lundi 28 septembre 2009

"The Knack ... and How to Get It"

"En Angleterre, les temps changent ; à présent ce sont les "mods" et les "rockers" qui tiennent le haut du pavé. Le jour où Nancy descend du train de Londres, les valises à bout de bras, à la recherche d'une auberge de jeunesse, Colin pour sa part commence à en avoir assez que la révolution sexuelle lui passe en dessous du nez … Il supplie donc son ami classe mais néanmoins misogyne, Tolen, de lui apprendre comment avoir le "knack" (entendez : le "peps", le "chic", le petit truc "qui le fait"…) et comment parvenir ainsi à aligner les conquêtes.
Par le plus heureux des hasards, pendant que Colin est parti faire l'achat d'un lit de dimensions supérieures à celui de Tolen, Colin et son nouveau locataire, Tom, font la rencontre de Nancy. Les trois s'entendent parfaitement et deviennent très bons amis.
L'histoire cependant se ternit, lorsque Tolen fait la connaissance de Nancy…"

"Le Knack... et comment l'avoir" ("The Knack ...and How to Get It") est un film britannique réalisé par Richard Lester, sorti en 1965 et qui gagna "le Grand Prix" du festival de Cannes 1965, l'équivalent à l'époque de la Palme d'Or.
J'ai découvert ce petit bijou (c'est un de mes films préférés) à la télévision grâce à "Antenne 2" et à son fameux "CinéClub".

Entre tous les films présentés et un brin sérieux, le jury (présidé cette année là par Olivia de Havilland et Andre Maurois !) a préféré en 1965 réserver son Grand Prix à cette comédie anglaise enlevée signée Richard Lester. Il signa d'autres films comme les "Superman II et III", "La rose et la flèche" ou "Les trois mousquetaires".
Avec ce film en noir et blanc, nous nous retrouvons dans l'ambiance extravertie et typique de l'Angleterre des années 60.

Cette comédie au style volontairement irrévèrencieux, raconte les déboires d'un instituteur approchant la trentaine, cherchant encore l'âme soeur alors qu'un de ses locataires semble disposer de toutes les filles qu'il veut !
Ce film, monté à l'emporte-pièce, souvent très drôle, faisait contraste à l'époque avec le cinéma des "Angry Men" britanniques du free cinema, les péres de Ken Loach et Mike Leigh.

Aux préoccupations sociales de ceux-ci, succédait l'exaltation d'une jeunesse extrovertie qu'aucun délire, aucune contrainte, ne semblait arrêter. Ainsi notre jeune instituteur qui, d'emblée, paraît taillé à quatre épingles, apprend-il très vite à se désinhiber au contact d'un locataire fantaisiste et d'une jeune fille qui passait par là et qui leur donnera un coup de main pour aller chercher dans un dépotoir le lit miraculeux qui devrait assurer toutes les conquètes.
A partir de ce moment là, l'élègant locataire, qui prend son rôle de séducteur très au sérieux, va démarer une nouvelle vie qui ne va pas le decevoir ...

Le message du film s'avère fort simple : amusez-vous, tant qu'il est encore temps, ou tant que votre jeunesse vous le permet !
On pense un peu à "à bout de souffle" en regardant cet opus anarchique, même si le film "vire" assez tôt au profit d'un exercice humoristique où de jeunes acteurs de théàtre semblent s'en donner à coeur joie, dans une comédie archétype au scenario finement léché !

Cette chute grandissante vers un épicurisme sans motif véritable préfigure les "révoltes" surréalistes d'un "If...", film signé Lindsay Anderson sorti 1968 (qui fit découvrir au grand public Malcolm McDowell) et qui allait lui aussi, quelques années plus tard, être primé à Cannes. Mais lorsqu'on jette un coup d'oeil sur les palmes d'or qui furent distribuées à la même époque ("Les parapluies de Cherbourg", "Un homme et une femme", etc ...), on se dit que le temps était à l'insouciance générale...

A noter que dans ce film, on peut admirer Jane Birkin, Charlotte Rampling et Jacqueline bisset dans leur premier film ...

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