lundi 28 septembre 2009

L'Armée impériale japonaise

L'Armée impériale japonaise est la composante terre des forces armées de l'Empire du Japon de 1867 à 1945. Entre 1894 et 1945, l'Armée impériale nippone participa à deux Guerres sino-japonaises, à la Guerre russo-japonaise, à la colonisation de Corée, à la Première Guerre mondiale, à la constitution de l'État fantoche du Mandchoukouo et aux campagnes d'Asie et du Pacifique.

L'armée impériale japonaise a été créée pour remplacer l'armée japonaise traditionnelle constituée par les samouraïs. L'armée japonaise s'est inspirée des pays européens pour se moderniser. L'aide à la modernisation a été fournie par les pays européens, principalement la France, le Royaume-Uni et plus tard, l'Allemagne. Entre 1894 et 1945, l'Armée impériale nippone participa à deux Guerres sino-japonaises, à la Guerre russo-japonaise, à la prise en main de la Corée, à la Grande Guerre et aux Campagnes du Pacifique.

La société que découvre Perry le 08 juillet 1853 est elle une société militarisée de clans familiaux féodaux. Ce ne fut toutefois pas la caste des bushis qui sortit triomphante de cette modernisation accélérée mais bien le pouvoir impérial jusque là resté symbolique. L'empereur Meiji sut en effet rapidement s'imposer comme le grand rénovateur et modernisateur du Japon séculaire. Ce fut le début de l'Ère Meiji. Le Japon avait par ailleurs l'avantage d'être d'emblée mis au contact de la technologie militaire la plus moderne de l'époque : le fusil à verrou, le canon en acier puis la mitrailleuse (qui en Occident même faisaient parfois l'objet d'un certain scepticisme dans les milieux militaires).

Les officiers japonais furent formés dès la naissance de l'Armée impériale par des officiers européens (américains d'abord, puis britanniques, allemands et français). La doctrine traditionnelle du Bushido, fut peu à peu réintégrée à partir de la fin du 19ème siècle et réinterprétée au cours de l'ère Shōwa pour justifier les excès des troupes auprès des prisoniers de guerre et des populations conquises. Le Tennō, traduit en Occident Empereur, devint à compter de la restauration Meiji le commandant suprême de l'armée et de la marine. L'empereur n'est pas un autocrate de droit divin : en vertu du kokka shinto, il est perçu comme un dieu incarné (arahitogami).

Après la Première Guerre mondiale, le Japon reçut de ses Alliés (France et Royaume-Uni) quelques tanks qui furent étudiés et testés. L'infanterie était la reine du champ de bataille dans la doctrine militaire japonaise mais, fidèles à l'esprit progressiste de l'Ère Meiji, le Grand état major japonais envisagea dès l'abord le développement d'une arme blindée nationale et d'une industrie lourde d'armement pour des productions exclusivement indigènes.

Dans les années 1920, cette idée fit d'autant plus facilement son chemin que les planificateurs des projets militaires ne trouvèrent finalement pas le matériel souhaité sur le marché international de l'armement. Le programme démarra donc avec le développement du Tank Expérimental N°1 Type 2587 un char lourd resté sans lendemain mais qui cependant permit aux Mitsubishi Heavy Industries de se lancer dans la production de ce type de matériel.

Forte de son expérience dans la construction de blindages navals, l'industrie sidérurgique nipponne permit à l'arme blindée de l'Armée impériale de se développer rapidement. Le premier char indigène opérationnel fut le Char moyen Type 89(2589).

Le jeune empereur Shōwa, qui assurait la régence depuis 1921, accéde au trône impérial en 1926. Au cours des années suivantes, tandis que l’économie se développe à grande vitesse, deux forces vont peser sur la géopolitique japonaise. Les clans financiers zaibatsu actifs en Corée et la jeune génération des officiers qui font un peu figure de "Jeunes Turcs" nippons.

Hostiles au parlementarisme comme au capitalisme, les jeunes officiers de la Kōdōha se font les champions de la "Voie de l’Etat impérial" idéologie autoritaire de rassemblement national autour de la personne sacrée de l’empereur. Leur activisme trouve une justification dans la fragilité de l’économie. Avec un Japon pauvre en matière première et travaillant principalement pour l’exportation, celle-ci est à la merci de la fermeture de marchés extérieurs, tant pour ses approvisionnements que pour l'écoulement de sa production. Les conquêtes militaires semblent seules capables de garantir ses débouchés et d’assurer ses ressources vitales en matières premières. Cible toute trouvée de cet impérialisme « colonialiste » : le continent asiatique c’est à dire la Chine et la Mandchourie, la Corée faisant déjà alors partie de la sphère d'influence japonaise depuis le début du siècle. En pensant de la sorte, ces jeunes patriotes ne font en somme que s'inscrire dans la ligne et la logique de la politique chinoise des puissances occidentales au XIXème siècle.

Pour imposer son point de vue, le clan de jeunes officiers n'hésite pas à recourir à l'assassinat, comme au temps de shogunat. Plusieurs personnalités, notamment les anciens Premiers ministres lnukaï et Saito, sont assassinées entre 1932 et 1936. Les "durs" reçoivent le soutien de l’armée du Mandchoukouo. La pénétration japonaise s'est en effet poursuivie de façon accélérée en Manchourie. A la suite de l’incident de Moukden (septembre 1931), provoqué par des éléments de l'armée du Kwuangtung, l' Armée nippone avait ouvertement occupé le pays devenu en 1932 l'empire fantoche du Mandchoukouo, soumis à une colonisation militaire intense avec "l'approbation" de l'empereur Puyi. A la suite de ces évènements, le Japon avait d'ailleurs quitté la SDN en mars 1933.

La faction ultra de l'armée impériale se retrouvait ainsi avoir les mains libres. L'année suivante, le Japon dénonçait les accords de Washington de 1922 qui limitaient ses armements et sa puissance navale. Après l'avènement d' Adolf Hitler en Allemagne, une nouvelle étape est franchie avec le rapprochement du Troisième Reich et la signature avec l’Allemagne et l'Italie fasciste du pacte antikomintern en novembre 1936. Assez curieusement, au nom de ce Pacte, ces deux puissances avaient fourni du matériel militaire au Kuomintang, matériel que l'armée japonaise capturera lors de l'agression contre la République chinoise.

Le même esprit "spartiate" - que l'écrivain Yukio Mishima tentera une nouvelle fois de restaurer après la guerre - tendit alors à se répandre au Japon même, sous l’influence des "jeunes turcs". En dépit de difficultés de coordination entre les divers secteurs de l'économie, celle-ci se mobilisa pour la guerre. Le léger boom économique qui en résultat ne fit que rendre la position des extrémistes plus populaire dans le petit peuple tout en inquiétant de plus en plus les milieux politiques plus modérés. Le Prince Konoye, premier ministre se fit lui-même l'avocat de leur cause auprès du Trône.

À la suite d’une série d’opérations menées depuis la Mandchourie, le Japon entre en conflit ouvert avec la Chine en juillet 1937. L’armée nippone occupe Pékin, Nankin et les régions côtières. Cette action - et surtout les atrocités qui l'accompagnent - provoquent de façon irrémédiable l’hostilité des Etats-Unis qui considèrent la Chine comme leur chasse gardée.

Soucieux de ne pas être pris à revers par la Russie Soviétique, les Japonais ménagent cependant l’URSS, malgré son adhésion au Pacte, ses visées s’orientant plutôt vers les ressources du Sud-Est asiatique : Le caoutchouc de l’Indochine française et le pétrole des Indes néerlandaises.

Après la défaite française de juin 1940, son armée occupe des bases au Tonkin tout en respectant les apparences de la souveraineté française et au prétexte " d'aider" le Régime de Vichy balbutiant à faire face aux menaces anglo-saxonnes. Cette intervention provoque la décision du président F D. Roosevelt d’asphyxier l’économie japonaise et de mettre l’embargo sur ses fournitures en pétrole. Dès ce moment, une confrontation directe avec les États-unis devient de plus en plus à l'ordre du jour. En octobre 1941, le remplacement du Premier ministre, le prince Konoye, par le général Hideki Tōjō, marquant ainsi l'accession de l'Armée impériale au pouvoir, précipite l'entrée en guerre contre les Anglo-saxons malgré l'opposition de la Marine et de l'Amiral Yamamoto, le planificateur réticent de l'attaque contre Pearl Harbour ...

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