé au FMI. On retrouve le Strauss-Kahn de la fin des années 90, après sa nomination au gouvernement Jospin, très inventif, avec beaucoup d’appétence, de densité." Et souligner «son intelligence plus que pétillante" plutôt que sa réputation de coureur. "Des histoires d’alcôves, tout le monde en a dans son cartable", assure un proche. "Les gens s’en foutent, l’opinion n’en a rien à secouer", se rassure un autre.

Réseau dormant. Un marketing sans relâche pour un packaging sans tache. Voilà qui ne suffit pas à combler ses amis socialistes, qui piaffent. "Il n’y a pas vie collective, pas de réunion pour savoir ce que souhaitent les strauss-kahniens", regrette l’élu francilien Jean-Paul Planchou. "Pas la peine. Il faut respecter son rythme et sa décision. Il n’y a pas lieu de se réunir", répond un jeune du sérail. En attendant, pas une lettre, pas un coup de fil… "Strictement rien", se lamente un troisième. Le réseau dormant a pourtant une stratégie. Beaucoup d’échanges par Blackberry. Et même quelques raouts : dernier en date, celui tenu "en toute discrétion" à la région Ile-de-France, au lendemain des élections européennes, avec 200 adeptes. La ligne, fixée par Jean-Christophe Cambadélis : "La priorité de Dominique est de réussir au FMI, et notre priorité est de faire réussir Aubry. Pour le reste, il faut laisser faire la main invisible des sondages …"

Laisser faire, laisser prospérer, donc. Un proche : "Il ne s’agit pas de construire le courant DSK. Mais il n’est pas anormal que Dominique ait des amis partout. Dans tous les courants et au-delà du PS." Ce strauss-kahnien assure d’ailleurs recevoir de plus en plus de signes de ses camarades : "Tu sais, pour moi, c’est Dominique…" Ce qui n’a pas échappé à la concurrence. A commencer par François Hollande, qui plaide pour des primaires dès la fin 2010, histoire de faire obstruction à un retour de DSK. Du côté de Martine Aubry, on veut croire que l’alliance du congrès, réunissant autour d’elle fabiusiens et strauss-kahniens, n’a pas atteint la date de péremption : "Je ne crois pas au fait qu’ils s’opposeront l’un à l’autre, estime François Lamy, conseiller de la première secrétaire. Si Martine est candidate, elle aura une légitimité car elle aura conduit le processus. Si elle n’est pas candidate, la question Strauss-Kahn pourra alors se poser." Quoi qu’il en soit, bien avant la fin officielle de son mandat au FMI, en octobre 2012. Et bien dans le cadre des primaires. "DSK parle de chef d’Etat à chef d’Etat avec Obama et Poutine. On le voit mal revenir pour disputer une primaire contre Manuel Valls", ricane un socialiste. Même s’ils caressent le scénario d’un retour en forme de recours, avec un DSK dans le rôle du sauveur d’un parti toujours en butte à la compétition interne, ses amis assurent qu’il se pliera à la règle du jeu. Avec, néanmoins, une obligation : celle d’un parti en ordre de bataille. Vincent Peillon résume : "Même quand on a autant de talent que DSK, s’il arrive sur une terre brûlée, avec des gens qui s’engueulent à chaque réunion ou qu’on lui impose le Smic à 2 000 euros, ce sera difficile pour lui."

La belle Isabelle ....

dimanche 29 novembre 2009

Les "Pop Bubble" de Darien Lee


Reprenant le processus de conception de l’horloge à partir de zéro, le designer américain Darien Lee a mis au point Bubble CloX, une série d’horloges aux couleurs vives. Ces horloges apportent une touche lumineuse et flashy sur les murs modernes de votre intérieur, vert pomme, orange fluo, rose acidulé, une explosion de couleurs pour votre intérieur !

L’horloge se présente comme une sphère de 10 cm surmontées d’aiguilles recourbées autour de sa surface. Bubble CloX est disponible en orange, bleu clair, kiwi et rose bonbon. Ces horloges seront parfaites dans une chambre d’enfants, à moins qu’elles ne fassent quelques jaloux …

L’horloge 3D Bubble CloX revisite le concept de l’horloge traditionnelle. Les tons sont dynamiques à souhait, la forme est à la fois simple et complexe, on en mettrait partout dans la maison !

...

samedi 28 novembre 2009

La FIAT 124

La Fiat 124 est une des voitures les plus connues et appréciée de la production FIAT des années 1960.
Lorsqu'elle fut présentée en 1966, la Fiat 124 avait l'ambition de permettre à la petite bourgeoisie italienne de satisfaire ses besoins de déplacement et de remplacer les modèles Fiat 1100 D et Fiat 1300/1500 par une voiture très moderne mais aussi robuste et fiable.
Disponible, au début, en une seule version berline à 4 portes, la Fiat 124, resta fidèle aux solutions mécaniques classiques : propulsion avec un essieu rigide, mais avec des ressorts et des amortisseurs coaxiaux, une ligne à trois volumes très carrée qui se voulait, selon les critères de l'époque, très moderne.

Présentée au printemps 1966, la Fiat 124 était une voiture prévue pour la petite bourgeoisie, une voiture sans chichis esthétiques et technologiques...Les journalistes n'y ont jeté qu'un simple coup d'oeil lui reprochant un manque d'ambition dû à la technologie classique remise au goût du jour et sa ligne classique et carrée...
Cette voiture avait pour particularité d'être peu coûteuse à la fabrication, ce qui a fait craquer beaucoup de fabricants de pays en voie de développement...
On n'imaginait pas son avenir prometteur dans le monde entier ni son titre de voiture de l'année 1967...
En avril 1966, la Fiat 124 se dévoila à la presse mondiale. Sous sa robe de tricorps banale et carrée, personne ne se doutait du destin qu'elle allait vivre.

La 124 est une voiture destinée à la petite bourgeoisie : Elle met l'accent sur une importante surface vitrée et à la grande habitabilité. Carrosserie sans fioritures, intérieur dépouillé et technologie classique. Nous allons en revenir plus loin...
La surface vitrée est très grande grâce aux montants de pare-brise et de custodes d'une grande finesse.
La carrosserie quant à elle succombe évidemment à la mode de l'époque : Le style "cubique", très en vogue... Elle est surmontée d'une calandre à barrettes horizontales et verticales entourée par deux phares ronds rappelant les Simca 1300 et 1500 Françaises. Les pare-chocs voient une importance diminuée, l'absence de bananes allégeant la ligne.

En ce moment , une seule carrosserie est disponible, celle de berline quatre portes tricorps avec porte de malle arrière s'ouvrant sur un coffre contenant une vraie roue de secours et le réservoir d'essence disposé comme sur la Fiat 1100R (Présentée à peine trois mois avant), à la verticale, dans le prolongement de l'aile arrière droite.Autre reproche, coutume sur beaucoup de tricorps de l'époque, le seuil de charge est beaucoup trop haut. Malgré ces trois petits inconvénients, son volume reste acceptable pour une voiture familiale : 381dm³.

Le gros avantage est l'intérieur : Même si les dimensions restent modestes (4,030m de long pour 1,625m de large et 1,420m de hauteur), tout a été fait pour offrir un maximum d'habitabilité : Les parties antérieures et postérieures ont été réduites au maximum possible. C'est une vraie cinq place...Seul le tunnel de transmission gène l'espace des passagers. Pour ajouter à notre aise , la ceinture de caisse est relativement basse. Ce qui lui offre un avantage supplémentaire cité plus haut : L'augmentation de surface vitrée.

La disposition des commandes est classique , avec un levier de vitesse planté sur le dessus de la boîte, un volant à branche centrale et un cerclo-avertisseur. Abrité par une visière anti-reflets , le tableau de bord est horizontal, avec lecture par aiguille et on y retrouve une instrumentation à la fois rationnelle et pratique : Jauge à essence avec témoin lumineux de réserve, compteur kilométrique, indicateur de vitesse, témoins lumineux pour la pression d'huile, la charge, les clignotants, la température d'eau, les feux de position, et les feux de route. A gauche du conducteur, la planche de bord incorpore trois boutons basculants pour commander les feux, l'éclairage du tableau et l'essuie-glaces.

Dessous, on trouve le starter et tout à gauche le bouton poussoir de lave-glace. On passe de code en phares grâce à un commodo placé derrière le volant, qui voisine avec la commande des clignotants. A droite du volant, outre le cendrier, on trouve la commande du climatiseur et, au-dessus de la planche, deux aérateurs orientables destinés à favoriser le désembuage du pare-brise. Le passager a droit à une boîte à gants et à un rétroviseur avec miroir de courtoisie.
Sous le capot : Une seule mécanique pour le moment : Un quatre cylindres de 1197cm³ avec bloc en fonte et culasse alu.
La tenue de route est qualifiée de satisfaisante par les journalistes de l'époque, alors que bon nombre de constructeurs avaient opté pour la traction, la Fiat 124 était propulsion. Moins coûteux que la traction. Les suspensions n'étaient pas, pourtant, très fraiches pour l'époque : A l'avant des roues indépendantes par une double triangulation, des ressorts hélicoïdaux et des amortisseurs à double effet aidés par une barre stabilisatrice.

Et à l'arrière, un essieu rigide avec bielles de poussées longitudinales, barre transversale, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs à double effet et encore, une barre stabilisatrice. Le freinage est assuré par quatre freins à disque sans assistance, mais il s'avère que le choix est judicieux, la progressivité et l'endurance étant au rendez-vous. On n'en dira pas autant de la direction, une fois encore dévolue à un boîtier enferment une vis sans fin et un galet. L'efficacité s'en ressent à grande vitesse...Assez floue et demandant une attention soutenue au conducteur. D'autant que la 124, carrosserie cubique oblige, est assez sensible au vent latéral.
Le succès accompagne immédiatement la 124 dont la cadence est passée de 200 à 600 unités par jour. En 1974, toutes les versions des Fiat 124 berline, Familiare et Sport Coupé sont remplacées par la nouvelle Fiat 131.

Seule la Fiat 124 Spyder, toujours construite par Pininfarina, est restée au catalogue jusqu'en 1982, dans la version 124 Spider America spécifique pour les États-Unis équipée d'un moteur 2 arbres à cames de 1 995 cm³ à injection électronique puis, la 124 SpiderEuropa sera commercialisée aussi en Europe, jusqu'à fin 1987, dans une version 2 litres avec turbo compresseur volumétrique de 136 ch DIN.

vendredi 27 novembre 2009

lundi 23 novembre 2009

Ali Baddou

À 35 ans, ce Marocain de bonne famille est déjà une star de la radio et de la télé françaises. Et une figure du Tout-Paris.
Bien sous tous rapports, cet homme-là ! Études brillantes, bonne éducation, sourire radieux, carrière fulgurante et emploi du temps à faire pâlir de jalousie un ministre… Tout juste pourrait-on reprocher à Ali Baddou un soupçon de fausse modestie. Voire - défaut bien parisien - un zeste de snobisme.
De 2006 à juin 2009, il anime l’émission "Les Matins", la tranche d’informations de 7 heures à 9 heures sur France Culture et depuis septembre 2007, il est chroniqueur littéraire dans "Le Grand Journal" de Canal Plus. Comment trouve-t-il encore le temps d’enseigner la philosophie à Sciences Po ?
Son apparence décontractée - jeans, baskets et pull en laine - ne doit pas faire illusion : à 35 ans, Ali Baddou est déjà un professionnel aguerri, au discours parfaitement rodé. Ce n’est pas son seul paradoxe : lui qui se présente volontiers comme un incurable paresseux se lève tous les jours de la semaine à 4 h 30 du matin…

Ali Baddou est né le 28 février 1974 dans le 14e arrondissement de Paris. Du côté de son père, sa famille est originaire de Meknès. Sa famille maternelle est de Fès. L’un de ses grands-pères fut directeur du protocole de feu Mohammed V. Son père et son oncle sont diplomates et Yasmina, sa cousine, est ministre de la Santé dans le gouvernement d’Abbas El-Fassi.
Tout commence en 1952 lorsque ses deux grands-pères, l’un et l’autre grandes figures de l’Istiqlal et militants pour l’indépendance du Maroc, se retrouvent, trois ans durant, incarcérés dans la même cellule. À leur sortie, ils sont inséparables. Leurs familles se fréquentent assidûment et un mariage consacre bientôt l’étroitesse de ces liens. Celui des parents d’Ali.
Ancien élève du lycée Henri-IV, normalien et agrégé de lettres modernes, Ali débute à 23 ans une carrière d’enseignant. Sa première nomination le conduit à Saint-Denis, dans la proche banlieue parisienne, où il remplace au pied levé, l’avant-veille de la rentrée, un collègue indisponible. Par la suite, il officiera dans un lycée lyonnais, puis à Sciences Po Paris.
"J’adore enseigner, dit-il. C’est le fil rouge de tout ce que j’entreprends." Un fil rouge pas toujours facile à suivre dans sa carrière quelque peu vagabonde…
Sa première apparition publique remonte à 1996, lors des obsèques de François Mitterrand. Ali Baddou est à l’époque le compagnon de Mazarine Pingeot.

"Je ne dois rien à personne", tranche-t-il, comme pour tordre le cou à la rumeur. On a en effet beaucoup glosé sur d’hypothétiques coups de pouce dont il aurait bénéficié de la part des réseaux mitterrandiens. Sa relation avec Mazarine ? Une "histoire d’amour comme il y en a tant", élude-t-il.
En 2000, las du monde académique, qu’il juge "trop fermé et sclérosé", il prend un virage à 180 degrés. Sur les conseils d’une amie, Anne Auchatraire, qui travaille à l’Assemblée nationale et a été la conseillère du dirigeant socialiste Laurent Fabius, il entre au cabinet de Jack Lang, alors ministre de l’Éducation nationale. Mais, précise-t-il, "je n’ai jamais pris la carte d’aucun parti, je ne suis pas militant dans l’âme".
Jusqu’à 2002, il est chargé d’un dossier sensible : l’ouverture du recrutement de Sciences Po aux élèves des zones d’éducation prioritaire (ZEP). Pourtant, le combat pour la reconnaissance des "minorités visibles" n’est pas vraiment son truc. Il carbure plutôt au mérite. "Mon parcours est logique. Pourtant, à chaque nomination dont je bénéficie, j’entends dire dans mon dos que mes origines marocaines ont joué en ma faveur."

En 2003, par l’intermédiaire de Nicolas Demorand, son condisciple à Normale Sup’, qui anime à l’époque "Les Matins" de France Culture, Baddou intègre l’équipe de la très élitiste radio publique et devient chroniqueur dans "Tout arrive" de Marc Voinchet, puis producteur du " Rendez-vous des politiques".
"Tout a commencé par hasard. Un jour, j’ai rendu visite à Nicolas, en studio. J’ai adoré l’ambiance et j’ai fini par le remplacer pendant ses vacances." Lorsqu’on vient du monde universitaire, réussir une aussi spectaculaire reconversion ne va pas de soi. Il faut de la chance, mais aussi beaucoup, beaucoup de rigueur et de travail".
Dans le même temps, il se rapproche du monde de la télévision et se retrouve dans "Permis de penser", l’émission de Laure Adler sur Arte, puis dans "Field devant le poste", sur Paris Première. Petit à petit, il se fait une place dans le paysage audiovisuel français, et coanime en 2005 sur 2M une chaîne marocaine, le Sidaction marocain.

En septembre 2007, Michel Denisot et Renaud Le Van Kim, les producteurs du "Grand Journal", lui proposent de les rejoindre. Baddou hésite. Surtout "pour des raisons d’organisation et d’horaires". Puis il se jette à l’eau : "J’étais curieux de savoir dans quelle mesure il est encore possible de parler de culture et de livres à la télévision."
Aux jaloux, ceux qui tentent d’expliquer son succès, il répond : "À la radio comme à la télévision, c’est le public qui vous suit et vous soutient. Chaque jour, il vous apporte la preuve que vous méritez votre place. C’est rassurant."

Un peu de douceur ...

Quand les habitants de Pech Maho (Aude) célébraient les héros morts au combat ...

Sous la direction d'Eric Gailledrat du laboratoire Archéologie des Sociétés Méditerranéennes (CNRS / Université de Montpellier 3 / Ministère de la culture et de la communication / Inrap), les fouilles, menées par une équipe pluridisciplinaire associant entre autres Armelle Gardeisen, archéozoologue et Henri Duday, archéothanotologue, ont permis de mettre au jour une pratique encore jamais observée auparavant.
Fondé au VIe siècle avant notre ère, Pech Maho est un port de commerce tourné vers les échanges avec la Méditerranée.
Peu avant -200, le site est attaqué et largement détruit par incendie, œuvre d'un agresseur possédant des machines de jets.
Après la destruction, le lieu est déserté mais très vite, une population importante revient sur place et s'adonne des rituels originaux.

En plus de nombreux restes de nourriture laissant penser à un grand banquet, les archéologues ont découvert les traces de massacre de plusieurs dizaines de chevaux.
Les méthodes de découpe sont particulièrement violentes. Elles se distinguent de simples gestes de boucherie qui se font généralement au niveau des ligaments, alors qu'ici, on retrouve des coups d'épée portés à des chevaux dans le sens longitudinal, souligne le CNRS.
Un bûcher est également installé dans le périmètre de l'habitat aménagé après destruction, où une dizaine d'individus sont incinérés.
Ces morts qui étaient habillés, parés et accompagnés de mobiliers divers, ont reçu un traitement funéraire comparable à celui en vogue en Languedoc au second âge du Fer (Ve-IIe siècle avant notre ère), ont constaté les chercheurs.

Mais, l’originalité de la découverte réside dans le fait que " les corps, une fois brûlés, ont été laissés sur place. Les cendres n’ont pas été enterrées dans des tombes comme de coutume".
Qui étaient donc ces hommes ? Des guerriers morts lors d’un combat héroïque, des personnalités à qui la population a voulu rendre un hommage particulier ?
L'incinération est collective et il n'y a pas de prélèvement des restes destinés à être disposés dans des tombes. L'ensemble de ces manifestations s'inscrit dans un intervalle de temps très court et il est certain que le site n'est plus véritablement habité après sa destruction.
Les sacrifices de chevaux et les banquets ont probablement été réalisés préalablement à la sépulture multiple.

Par leur caractère inédit, ces événements sont difficiles à nommer mais ils viennent véritablement clore l'histoire de Pech Maho, dont le souvenir à ses héros ne tardera pas à s'estomper sous le coup de la conquête romaine.
Ainsi, Pech Maho n'est pas un simple sanctuaire mais ce qu'on pourrait appeler un hérôon : un édifice considéré comme le tombeau d'un héros, d'un mortel déifié, à qui on rend un culte, indiquent les chercheurs.
Le mystère demeure donc entier. Néanmoins, les archéologues du CNRS ne désespèrent pas, au cours du prochain programme de fouilles qui débutera en 2010, d’élucider le mystère de Pech Maho.
Le site archéologique de Pech Maho est connu depuis le début du XXe siècle et des fouilles ont été menées dans les années 50 et 70, mais les rituels survenus après la destruction étaient inconnus.
C'est dans le cadre d'un Projet collectif du Ministère de la Culture en 1998, que la documentation ancienne a été reprise et que de nouvelles fouilles ont démarré en 2004.

dimanche 22 novembre 2009

"La situation mérite attention ..."



"Peau d'Âne" de Jacques Demy
Et n'oubliez pas ... les fées ont toujours raison !

Gaston Chaissac

Longtemps tenue pour marginale, l'œuvre de Gaston Chaissac, dont on a dit qu'il était un " bricoleur de génie ", apparaît de plus en plus dans son originalité et son ampleur. Saluée en son temps par Jean Dubuffet, Jean Paulhan, Raymond Queneau et bien d'autres, elle a pu, vers 1946, s'apparenter à ce que Dubuffet a défini comme l'Art Brut. Une exclusion, justifiée par ce dernier, de la fameuse collection, puis un regard maintenant rétrospectif sur cette œuvre d'une richesse foisonnante, étayée par une production littéraire abondante (poèmes et lettres) en ont révélé l'importance et la complexité. Chaissac démontre, dans le contexte de l'art des années 50, comment cette époque, à la suite de la conquête de l'art abstrait, a été soucieuse d'une expression libre et spontanée. Eclectique, inventive, intuitive, l'œuvre de Chaissac ne peut mieux se définir, selon une expression de son auteur, que comme une peinture " rustique moderne ".

Gaston Chaissac est né en 1910 à Avallon, dans une famille modeste, et d'un père cordonnier, qui abandonne très tôt le foyer. Rien ne le prédestinait à devenir artiste, peintre et écrivain. De santé précaire, sans diplôme, il avait décidé de faire le métier de son père, et se passionnait pour le dessin tout en rêvant un jour de devenir écrivain.
Plusieurs années plus tard, il disait de lui : "Sans doute ai-je l'âme très proche des artistes de cirque qui, comme moi, savent à peine écrire et ne sont instruits que par ce qu'ils ont vu".
En 1936, établi à Paris comme cordonnier, il rencontre par hasard le peintre Otto Freundlich et Jeanne Kosnick-Kloss qui l'initient à la peinture, qui l'encourage à dessiner et lui prodigue ses conseils. Il expose à Paris pour la première fois en 1939.

Atteint d'une tuberculose, il erre dans différents sanatorium, tout en affirmant son langage esthétique au travers les gouaches et les dessins qu'il réalise durant cette période : éléments animaux végétaux, humains s'entremêlent dans des formes imbriquées soulignées par un contour noir et dans des couleurs vives et contrastées .
A l'occasion d'un travail qu'il trouve chez un bourrelier à à St Rémy de Provence, il rencontre Albert Gleizes ainsi que André Lhôte, Aimé Maeght, et le sculpteur architecte André Bloc.
A la fin de 1942, Chaissac se marie avec Camille Guibert, et s'installe dans un village en Vendée où sa femme est institutrice. C'est dans un isolement total qu'il dessine surtout, mais qu'il découvre aussi la peinture à l'huile et qu'il peint sur de multiples supports une "peinture rustique moderne" disait-il.

Il noue alors des relations avec Jean Dubuffet très proche de lui dans sa conception de l'"Art Brut", selon une notion pour lui qui consiste à peindre hors de tout référent culturel ou artistique, en rupture totale avec ce qui s'était fait en peinture jusque là. Gaston Chaissac y voit des coïncidences avec sa propre conception d'un art délivré de la tradition, et d'un art rural et rustique opposé à l'art citadin.
En 1943, il s'installe avec sa famille à Boulogne en Vendée. En 1943-1945, il expose au Salon des Indépendants où Raymond Queneau, Jean Paulhan et Jean Dubuffet le remarquent ; c'est le début d'une abondante correspondance avec eux. Dubuffet préface d'ailleurs son exposition parisienne à la galerie L'Arc-en-Ciel en 1947.
Il peint à cette époque le " Samouraï " dont il dit à Dubuffet qu'il est la parfaite concrétisation de sa manière de travailler et de voir l'art.
Sur ces idées, Ils parviennent ensemble à participer à une première exposition d' "Art Brut" chez Drouin en 1949.

De 1942 à 1950 Gaston Chaissac est entré dans une période de recherches intenses. L'enthousiasme qu’il retire du contact et des échanges de correspondance avec Jean Dubuffet et la découverte de l’Art Brut, si proche de ses préoccupations, le poussent à rechercher davantage des formes d’expression en marge de la tradition et de l’art intellectuel. Son travail est à la fois proche de l’écriture automatique par l’assemblage d’éléments totalement divers et en même temps proche du dessin d’enfant par son aspect trés coloré et naïf. Ainsi " Le Samouraï " ou "Deux personnages sur fond gris", de 1947 et de 1949, s’organisent autour de la notion de masque, qui demeure un thème récurrent dans son oeuvre. Les visages, sont des masques colorés qui s’inscrivent dans un fonds vivement coloré. La technique du traitement par aplats des couleurs renforce l’impression d’un jeu de formes et préfigure ce que sera le travail abstrait de l'artiste dans les années qui suivront et jusqu'à son dernier jour.

A partir de la fin des années 50, les points de vue des deux peintres divergent. Dubuffet considère l'Art Brut comme toute forme d'expression de caractère spontané et inventif en marge totale des standars de l'art et ayant pour auteur des personnes hors des milieux artistiques.
Chaissac quant à lui, a noué des contacts avec Raymond Queneau, Jean Paulhan, Jakovsky et le romancier vendéen Michel Ragon, qui est l'un des premiers critiques d'art à prendre son oeuvre au sérieux.
Il réalise des peintures murales éphémères, utilise des assemblages de matériaux divers sur lesquels il peint, réalise des empreintes, des graffitis, des collages à partir de dessins d'enfants.
En 1951, paraît aux éditions Gallimard, Hippobosque au bocage, recueil de lettres et poèmes réunis par Jean Dubuffet. De 1958 à 1960, il collabore régulièrement à la nouvelle NRF.

De temps à autres apparaissent des visages, des masques, parmi des motifs abstraits, mais aussi des séries avec de fleurs, des animaux, des serpents.
Cette démarche différe en ce qu'elle est moins intellectuelle que celle de Dubuffet : des objets de rebuts, des déchets, des pierres sont les supports de la peinture de Chaissac, qui ne reste pas cantonné dans le support de la toile.
Gaston Chaissac parvient à exposer une nouvelle fois en 1961 à la Galerie Iris Clerc, protectrice des "Nouveaux Réalistes", laquelle trouve dans ses assemblages d'objets et dans ses cailloux peints un lien de parenté avec sa perception d'un art nouveau

Dans les années qui suivent, jusqu'à sa mort en 1964 à l'hôpital de La Roche-sur-Yon, Chaissac se consacre à la réalisation de collages de papier de tapisseries découpés en de vastes compositions avec ou sans personnages.
Il faudra attendre près de dix ans pour que le Musée National d'Art Moderne organise en 1973 une première exposition de ses oeuvres et que Chaissac soit reconnu pour un artiste à part entière.

Il a dit :
- "Je continue de méditer sur les moyens d'amplifier mon primitivisme par la vie ultra rurale".
- "Tout homme est un artiste, rendez les secrets productifs !".
- " Quand à la vie moins intellectuelle et plus saine qui est la nôtre, elle favorise l'éclosion de nos créations. N'ayant nul besoin du dessin et de la palette des autres, oubliant l'univers et travaillant sans autre souci que de progresser d'une façon continue jusqu'à notre mort, les nouveautés nous appartiennent ".

Rome ...