lundi 28 septembre 2009

L'Armée impériale japonaise

L'Armée impériale japonaise est la composante terre des forces armées de l'Empire du Japon de 1867 à 1945. Entre 1894 et 1945, l'Armée impériale nippone participa à deux Guerres sino-japonaises, à la Guerre russo-japonaise, à la colonisation de Corée, à la Première Guerre mondiale, à la constitution de l'État fantoche du Mandchoukouo et aux campagnes d'Asie et du Pacifique.

L'armée impériale japonaise a été créée pour remplacer l'armée japonaise traditionnelle constituée par les samouraïs. L'armée japonaise s'est inspirée des pays européens pour se moderniser. L'aide à la modernisation a été fournie par les pays européens, principalement la France, le Royaume-Uni et plus tard, l'Allemagne. Entre 1894 et 1945, l'Armée impériale nippone participa à deux Guerres sino-japonaises, à la Guerre russo-japonaise, à la prise en main de la Corée, à la Grande Guerre et aux Campagnes du Pacifique.

La société que découvre Perry le 08 juillet 1853 est elle une société militarisée de clans familiaux féodaux. Ce ne fut toutefois pas la caste des bushis qui sortit triomphante de cette modernisation accélérée mais bien le pouvoir impérial jusque là resté symbolique. L'empereur Meiji sut en effet rapidement s'imposer comme le grand rénovateur et modernisateur du Japon séculaire. Ce fut le début de l'Ère Meiji. Le Japon avait par ailleurs l'avantage d'être d'emblée mis au contact de la technologie militaire la plus moderne de l'époque : le fusil à verrou, le canon en acier puis la mitrailleuse (qui en Occident même faisaient parfois l'objet d'un certain scepticisme dans les milieux militaires).

Les officiers japonais furent formés dès la naissance de l'Armée impériale par des officiers européens (américains d'abord, puis britanniques, allemands et français). La doctrine traditionnelle du Bushido, fut peu à peu réintégrée à partir de la fin du 19ème siècle et réinterprétée au cours de l'ère Shōwa pour justifier les excès des troupes auprès des prisoniers de guerre et des populations conquises. Le Tennō, traduit en Occident Empereur, devint à compter de la restauration Meiji le commandant suprême de l'armée et de la marine. L'empereur n'est pas un autocrate de droit divin : en vertu du kokka shinto, il est perçu comme un dieu incarné (arahitogami).

Après la Première Guerre mondiale, le Japon reçut de ses Alliés (France et Royaume-Uni) quelques tanks qui furent étudiés et testés. L'infanterie était la reine du champ de bataille dans la doctrine militaire japonaise mais, fidèles à l'esprit progressiste de l'Ère Meiji, le Grand état major japonais envisagea dès l'abord le développement d'une arme blindée nationale et d'une industrie lourde d'armement pour des productions exclusivement indigènes.

Dans les années 1920, cette idée fit d'autant plus facilement son chemin que les planificateurs des projets militaires ne trouvèrent finalement pas le matériel souhaité sur le marché international de l'armement. Le programme démarra donc avec le développement du Tank Expérimental N°1 Type 2587 un char lourd resté sans lendemain mais qui cependant permit aux Mitsubishi Heavy Industries de se lancer dans la production de ce type de matériel.

Forte de son expérience dans la construction de blindages navals, l'industrie sidérurgique nipponne permit à l'arme blindée de l'Armée impériale de se développer rapidement. Le premier char indigène opérationnel fut le Char moyen Type 89(2589).

Le jeune empereur Shōwa, qui assurait la régence depuis 1921, accéde au trône impérial en 1926. Au cours des années suivantes, tandis que l’économie se développe à grande vitesse, deux forces vont peser sur la géopolitique japonaise. Les clans financiers zaibatsu actifs en Corée et la jeune génération des officiers qui font un peu figure de "Jeunes Turcs" nippons.

Hostiles au parlementarisme comme au capitalisme, les jeunes officiers de la Kōdōha se font les champions de la "Voie de l’Etat impérial" idéologie autoritaire de rassemblement national autour de la personne sacrée de l’empereur. Leur activisme trouve une justification dans la fragilité de l’économie. Avec un Japon pauvre en matière première et travaillant principalement pour l’exportation, celle-ci est à la merci de la fermeture de marchés extérieurs, tant pour ses approvisionnements que pour l'écoulement de sa production. Les conquêtes militaires semblent seules capables de garantir ses débouchés et d’assurer ses ressources vitales en matières premières. Cible toute trouvée de cet impérialisme « colonialiste » : le continent asiatique c’est à dire la Chine et la Mandchourie, la Corée faisant déjà alors partie de la sphère d'influence japonaise depuis le début du siècle. En pensant de la sorte, ces jeunes patriotes ne font en somme que s'inscrire dans la ligne et la logique de la politique chinoise des puissances occidentales au XIXème siècle.

Pour imposer son point de vue, le clan de jeunes officiers n'hésite pas à recourir à l'assassinat, comme au temps de shogunat. Plusieurs personnalités, notamment les anciens Premiers ministres lnukaï et Saito, sont assassinées entre 1932 et 1936. Les "durs" reçoivent le soutien de l’armée du Mandchoukouo. La pénétration japonaise s'est en effet poursuivie de façon accélérée en Manchourie. A la suite de l’incident de Moukden (septembre 1931), provoqué par des éléments de l'armée du Kwuangtung, l' Armée nippone avait ouvertement occupé le pays devenu en 1932 l'empire fantoche du Mandchoukouo, soumis à une colonisation militaire intense avec "l'approbation" de l'empereur Puyi. A la suite de ces évènements, le Japon avait d'ailleurs quitté la SDN en mars 1933.

La faction ultra de l'armée impériale se retrouvait ainsi avoir les mains libres. L'année suivante, le Japon dénonçait les accords de Washington de 1922 qui limitaient ses armements et sa puissance navale. Après l'avènement d' Adolf Hitler en Allemagne, une nouvelle étape est franchie avec le rapprochement du Troisième Reich et la signature avec l’Allemagne et l'Italie fasciste du pacte antikomintern en novembre 1936. Assez curieusement, au nom de ce Pacte, ces deux puissances avaient fourni du matériel militaire au Kuomintang, matériel que l'armée japonaise capturera lors de l'agression contre la République chinoise.

Le même esprit "spartiate" - que l'écrivain Yukio Mishima tentera une nouvelle fois de restaurer après la guerre - tendit alors à se répandre au Japon même, sous l’influence des "jeunes turcs". En dépit de difficultés de coordination entre les divers secteurs de l'économie, celle-ci se mobilisa pour la guerre. Le léger boom économique qui en résultat ne fit que rendre la position des extrémistes plus populaire dans le petit peuple tout en inquiétant de plus en plus les milieux politiques plus modérés. Le Prince Konoye, premier ministre se fit lui-même l'avocat de leur cause auprès du Trône.

À la suite d’une série d’opérations menées depuis la Mandchourie, le Japon entre en conflit ouvert avec la Chine en juillet 1937. L’armée nippone occupe Pékin, Nankin et les régions côtières. Cette action - et surtout les atrocités qui l'accompagnent - provoquent de façon irrémédiable l’hostilité des Etats-Unis qui considèrent la Chine comme leur chasse gardée.

Soucieux de ne pas être pris à revers par la Russie Soviétique, les Japonais ménagent cependant l’URSS, malgré son adhésion au Pacte, ses visées s’orientant plutôt vers les ressources du Sud-Est asiatique : Le caoutchouc de l’Indochine française et le pétrole des Indes néerlandaises.

Après la défaite française de juin 1940, son armée occupe des bases au Tonkin tout en respectant les apparences de la souveraineté française et au prétexte " d'aider" le Régime de Vichy balbutiant à faire face aux menaces anglo-saxonnes. Cette intervention provoque la décision du président F D. Roosevelt d’asphyxier l’économie japonaise et de mettre l’embargo sur ses fournitures en pétrole. Dès ce moment, une confrontation directe avec les États-unis devient de plus en plus à l'ordre du jour. En octobre 1941, le remplacement du Premier ministre, le prince Konoye, par le général Hideki Tōjō, marquant ainsi l'accession de l'Armée impériale au pouvoir, précipite l'entrée en guerre contre les Anglo-saxons malgré l'opposition de la Marine et de l'Amiral Yamamoto, le planificateur réticent de l'attaque contre Pearl Harbour ...

"The Knack ... and How to Get It"

"En Angleterre, les temps changent ; à présent ce sont les "mods" et les "rockers" qui tiennent le haut du pavé. Le jour où Nancy descend du train de Londres, les valises à bout de bras, à la recherche d'une auberge de jeunesse, Colin pour sa part commence à en avoir assez que la révolution sexuelle lui passe en dessous du nez … Il supplie donc son ami classe mais néanmoins misogyne, Tolen, de lui apprendre comment avoir le "knack" (entendez : le "peps", le "chic", le petit truc "qui le fait"…) et comment parvenir ainsi à aligner les conquêtes.
Par le plus heureux des hasards, pendant que Colin est parti faire l'achat d'un lit de dimensions supérieures à celui de Tolen, Colin et son nouveau locataire, Tom, font la rencontre de Nancy. Les trois s'entendent parfaitement et deviennent très bons amis.
L'histoire cependant se ternit, lorsque Tolen fait la connaissance de Nancy…"

"Le Knack... et comment l'avoir" ("The Knack ...and How to Get It") est un film britannique réalisé par Richard Lester, sorti en 1965 et qui gagna "le Grand Prix" du festival de Cannes 1965, l'équivalent à l'époque de la Palme d'Or.
J'ai découvert ce petit bijou (c'est un de mes films préférés) à la télévision grâce à "Antenne 2" et à son fameux "CinéClub".

Entre tous les films présentés et un brin sérieux, le jury (présidé cette année là par Olivia de Havilland et Andre Maurois !) a préféré en 1965 réserver son Grand Prix à cette comédie anglaise enlevée signée Richard Lester. Il signa d'autres films comme les "Superman II et III", "La rose et la flèche" ou "Les trois mousquetaires".
Avec ce film en noir et blanc, nous nous retrouvons dans l'ambiance extravertie et typique de l'Angleterre des années 60.

Cette comédie au style volontairement irrévèrencieux, raconte les déboires d'un instituteur approchant la trentaine, cherchant encore l'âme soeur alors qu'un de ses locataires semble disposer de toutes les filles qu'il veut !
Ce film, monté à l'emporte-pièce, souvent très drôle, faisait contraste à l'époque avec le cinéma des "Angry Men" britanniques du free cinema, les péres de Ken Loach et Mike Leigh.

Aux préoccupations sociales de ceux-ci, succédait l'exaltation d'une jeunesse extrovertie qu'aucun délire, aucune contrainte, ne semblait arrêter. Ainsi notre jeune instituteur qui, d'emblée, paraît taillé à quatre épingles, apprend-il très vite à se désinhiber au contact d'un locataire fantaisiste et d'une jeune fille qui passait par là et qui leur donnera un coup de main pour aller chercher dans un dépotoir le lit miraculeux qui devrait assurer toutes les conquètes.
A partir de ce moment là, l'élègant locataire, qui prend son rôle de séducteur très au sérieux, va démarer une nouvelle vie qui ne va pas le decevoir ...

Le message du film s'avère fort simple : amusez-vous, tant qu'il est encore temps, ou tant que votre jeunesse vous le permet !
On pense un peu à "à bout de souffle" en regardant cet opus anarchique, même si le film "vire" assez tôt au profit d'un exercice humoristique où de jeunes acteurs de théàtre semblent s'en donner à coeur joie, dans une comédie archétype au scenario finement léché !

Cette chute grandissante vers un épicurisme sans motif véritable préfigure les "révoltes" surréalistes d'un "If...", film signé Lindsay Anderson sorti 1968 (qui fit découvrir au grand public Malcolm McDowell) et qui allait lui aussi, quelques années plus tard, être primé à Cannes. Mais lorsqu'on jette un coup d'oeil sur les palmes d'or qui furent distribuées à la même époque ("Les parapluies de Cherbourg", "Un homme et une femme", etc ...), on se dit que le temps était à l'insouciance générale...

A noter que dans ce film, on peut admirer Jane Birkin, Charlotte Rampling et Jacqueline bisset dans leur premier film ...

dimanche 27 septembre 2009

samedi 26 septembre 2009

Citation ...

"6 Juifs ont changé la manière de voir le monde :

Moise a dit : "Tout est loi",
Jésus a dit : "Tout est amour",
Marx a dit : "Tout est argent",
Rockefeller a dit : "tout est à vendre",
Freud a dit : "Tout est sexe",
Einstein a dit : "Tout est relatif" !

Woody Allen

Deneuve

Yoann Gourcuff

Yoann Gourcuff né le 11 juillet 1986 à Ploemeur, dans le Morbihan (en Bretagne !) est un footballeur international français, évoluant depuis la saison 2008-2009 aux Girondins de Bordeaux. Il joue au poste de milieu offensif. Au regard de ses performances en Équipe de France et en club, il est considéré comme l'un des plus grands espoirs du football français. Il a obtenu le titre de meilleur joueur de Ligue 1 en 2009 ainsi que du plus beau but de cette même saison, avec son but contre le Paris Saint Germain lors de la 20ème journée.

Mais que sait-on de Yoann Gourcuff ? Pas grand-chose. Disons ce que le terrain - la dernière chose qu’on nous laisse regarder - veut bien montrer de lui. Gourcuff est né médiatiquement le 5 décembre 2008 quand, au terme d’un vague Bordeaux-Valenciennes (2-1) d’arrière-saison, le joueur a décidé d’improviser un strip-tease sur la pelouse du stade Chaban-Delmas. L’affaire a duré dix minutes pour s’achever en slip. Les images du Girondin ont boosté les connections de sites de partage vidéo pendant des semaines et l’intéressé a été nommé bombe du mois de décembre par le magazine " Têtu". Gourcuff commentera l’affaire : "On m’en a pas mal parlé. Je me suis fait un peu chambrer là-dessus. Je n’y attache pas beaucoup d’importance, même si j’ai envie que les gens aient une bonne image de moi."

A la recherche de Yoann Gourcuff, c’est l’histoire du meilleur joueur de Ligue 1, un type qui a durablement mis les finances des Girondins de Bordeaux dans le rouge (on parle de 360 000 euros mensuels) lors de la signature de son contrat en mai. Mais cette histoire s’écrit sans l’intéressé : Gourcuff ne parle pas. Ou peu, et jamais de lui-même.

Subsistent des morceaux arrachés au bonhomme à l’issue d’un match, lors d’une conférence de presse à Bordeaux, ou pendant un rassemblement des Bleus à Clairefontaine. Une somme informe, parcellaire, dont on se rappelle deux choses : d’abord, Gourcuff en jeune homme pressé s’exfiltrant du stade de La Beaujoire, à Nantes, en redingote pied-de-poule et dans le véhicule d’un copain venu le chercher alors que ses coéquipiers, en survêtement et en rang d’oignons, étaient montés dans le car siglé Girondins de Bordeaux. Ensuite et fin, une conférence de presse donnée au stade Chaban-Delmas après un succès (2-1) face à Toulouse assorti d’un but inouï ; une sorte de dribble derrière le pied d’appui en repartant à 90° par rapport à l’angle de course initial. Il s’est pointé un brin ombrageux, le regard lourd, comme maquillé. Sur le foot, ce fut remarquable : "Il y a eu deux, trois secondes où j’ai vécu une situation bizarre. Le ballon n’était pas pour moi. Il n’était pas non plus pour mon adversaire direct. En fait, il n’était à personne."

Il vient juste de raconter son but. Et le reste ? On a droit à la spéciale du joueur, celle qu’il adresse à son interlocuteur à chaque question qu’il n’aime pas : il le regarde intensément par en dessous en entrouvrant légèrement la bouche. "Je n’ai jamais envie de parler de moi. Je ne maîtrise pas. Ça prend beaucoup d’énergie. Tout ce qui peut se dire ou s’écrire ne peut que perturber le foot." Au bout d’une trentaine de minutes, on a cru entrevoir quelque chose. On a senti le gaillard un peu joueur. Comme si, de son point de vue, le personnage qu’il se compose lors de ce type d’exercice était à la fois inévitable et marrant.

Fermez le ban ? Non : les médias artillent de partout. Se jettent sur le père, Christian Gourcuff, entraîneur, aujourd’hui en poste à Lorient. Qui, lui, donne des interviews en série : "A 5 ans, mon fils se passait en boucle les vidéocassettes du Brésil de Pelé. Je suis sûr que cela l’a rendu sensible aux beaux gestes techniques." Un psychologue spécialisé dans le sport, dans Ouest France : "Que son père soit entraîneur est une bonne chose. Le père est une personne-ressource. Il est important de savoir d’où l’on vient. Les racines font du bien." Gilles Dumas, directeur de SportLab Group, dans "le Figaro" : "Son image tranche avec les canons actuels du football. Gourcuff n’a pas le style banlieue, casque sur les oreilles et look de rappeur. Son bon niveau d’éducation transparaît à chacune de ses apparitions. A lui d’exploiter son potentiel médiatique pour élargir le spectre de sa notoriété."

Gourcuff se fiche complètement de sa notoriété et s’il a effectivement eu son bac Sciences et technologies industrielles à 18 ans, la plupart des joueurs qui crapahutent en Ligue 1 ne peuvent pas en dire autant. Mais bon, qu’importe : Yoann Gourcuff est toujours dans l’œil de celui qui le regarde. C’est aujourd’hui son secret. Attention : la règle vaut aussi pour ses parents, divorcés quand Yoann avait 13 ans. Le père est consulté sur la carrière du joueur et, plus généralement, les choses du ballon. La mère se charge du reste.

Une enfance tranquille dans une banlieue pavillonnaire de Ploemeur (Morbihan) : un grand frère plus âgé de quatre ans et les gamins qui passent leurs journées à taper contre un mur un ballon de foot - le père est alors joueur professionnel - ou une balle de tennis, sport qui poursuivra Yoann longtemps : il y atteindra un excellent niveau, ce qui accréditera plus tard l’image d’une sorte de sportsman doué pour tous les sports de balle.

Yoann a 13 ans quand il file en internat au centre de formation de Ploufragan (Côtes-d’Armor) : ce jour-là, il ne verse pas la moindre larme, ce qui interpella ses parents. A 17 ans, il signe son premier contrat pro au Stade rennais, où son père entraîne l’équipe première. Sauf que Christian est viré : on explique alors à Yoann qu’il faut s’accrocher et faire la part des choses, le gamin reçoit le message cinq sur cinq mais divise ses éducateurs. Certains lui trouvent le sens du jeu. D’autres remarquent surtout sa lenteur : il semble décomposer ses gestes, comme si on le voyait sous la lumière d’un stroboscope.

Côté cour : une bagarre dans un bar (il expliquera avoir été provoqué), les premières petites amies et c’est tout. Yoann Gourcuff apparaît réservé, volontaire et tenace. Un jour de juin 2006, il fait le grand saut et signe au Milan AC, le Stade rennais récupérant 3,5 millions d’euros. Un détail : le matin même, le président de l’Olympique lyonnais, Jean-Michel Aulas, était encore persuadé de tenir le bon bout.

En Lombardie, le petit gars de Ploemeur jure un peu dans le paysage. Tous ceux qui ont côtoyé le grand cirque milanais racontent la même chose : ces gars-là font peur. Elégants à en crever, les joueurs semblent se dissoudre dans une sorte d’ordonnancement réglé au battement de cil près, et où on ne distingue plus le dirigeant du footballeur, l’acteur économique du politique (berlusconisme oblige), la femme d’untel d’une attachée de presse ou d’une top model qui passe par là.

Pour un joueur qui sait du foot ce que la formation à la française a bien voulu lui inculquer, l’obstacle a quelque chose d’insurmontable. Gourcuff joue peu, se referme un peu plus et s’attire ce diagnostic de la cellule technique milanaise : le jeu étant la faculté à imprimer sa marque sur son environnement (le terrain et la coulisse sont liés), le Breton peut aller voir ailleurs. Dans France Football, le manager général du Milan, Ariedo Braida, résume l’affaire ainsi : "Peut-être n’a-t-il pas eu l’impression d’avoir la confiance totale et absolue de tout le monde."
Gourcuff a résisté un peu, gentiment, à sa manière : ça se passe quand même souvent entre lui et lui. A deux kilomètres du centre d’entraînement de Milanello, il coupe la FM italienne et met à fond du Carlos Núñez (musicien galicien, nous vous le rappelons) ou le bagad de Quimper. C’est bien la seule audace qu’on lui ait connue là-bas.

Quand Gourcuff débarque en prêt - et en location, 1,4 million d’euros la saison - à Bordeaux en juillet 2008, c’est donc au titre de curiosité vaguement exotique, le mec qui a vu les vedettes milanaises jouer depuis le banc de touche, le type effacé, le fils de l’autre. On connaît la suite. Il y a dix jours, le gamin a encore franchi une marche : juste après le coup de sifflet final du match nul (1-1) arraché par l’équipe de France à Belgrade face à la Serbie dans un contexte incandescent, c’est lui qui est allé porter la parole tricolore au micro de TF1. En clair, il était mandaté par ses coéquipiers pour être, ce soir-là, le visage des Bleus. Et devant des millions de téléspectateurs, Gourcuff a fait du Gourcuff, en y mettant une ingénuité un peu crâne dont, par les temps qui courent (attaques incessantes contre Raymond Domenech, incertitudes quant à la qualification pour le Mondial 2010, bouderie de Franck Ribéry…), on avait un peu perdu le sens dans la maison bleue. Gourcuff est aussi précieux parce qu’il est neuf. Après Belgrade, son capitaine en équipe de France, Thierry Henry, lui a donc fait un compliment mesuré : "Il s’est mis au diapason." En en disant le moins possible. Sur le moins de choses possible.

"Fuck you" de Lily Allen ...



Tellement drôle, nécessaire et terriblement jouissif !

Quelques photos de mon pote Eric ...

Voici un extrait des superbes photos de mon ami Eric que vous trouverez sur son site...
Elles sont magnifiques car ... en plus d'être psychiatre (cela ne s'invente pas !!!), il s'adonne entre autre à sa passion, la photographie !

La rafle de ... Calais !

La "jungle", le principal campement de migrants sans-papiers, près de Calais, a été démantelé en à peine deux heures, malgré la résistance de militants associatifs. On ne peut que se sentir très choquée des méthodes employées par les autorités.
Bulldozers, pelles hydrauliques, CRS et policiers, l’armada gouvernementale a détruit mardi matin à l’aube, la "jungle" de Calais. Et après ? Qu’adviendra t-il des quelque 300 migrants interpellés, dont certains ont été relâchés et sont déjà sur le chemin du retour… vers Calais !

Sur les lieux, personne ne s'attendait à assister à ces scènes vraiment surréalistes, à cette opération de démantèlement vraiment horrible, avec une violence inutile et démesurée. Il y avait des pleurs, des évanouissements. Des mineurs ont été embarqués et envoyés de force vers Metz. Les majeurs ont été placés en garde à vue pour être auditionnés avant d'être placés dans des centres de rétention s'ils refusaient les propositions d'Eric Besson.
Quelle honte pour notre pays !!!

Le ministre de l'Immigration a déclaré qu'il entendait procéder à d'autres opérations de démantèlement comme celle de Calais dans les semaines à venir et Eric Besson en est bien capable. Mais cela ne changerera rien. Tout cela n'est qu'un coup médiatique. Il est inutile d'imaginer que la situation va se résorber de cette façon. Les exilés ne vont pas disparaître en fermant des "jungles", le meilleur "exemple" ayant été constaté avec Sangatte, qui est un échec cuisant. Les migrants vont disparaître et se disperser pour ... revenir après.

On peut au moins s’accorder sur deux points avec Eric Besson. Depuis des mois, la présence de ces sans-papiers vivant dans des conditions insalubres et inhumaines, en attente de l’improbable Eldorado britannique, est inadmissible et insoutenable. La loi des passeurs qui s’est instaurée sur le terrain, véritables proxénètes de l’exode, est aussi intolérable.
Mais comment penser qu’une intervention policière menée au petit matin dans des camps de fortune est une solution ?

Depuis Sangatte, la réalité est que la France, mais aussi l’UE, n’a pas su faire face au problème des migrants. L’afflux de sans-papiers dans ces "jungle" de Calais, mais aussi à Lampedusa, à Gibraltar ou ailleurs, appelle un plan européen d’envergure. Le seul renforcement des frontières extérieures, préconisé par Eric Besson, ne résoudra rien ...
La loi sur l'immigration française doit changer. Les migrants sont devenus des "patates chaudes" que l'on transfère d'un pays européen à l'autre. Çela ne règle en aucun cas le problème. Il est impératif de créer des structures adaptées, pas comme celle de Sangatte. Aujourd'hui, un sans-papier ne peut déposer de demande d'asile et n'a d'autre choix que de retourner vivre dans des jungles comme Calais. Il faut arrêter de traiter les migrants comme du bétail et des sous-hommes.
Il faut donc que les nations du Vieux continent adoptent des positions communes sur les flux migratoires, négocient des accords d’entraide avec les pays d’origine, régulent les entrées sur leur territoire et adoptent un système d’asile. C’est à ce seul prix que l’on pourra peut-être mettre fin à ces indignes "opérations de nettoyage".

En revanche question théatre ... le show médiatique de Besson a été magnifiquement orchestré même si évidemment terriblement ridicule et lamentable, car il ne manquait plus que le clap de fin pour que le spectacle soit parfait …
Le déplacement en fanfare d’Eric Besson, entouré d’une forêt de caméras, sur le site de cette fameuse "jungle" de Calais, où étaient retranchés depuis des mois plusieurs centaines de jeunes sans-papiers, avait quelque chose d’indécent. Si quelque chose peut faire détester la politique, c’est bien ce type de mise en scène réglée au cordeau : images en plans rapprochés d’interpellations musclées, zoom avant sur l’arrivée de Besson encadré d’une phalange de cols blancs, la mine spartiate, commentaire en appoint du même ministre avec en fond d’écran quelques sans-papiers énergiquement embarqués : comme si vous y étiez ...

Ou comment un membre du gouvernement, englué jusqu’il y a quelques jours encore dans une polémique embarrassante sur les tests ADN, tente de se refaire une image à bon compte en allant nettoyer au pas de charge un campement de réfugiés. Show devant ...

Informer n’est pas communiquer et dans ce contexte précis on peut s’interroger sur le rôle et le statut des journalistes et des équipes de télévision convoqués et présents en grand nombre à Calais: ce fameux corps intermédiaire, vigile de nos libertés individuelles et garant d’une information objective et distanciée, transformé pour l’occasion en support technique du plan de com’ d’un membre du gouvernement! Tout ce cirque m’a aussi choqué. cette théâtralisation est indigne d'un pays comme le notre. On aurait souhaité moins d’esbroufe et de roulements de mécanique, moins de caméras et de micros tendus : plus de retenue, de sobriété et d'analyse ... .

Un peu de douceur ...



vendredi 25 septembre 2009

On a trouvé de l'eau sur la Lune ...

La Lune n'est pas sèche. Sa surface recèle des milliards de milliards de molécules d'eau ! Elles se nichent juste à la surface, sur un millimètre d'épaisseur environ. De quoi récolter... un demi-litre par terrain de football. Il y aurait donc - le conditionnel ne portant que sur la quantité précise - quelques milliards de litres d'eau sur l'astre de la nuit.

C'est la découverte incroyable qu'annonce la NASA. Elle est publiée demain dans une série de trois articles scientifiques de la revue Science.
La recherche d'eau sur la Lune constitue l'un des sujets favoris des planétologues, des ingénieurs du spatial, des astronautes et des auteurs de Science-Fiction. Logique. Car si la présence ou l'absence d'eau joue un rôle considérable dans les destins des corps céleste, ce n'est pas pour rien qu'on a baptisé H20 la molécule de la vie. Sans eau, pas de vie. Occuper la Lune, ou s'en servir de base pour explorer le système solaire, avec de premiers vols vers Mars, suppose d'avoir résolu le problème de l'eau. Si possible sans se tourner vers la pire des solutions : l'acheminer depuis le fond du puit gravitationnel terrestre à l'aide de fusées.
Donc, l'eau lunaire fait fantasmer. Le capitaine Haddock et Tintin en ont trouvé sur l'astre. Heinlein (Révolte sur la Lune) et d'autres auteurs de S-F l'ont utilisé pour coloniser la Lune. Mais...

Mais les roches rapportées par les astronautes des missions Apollo n'ont jamais montré la moindre trace d'eau. Mais les radars terrestres comme les sondes lunaires - Clementine en 1994 (Nasa), Lunar Prospector (Nasa), en ou Smart One (Esa) - ont parfois laissé croire aux scientifiques qu'ils avaient déniché de l'eau, sous forme de glace mêlée au sous-sol, mais à chaque fois l'espoir s'évanouissait. Deux sondes viennent, enfin, d'en trouver de manière fiable : l'indienne Chandrayaan et surtout la sonde Deep Impact de la Nasa. Ironie de la recherche : cette dernière a été envoyée dans l'espace pour observer... le bombardement d'une comète !
A propos de bombardement : c'est le 9 octobre que la Nasa va envoyer l'impacteur de la sonde LRO au fond d'un cratère afin de voir si... il ne s'y cache pas de la glace. LRO - Lunar reconnaissance orbiter - qui a commencé son travail de cartographie hyper précise de l'astre.

La sonde indienne Chandrayaan, lancée en octobre 2008, a permis à l'Inde de poser sa marque sur le sol lunaire avec l'arrivée, brutale, d'un impacteur. Depuis novembre 2008, ses instruments scrutent l'astre. L'un d'entre eux, le Moon mineralogy mapper, fourni par le JPL, le célèbre jet Propulsion laboratory de la Nasa instalé à Pasadena (Californie), a fait sursauter ses scientifiques. Son spectrometre infrarouge, en dressant une carte de la Lune, détecte des émissions typiques de deux molécules, OH et H2O. Une émission diffuse sur l'astre, mais plus intense vers les zones les plus froides (pôles et fonds de cratères mal éclairés). De quoi faire entonner des chants de joie dans les labos.

Mais le spectromètre de MMM s'arrête pile poil à 3 microns. Or, pour en avoir le coeur plus net, éliminer tout risque d'artefact instrumental et distinguer entre les deux molécules, il fallait un spectromètre infrarouge allant au delà de 3 microns de longueur d'onde afin de bien encadrer l'émission typique de la seule molécule H20 entre 2,8 et 3,6 microns... justement le cas de celui de la sonde Deep Impact. Chance incroyable, cette dernière, après son opération "Je bombarde une comète et je prend une photo" qui fit la Une de Libération le 4 juillet 2005, passe pas trop loin de la Lune - 6 millions de kilomètres tout de même, en mai dernier. Chance aussi : le monde des planétologues n'est pas immense. Ainsi, l'astrophysicienne Jessica Sunshine fait partie de l'équipe scientifique de MMM... et de celle de Deep Impact. Autant dire que la jonction s'opère illico presto.

"Mon premier mail sur cette affaire date de début mai" raconte Olivier Groussin (photo ci-dessus), du laboratoire d'astrophysique de Marseille (INSU/CNRS, Université de Provence), qui fait partie de l'équipe scientifique de Deep Impact depuis plusieurs années. Il a participé à l'opération bombardement de comète. Et maintenant oeuvre dans le cadre du prolongement de la mission, baptisé EPOXY dont l'objectif est le survol de la comète 103P/Hartley 2, en novembre 2010. "Nous devions de toute façon faire des observations de la Lune, surtout pour vérifier le fonctionnement des instruments, mais nous avons modifié le programme pour obtenir le maximum d'informations avec le spectromètre infrarouge."

Le résultat fut, insiste t-il, "sans ambiguité". En anglais, le terme utilisé par les scientifiques dans leurs articles est "strong evidence". Surtout qu'un troisième instrument spatial... l'avait déjà vu ! Eh oui, lorsqu'une sonde interplanétaire quitte la Terre pour aller visiter Jupiter ou Saturne, on profite de la proximité de la Lune pour tester les instruments au début du voyage. Ainsi, lorsque la sonde Cassini est partie vers Saturne, en 1997, elle a fait plusieurs détours, dont l'un pas loin de la Lune en 1999. Et là, son spectrometre infrarouge avait détecté des traces d'eau. Mais ce n'est qu'après la découverte de Chandrayaan que l'on est allé vérifié ces données. Ironie aussi, de se rendre compte que chaque fois que l'on a envoyé dans l'espace un télescope embarquant un détecteur à infrarouge précis et disposant de la bonne couverture spectrale (IRAS, ISO, Spitzer)... les astrophysiciens ont surtout programmé les télescopes pour ne pas observer la Lune. Pourquoi ? Tout simplement parce que la Lune aurait tout simplement ébloui le télescope, saturant le détecteur et interdisant toute analyse.

La physique connue le leur dit avec certitude : il y a de l'eau. Mais combien, et surtout, comment est-elle arrivée là ? C'est là que commencent les conditionnels.
Combien ? Olivier Groussin a accepté de se livrer à des calculs qui ne sont pas dans les articles. Et qui donnent des résultats à prendre comme des ordres de grandeur car les incertitudes des mesures sont importantes. Donc : «environ 1 litre d'eau pour 10.000 mètres carrés, ou pour être plus visuel 0.5 litre par terrain de foot. Extrapolé à la surface de la Lune, cela veut dire environ 4 milliards de litres d'eau, soit un volume équivalent de quelques millions de mètres cubes.»

Comment est-elle arrivée là ? Les planétologues ne peuvent pour l'instant qu'avancer la seule hypothèse plausible, compatible avec la physique et la chimie connues. Ce sont les protons du vent solaire (rien à voir avec le vent d'ici, ce sont des particules électriquement chargées, surtout des protons) qui seraient à l'origine de cette eau. Un proton, c'est un ion hydrogène, c'est à dire un atome d'hydrogène privé de son électron. Quand ce proton frappe le sol lunaire, il peut y dissocier des atomes d'oxygène dont certains sont donc libres de se recombiner avec lui. Le processus formerait des atomes OH (hydroxyle) et... H20, de l'eau. L'image ci-contre illustre cette idée. Après sa formation, la molécule d'eau est adsorbée (faiblement fixée à la surface) sur les poussières. Mais cette molécule d'eau n'est pas éternelle. Si la température au sol s'élève assez pour qu'elle se désadsorbe, les photons du Soleil vont alors la dissocier. Le processus n'est donc pas cumulatif.

Cette explication plausible ne s'appuie pas seulement sur la physique et la chimie. Mais aussi sur les répartitions spatio-temporelles enregistrées par Deep Impact. Ainsi, il n'ya quasiment pas d'eau à l'équateur et on en trouve de plus en plus en allant vers les pôles. En outre, on trouve le même gradient... dans la «journée» lunaire. Il y a plus de formation d'eau le matin et le soir, et plus de destruction sous le soleil de midi - le processus est illustré par l'image ci-contre.
Pourtant, souligne Olivier Groussin, il faut souligner que «si la présence d'eau semble solidement établie, mais le processus de sa formation, et de sa destruction, comme d'une éventuelle migration, relève de l'hypothèse et doit être mis au conditionnel, même si nous n'avons pour l'instant aucune alternative à y opposer».

Les astronautes peuvent-ils espérer boire cette eau ? En théorie, pourquoi pas. Pour la récupérer, il "suffit" de chauffer le sol lunaire tous les matins, et de récupérer les molécules d'eau qui vont alors s'en détacher. Facile à dire... Il s'agit probablement d'une bonne "manip" de terrain pour une future mission, sur des dimensions minuscules, mais quasi impossible à faire à grande échelle. En outre, avec un demi litre par terrain de football ainsi traité, on ne va pa loin.
Bref, il est probable que la Nasa va se servir de cette découverte pour alimenter son discours prophétique sur la "Nouvelle Frontière", et ses demandes de crédits pour les vols habités, mais il est plus raisonnable de penser que, si les astronautes retournent sur la Lune, ce sera avec quelques bouteilles d"eau bien de chez nous.... et un système de recyclage de leurs eaux usées et urines. Désolé pour le côté pas glamour du tout... mais plus réaliste.

Il est assez drôle de noter que la Nasa et la revue Science avait imposé un embargo jusqu'à 20h ce soir (heure de Paris), pour une conférence de presse des scientifiques américains. Mais le site internet de La Provence, probablement peu familier du respect que les journalistes scientifiques accordent aux embargos, a sorti le sujet hier soir, grillant tout le monde. Ce matin, un courriel de la revue Science envoyés aux journalistes accrédités auprès de la revue m'informait que, du coup, elle faisait sauter l'embargo...