samedi 29 août 2009

Endettement des Etats : la montée des périls


"Si on veut schématiser la dynamique de la crise financière, on peut la représenter comme le transfert de l'excès d'endettement, d'un agent économique à l'autre. On observe au départ, dans beaucoup de pays (Etats-Unis, Royaume-Uni, Espagne, Suède, Australie, Irlande et, à un moindre degré, France et Italie) que la hausse de l'endettement des ménages a été, depuis la seconde moitié des années 1990, le moyen d'obtenir une progression forte de la demande intérieure et de la production. Si les taux d'endettement des ménages étaient restés constants, la croissance aurait été trop faible, avec la désindustrialisation et le développement d'activités de services domestiques peu productifs la taille insuffisante (même aux Etats-Unis) du secteur des nouvelles technologies pour tirer l'ensemble de l'économie.

Cette stratégie de croissance par l'endettement a conduit un niveau excessif de dette des ménages, et donc d'exposition au risque de défaut des banques de détail ayant distribué du crédit à ces ménages. Le caractère excessif de l'endettement des ménages a été révélé, à partir de 2007, par la chute de leur demande de crédit, de l'investissement immobilier, des achats de voitures...

Mais les risques liés à l'excès d'endettement des ménages ne sont pas restés localisés dans les bilans des seules banques de détail. Dans une seconde étape, ces banques les ont transmis en partie (50% en Europe, 70% aux Etats-Unis) aux autres banques, aux banques d'investissement, aux investisseurs et aux «hedge funds» (Fonds d'investissement à risques), par la titrisation et l'émission des dettes bancaires.

L'investissement en Asset Backed Securities et en obligations des agences de garantie des prêts immobiliers (Freddie Mac, Fannie Mae) a conduit les intermédiaires financiers, autres que les banques de détail à porter une partie importante du risque de défaut des ménages. Lorsque la crise a débuté, ceci a conduit à de fortes pertes pour ces intermédiaires financiers, démultipliées par les chutes de prix des autres actifs (dues à la contagion, aux ventes forcées), par les mécanismes pro-cycliques (en particulier l'interaction entre les normes comptables et les règles prudentielles). Depuis le début de la crise, les banques ont dû passer des dépréciations d'actifs pour 1 000 milliards de dollars et les hedge funds ont perdu 40% de leurs actifs en gestion...

Pour éviter des faillites massives des banques, les Etats ont alors dû intervenir en garantissant les dettes des banques, en garantissant ou en achetant leurs actifs risqués (toxiques) en les recapitalisant et même en les nationalisant (au Royaume-Uni, aux Pays-Bas...).

Au total, au terme de ce processus, une partie substantielle du risque lié à l'excès d'endettement des ménages est donc passée dans les mains des Etats. On peut même considérer que les déficits publics, donc les hausses des dettes publiques, qui ne correspondent pas directement au sauvetage des banques mais résultent du soutien de l'économie correspond à ce même processus de transfert des risques vers les Etats : les transferts de revenus aux ménages, qui viennent des dépenses publiques supplémentaires et des baisses d'impôts, permettent aux ménages de se désendetter et réduisent donc le risque de défaut des ménages au prix d'une hausse des dettes publiques.

De même que les Banques centrales jouent le rôle de prêteur en dernier ressort, les Etats jouent donc le rôle de porteur des risques et d'assureur en dernier ressort. Il est donc très important que la solvabilité des Etats reste toujours intacte, ce qui leur permet, en accroissant les dettes publiques, de réduire les risques de défaut liés à l'excès d'endettement du secteur privé.
Si les Etats ne sont plus solvables, plus personne ne peut re-solvabiliser les banques lorsque celles-ci sont en difficulté, ce qui impliquerait des défauts en chaîne, l'arrêt de la distribution du crédit... Plus personne ne peut lever de la dette, si la dette publique devient aussi suspecte que la dette privée et qu'il y a défiance des épargnants vis-à-vis des dettes privées.

Or, on a observé dans la période récente, comme dernier développement de la crise, les premiers signes de défiance vis-à-vis des dettes publiques, en particulier une forte hausse des taux d'intérêt payés par beaucoup d'Etats de la zone euro par rapport à ceux sur les titres publics allemands (150 à 300 points de base d'écart de taux pour la Grèce, l'Irlande, le Portugal, l'Espagne, l'Italie... -la France est épargnée grace à son taux de fécondité !!!). Le risque, lorsque ce type d'évolution se produit, est la démultiplication de la chute des prix des actifs par la perte de liquidité sur les marchés de ces actifs, ce qu'on a observé durant la crise pour de nombreux actifs financiers: actions, obligations d'entreprises, prêts interbancaires... Un doute apparaît sur la solvabilité d'un emprunteur, ceci conduit à une baisse du prix de sa dette qui fait disparaître les acheteurs. La liquidité sur le marché de cette dette disparaît, son prix s'effondre, et l'emprunteur, qui ne peut plus émettre, est en grande difficulté.

Si une telle évolution se produisait pour des dettes publiques de la zone euro, les pays concernés pourraient être en situation de cessation de paiements, et toute possibilité, pour eux, d'aider le secteur privé à rester solvable, disparaîtrait : il n'y aurait plus de porteur de risque, d'assureur en dernier ressort dans la zone euro. Même si certains pays ont des dettes publiques trop élevées (Grèce, Italie, Belgique), il est indispensable que leurs possibilités d'émission restent intactes, d'autant plus que leurs difficultés viendraient bien plus d'un problème d'illiquidité que d'un problème de perte réelle de solvabilité: les déficits publics de la zone euro ne sont pas gigantesques, la grande majorité des pays pourraient accroître la pression fiscale en cas de besoin.

Comment assurer la liquidité des marchés de dettes publiques et éviter qu'une crise de liquidité sur ces marchés n'aboutisse à une crise de solvabilité des Etats? Les Etats de la zone euro peuvent, bien sûr, se soutenir entre eux, mais cette possibilité est limitée par le fait qu'ils peuvent presque tous souffrir, comme on l'a vu dans la période récente, d'une hausse des primes de risques sur leurs taux d'intérêt. La solution ultime réside donc, non dans la solidarité entre les Etats, mais dans la monétisation, en cas de crise, par la Banque Centrale Européenne (BCE), de la dette publique d'un pays en difficulté. Si les marchés financiers savent que, en dernier recours, la BCE achètera la dette publique d'un pays menacé de ne plus pouvoir émettre contre création monétaire, il ne peut pas y avoir de défiance forte vis-à-vis de cette dette, ni de crise majeure de liquidité ou de solvabilité.

Les règles actuelles de la zone euro interdisent le sauvetage d'un Etat en difficulté (clause de no bail-out) et la monétisation des dettes publiques par la BCE. L'idée défendue par certains gouvernements, et par la BCE, est que le sauvetage d'un Etat ou la monétisation de sa dette publique créeraient un aléa de moralité : les autres pays seraient incités à avoir des déficits publics excessifs puisqu'ils seraient finalement sauvés par la BCE. Pour garder la crédibilité de l'euro, en évitant les dérapages budgétaires de certains pays membres de la zone euro, il faudrait donc, si la situation se présentait, laisser un pays de la zone euro faire défaut, ou du moins être dans l'incapacité de continuer à se financer.

En réalité, la quasi totalité des économistes et des intervenants des marchés financiers sont persuadés que le défaut d'un émetteur souverain de la zone euro entraînerait un rejet par les investisseurs de la totalité des dettes libellées en euros, le transfert de la crise aux autres emprunteurs et une perte de crédibilité de l'euro.
Rappelons ici que le choix du Trésor des Etats-Unis de laisser Lehman Brothers faire faillite a été dicté par la même volonté d'éviter l'apparition d'un aléa de moralité concernant les banques d'investissement. La faillite de Lehman peut être considérée comme la cause du redoublement de la crise à la fin de 2008 avec la crise de liquidité sur le marché intermédiaire, sur le marché du crédit et sur les actifs des pays émergents.

Si un pays de la zone euro en difficulté a mené une politique budgétaire déraisonnable, et n'est pas seulement affecté par une crise de liquidité infondée, ceci aurait dû être détecté et corrigé, grâce à une vraie surveillance multilatérale des politiques économiques, avant que la crise ne survienne.

Au total, la crise a montré la nécessité que les Etats puissent jouer le rôle de garant des dettes privées en dernier ressort, en particulier pour éviter des faillites bancaires; ceci nécessite qu'il n'y ait pas de doute sur la solvabilité des Etats et que des crises de liquidité ne puissent pas interrompre leurs possibilités d'émissions. In fine, la solvabilité des Etats et la liquidité de leurs dettes ne peuvent être assurées que par la possibilité de monétisation des dettes publiques par la Banque Centrale, d'autant plus que, dans les économies contemporaines, un faible doute sur la solvabilité peut entraîner une crise de liquidité grave. Eviter les aléas de moralité doit alors être réalisé "ex ante", par la supervision en régime normal des politiques économiques et non ex post une fois la crise déclarée. Il ne faudrait pas recommencer avec les Etats de la zone euro l'erreur faite avec Lehman..."

Article écrit par Eric Lieser et publié sur "Slate.fr"

Un peu de douceur ...

vendredi 28 août 2009

"Partir"

Un film d'une grande intensité pour une histoire en somme très banale ...
Suzanne a la quarantaine, femme de médecin et mère de famille, elle habite dans le sud de la France, mais l'oisiveté bourgeoise de cette vie lui pèse. Elle s'ennuie. Elle décide de reprendre son travail de kinésithérapeute qu'elle avait abandonné pour élever ses enfants et convainc son mari de l'aider à installer un cabinet. A l'occasion des travaux, elle fait la rencontre d'Ivan, un ouvrier en charge du chantier qui a toujours vécu de petits boulots et qui a fait de la prison. Leur attraction mutuelle est immédiate et violente et Suzanne décide de tout quitter pour vivre cette passion dévorante ... "
Le début du film fait obligatoirement penser a "La femme d'à coté " de Francois Truffaut .
Le film n'est (évidemment) pas du niveau du chef d'œuvre de Truffaut mais est "sauvé" grace aux acteurs qui sont loin d'être des amateurs ... : Kristin Scott Thomas qui m'a beaucoup fait penser dans ce film à Romy Schneider, est prodigieuse, déchirée par son amour pour Sergi Lopez.
Le film repose entièrement sur elle. Les autres acteurs Sergi Lopez en tête sont excellents.
J'ai toutefois regretté que le film ne soit pas plus accrocheurs, en somme mieux monté.
Même si la tension dramatique ne baisse jamais, il y a des scènes qui auraient mérité d'être plus courte, plus rythmée. Les scènes de sexe par exemple pourtant assez hard et crues, tombent un peu à plat et ont du mal à faire la liaison avec les scènes suivantes.
Cela est peut être anecdotique, mais le film souligne aussi l'aspect social, et la dépendance économique des femmes lors des séparations, thème peu souvent abordé au cinéma.
Un magnifique film avec une merveilleuse actrice, un acteur principal sensuel au possible et une fin que l'on doit interpreter mais qui pour moi est plein d'espoir !

Plus d'infos sur ce film

jeudi 27 août 2009

Le massacre de la Saint-Barthélemy

Au cimetière des Saints-Innocents, ce dimanche 24 août 1572 à midi, un buisson d'aubépine, desséché depuis des mois, se met à reverdir près d'une image de la Vierge. A la rumeur du prodige, les Parisiens en transes accourent, des femmes crient, des malades guérissent. L'aubépine qui refleurit, c'est le signe de la bénédiction divine donnée au carnage qui vient de commencer, à la résurrection en cours de la France monarchique. Dans son ivresse mystique, la Saint-Barthélemy s'ouvre dans une sorte d'hallucination collective du triomphe de Dieu sur la souillure hérétique.

Vers les 2 h 30 du matin, le tocsin de Saint-Germain-l'Auxerrois a sonné. Coligny est la première victime. Gaspard Coligny de Châtillon, grand amiral de France, chef du parti huguenot, la bête immonde, le monstre à abattre pour les "papistes", l'homme de toutes les séditions contre le pouvoir royal. Coligny l'intrigant, revenu en grâce auprès de Charles IX, roi à peine sorti de l'adolescence, mi-ange, mi-dément, qu'il presse d'intervenir contre Philippe II d'Espagne, tyran catholique qui opprime les réformés dans la Flandre. Coligny, caricature du protestant raide et froid, loin du prince Louis de Condé, réformé lui aussi, mais "petit homme qui rit et baise la mignonne" - tué à Jarnac en 1569-, ou de son fils Henri qui, comme Henri de Navarre, futur Henri IV, devra abjurer.

La fin de Coligny ressemble à un meurtre rituel. Dès le 22 août, l'amiral est pris dans un guet-apens. Le gentilhomme-mercenaire Maurevert tente de l'assassiner d'un coup d'arquebuse à la sortie d'un conseil royal au Louvre. Il est atteint au bras, mais vivant. Attentat signé. Le coup est parti de la maison d'un ancien précepteur du duc de Guise, chef du parti catholique. L'aristocratie huguenote, réunie providentiellement à Paris depuis le mariage, quatre jours plus tôt, d'Henri de Navarre et de Marguerite de Valois - une "alliance monstrueuse" manigancée par Catherine de Médicis, mère du roi - crie à la félonie de Charles IX. Celui-ci fait mine de se fâcher, promet que justice sera faite, mais au Louvre, les cabinets de crise se succèdent.

Les Guise, Catherine et sa cour d'Italiens (Birague, Nevers, Retz), le duc d'Anjou, futur Henri III, mettent sous le nez du roi les plans d'un prétendu complot huguenot qui aurait exploité la naïveté de leurs fidèles pour mieux conspirer contre le roi. L'hérésie est soeur du régicide. On décide donc d'en finir avec les "huguenots de guerre", c'est-à-dire les extrémistes. Mais la Saint-Barthélemy qui devait être une opération d'élimination limitée, un assassinat ciblé, se mue en exorcisme collectif. Trois jours de massacres au cours desquels chaque Parisien se fait le dépositaire de la justice divine. La Saint-Barthélemy, écrit Denis Crouzet, dans son maître ouvrage Les Guerriers de Dieu, est "un acte absolu d'un pouvoir sacré reconstituant par la violence la plénitude de sa sacralité".

Dans l'appartement de Coligny, rue de Béthisy, fief huguenot de Paris, c'est un soudard venu de Bohême, un certain Besme, qui le transperce. L'amiral a le temps de soupirer, en toisant son meurtrier : "Au moins si quelque homme, et non ce goujat, me faisait mourir !" Son cadavre tailladé est défenestré, jeté aux pieds d'Henri de Guise qui l'identifie. Alors la populace s'acharne sur le corps mutilé, éventré, émasculé, décapité, traîné dans la boue parisienne, jeté au fleuve où il pourrit trois jours. Avant d'en être repêché et pendu par les cuisses au gibet de Montfaucon. Plus tard, on tiendra un "procès", à l'issue duquel son corps, représenté par une paillasse dont il ne manquera même pas le bâton figurant son éternel cure-dent, sera à nouveau pendu à la potence, place de Grève, avec deux autres huguenots rescapés des massacres.

Infinité de sévices parce qu'infinité de péchés : trahison, blasphème, meurtre, rébellion, profanation. Chaque huguenot est un Coligny qu'il faut châtier - "la messe ou la mort" - pour être en paix avec Dieu. Ne pas choisir la religion du roi, c'est se rebeller contre lui. Entre 4 et 5 heures de matin, le ratissage se poursuit dans la cour du Louvre et le faubourg Saint-Germain, où on avait rassemblé les réformés. La garde du duc d'Anjou, la bande de Guise, les mercenaires, la milice décapitent le mouvement accusé de semer le désordre dans une France prétendument unie derrière "son roi, sa loi et son unique foi". Les dessinateurs croqueront pour l'éternité Charles IX, grisé et hagard, accroché à l'une des fenêtres du Louvre et armant son arquebuse en s'écriant : "Tuez. Tuez-les tous. Ils s'enfuient, tuez."

Mais la mort des chefs huguenots ne rassasie pas la colère de Paris. Le sang excite le sang. Le miracle de l'aubépine encourage à poursuivre. Le Paris émeutier des petits fonctionnaires et commerçants, fanatisés par le clergé, mêlé au Paris des truands se jette, avec voracité, sur tout ce que la capitale compte de réformés ou supposés tels, ces "calvinistes" si étranges dans leur façon de s'habiller et de manger, qui ne vont pas à la messe, ne se décoiffent pas devant les processions catholiques, ne font pas maigre le vendredi, ne dansent pas les jours fériés ou le dimanche, décapitent les statues de la Vierge et lacèrent les tableaux des saints. Ces calvinistes iconoclastes contre lesquels des torrents de haine se sont accumulés pendant les douze années de "troubles". Le calviniste, "c'est l'Autre, le différent, l'étranger", écrit Janine Garrisson, celui dont on fait le bouc émissaire de tous les malheurs des temps.

Si nombre de petites villes choisissent d'ignorer l'exemple venu de Paris pour préserver la paix civile, le trop-plein de violences de la capitale se déverse à Orléans, La Charité-sur-Loire, Meaux, Angers, Saumur, Lyon... Dans la fureur du galop des chevaux, à la lueur des torches, on tue, on pille, on égorge, on transperce, y compris les enfants et les femmes enceintes, comme pour empêcher tout risque de reproduction de l'"hérétique engeance". Denis Richet observe que si les Anglais de la guerre des Deux-Roses coupaient les têtes et les promenaient dans les rues suspendues à des piques, les Français dénudent, émasculent, frappent "aux entrailles et au sexe". L'autre symbolique est celle de l'enfance. Ce sont des petits vauriens qui ont traîné le corps de Coligny dans les ruelles de Paris, mais on en fait des êtres d'innocence et de pureté, vengeant la souillure dont les huguenots menacent la société et qu'ils doivent payer, sur leurs corps mutilés, comme par anticipation des peines infernales.

Quand la barbarie a fait son oeuvre - au moins 3 000 morts -, le roi Charles IX s'accusera d'avoir donné le signal de l'élimination des chefs huguenots. Si les nouvelles puissances protestantes, l'Angleterre, l'Allemagne, les Provinces-Unies, sont effrayées, l'Espagne catholique de Philippe II et la papauté triomphent. Messes solennelles, feux de joie, médailles commémoratives : le pape Grégoire XIII ordonne des réjouissances dans toute la ville de Rome. Pour lui, la justice de Dieu a passé. Dès 1569, son prédécesseur Pie V avait écrit à Catherine de Médicis : "Il ne faut épargner d'aucune manière, ni sous aucun prétexte, les ennemis de Dieu. Ce n'est que par la destruction totale des hérétiques que le roi pourra rendre à ce noble royaume le respect dû à la religion catholique."

Comment en est-on arrivé à ce crime primitif et sacré ? La thèse du complot huguenot a fait long feu depuis longtemps. Pour les historiens, autour de Jean-Louis Bourgeon, la Saint-Barthélemy est une manoeuvre du pouvoir royal, inspirée par l'Espagne de Philippe II, les Guise et la faction catholique hostiles à la paix de Saint-Germain (1570) qui accorde des "places de sûreté" (comme La Rochelle) aux réformés, soit l'ultime mouture de la politique de compromis. Pour Janine Garrisson, c'est un "massacre politique", doublé chez Denis Crouzet d'un "crime d'amour" : en éliminant les chefs de la Réforme, le roi aurait voulu créer les conditions d'un retour à la concorde. Après avoir beaucoup polémiqué, les historiens convergent aujourd'hui dans un constat de violences symboliques puisées, chez les protestants, dans la peur panique d'une extermination collective, chez les catholiques, dans l'obsession de la contamination hérétique.

En effet, ces guerres de religion écrasent un XVIe siècle hallucinant de soif de Dieu et d'angoisse eschatologique. L'imminence de la fin des temps est attestée par les récits de prodiges, les pluies de comètes et de sang, les naissances de monstres, l'omniprésence de sorciers. Aux calamités naturelles s'ajoutent la pression démographique, le fossé entre les classes sociales, l'inflation découverte avec les métaux précieux d'Amérique. On est loin des clichés sur l'Europe heureuse de la Renaissance. C'est un siècle d'hivers rudes, de jacqueries ouvrières (la "grande Rebeyne" de Lyon) et de guerres paysannes qui, comme en Allemagne, font des dizaines de milliers de morts. Où les scènes macabres emplissent les murs des églises. Où les veilleurs de nuit, munis de leurs clochettes, crient dans les rues : "Réveillez-vous, vous qui dormez, priez pour les trépassés." Où les prêcheurs stigmatisent les vices du clergé, annoncent des catastrophes et réveillent les terreurs antiques.

La critique des abus supposés de l'Eglise romaine, son luxe, son laxisme, sa trahison de l'Evangile, ses "indulgences" ne suffisent plus à expliquer l'expansion de la Réforme en Europe. La vraie raison est que l'Eglise ne répond plus aux besoins de l'homme d'être rassuré spirituellement. Les discours d'un Luther, d'un Calvin se répandent parce qu'ils ont un effet désangoissant : "Dieu sauve gratuitement." Autrement dit, seule la foi, donnée librement et gratuitement par Dieu (sola fide), "justifie" le pécheur (le rend juste). Les bonnes oeuvres ne servent plus à rien, ni le clergé qui cherche à monnayer le salut des âmes. Il n'y a plus à commander de messes pour les morts de peur qu'ils soient damnés, plus de purgatoire, ni de béquilles à prier comme la Vierge et les saints. Tout culte des saints est idolâtre, car Dieu seul doit être adoré. Seule la Bible permet d'accéder à la Vérité. Cette doctrine protestante délivre l'homme de son sentiment de culpabilité devant le péché et lui rend l'espérance, malgré ses faiblesses, d'être sauvé.

S'il y a antériorité catholique, la violence est des deux côtés. Chez les catholiques, des "lignages" intransigeants (les Guise) qui, avec la faculté de théologie et le Parlement de Paris, sont hostiles à tout semblant de reconnaissance des "mal-sentants de la foi" et hérétiques. Toute faveur faite aux huguenots passe pour une trahison. De 1560 à 1572, les "paix" mort-nées concédées par le pouvoir politique, accordant le moindre espace au culte réformé, sont prétexte à d'incroyables provocations, démonstrations de force et faits d'armes meurtriers. Montée en tension rythmée par des curés et moines fanatisés, dont l'histoire retient quelques sinistres noms - Jean de Hans, Pierre Dyvolé, Simon Vigor, curé de Saint-Paul -, qui prêchent une haine quotidienne contre les partisans de la Réforme.

L'imaginaire catholique est saturé de l'angoisse hérétique. L'hérésie, c'est un venin, un poison qui s'infiltre en raison de l'impureté des temps et qu'il faut éliminer sous peine de contagion. Denis Crouzet décrit "un phénomène de fantasme collectif qui va au-devant d'une violence à venir, comme si les hommes avaient vécu les massacres avant même que leur violence n'éclate". Dans ces conditions, tout est signe de Dieu. En 1571, à Lépante, la victoire de la flotte hispano-vénitienne (catholique) sur les Turcs encourage ceux qui prêchent qu'après les infidèles musulmans il faut en finir avec les hérétiques protestants. Nouveaux croisés, les émeutiers de la Saint-Barthélemy portent des croix blanches sur leur chapeau. Peu avant, à Paris, sur l'emplacement de la maison rasée des Gastine - trois huguenots condamnés à mort et exécutés -, une croix a été dressée, puis retirée sur ordre du roi, conformément à l'édit de Saint-Germain, qui interdit tout rappel des troubles passés. L'émotion est considérable.

Qui dira assez, dans ces guerres du XVIe siècle, cette part des signes et de la mémoire qui réveille les instincts primitifs ? Chez les protestants aussi, les morts obligent les vivants. Chaque épisode de répression est le prétexte à célébrer de nouveaux "martyrs", ceux du massacre de Wassy (1562), ceux du siège d'Orléans (1563), du "coup de Jarnac", où est tué le prince de Condé (1569). Des martyrs "qui ne sont pas morts pour rien", selon le discours entendu jusqu'à la guerre d'Irlande. Comme les papistes, les protestants ont leurs extrémistes, leurs lignages (les Condé, les Châtillon), leurs chefs de guerre, comme le baron des Adrets, célèbre pour sa cruauté. Chez eux aussi, il y a escalade : on s'en prend aux statues, aux images pieuses, aux hosties, symboles du désaccord passionnel sur la "présence réelle" du Christ dans le pain et le vin de la messe, avant d'attaquer les "rasés" (les prêtres), de chahuter les offices, les processions, les pèlerinages, de brûler les églises comme lors de la "Michelade" de Nîmes, un massacre de catholiques à la veille de la Saint-Michel, en 1567.

Chaque épisode de guerre est perçu comme le début d'un plan d'extermination que décrit une littérature qui chauffe les esprits. De Genève, l'anti-Rome, Jean Calvin et Théodore de Bèze traitent l'Eglise catholique comme un "cloaque", un "bordel", comme la "nouvelle prostituée de Babylone". Le pape de Rome est "l'Antéchrist". On retrouve ici les mêmes obsessions que dans le camp catholique et les mêmes mots reviennent : "ordure", besoin de "purification", de "lessive générale". Hystérie de chefs radicaux, exaltation de la mémoire des morts et des martyrs, exclusivisme catholique et panique protestante : ce XVIe siècle tragique ouvre un fossé entre les chrétiens qui ne se comblera jamais. C'est la fin de la "chrétienté" unie du Moyen Age qui va faire place aux Etats-confessions et aux Etats-nations, autres visages de l'Europe, autres prétextes à d'insoutenables déchirures.

vendredi 21 août 2009

Solitaire du Figaro: l'une des éditions les plus étonnantes

Un final à couper le souffle pour un vainqueur pas si surprenant que ça ...
"Ça risque de semer la zizanie dans le bazar, ça va être drôle…", avait prévenu Michel Desjoyeaux à la vacation mercredi matin, peu avant la dernière ligne droite avant l’arrivée.
Pour sa 40e édition, la Solitaire du Figaro a tenu toutes ses promesses.

La dernière étape s’est jouée sur le fil. Mercredi midi, deux heures avant l’arrivée à Dieppe, vingt skippers se tenaient groupés à différents points du plan d’eau. Tous naviguaient à vue, avec la tension de ne pas aller au contact avec son voisin. "Du jamais vu sur la Solitaire du Figaro", s’enthousiasmait alors Jacques Caraës, le directeur de course. Depuis le petit matin, les marins ont attaqué tour à tour, comme le beau Armel Le Cléac’h et Gildas Mahé qui ont décidé de barrer au sud-ouest du groupe des leaders. Peu après 14h, Antoine Koch (Sopra Group) franchit la ligne d’arrivée à Dieppe, après 3 jours 58 minutes et 46 secondes de course. Nicolas Troussel (à 2 minutes et 18 secondes) et Thomas Rouxel (à 2 minutes et 44 secondes) ont talonné le skipper jusqu'au bout. Vainqueur du général, le "non moins beau" Nicolas Lunven est arrivé quatrième. "A 20 milles de l'arrivée, nous sommes tombés dans une molle (une zone sans vent). J'ai réussi à m'en sortir pas trop mal. Quand j'ai été à 10, 15 milles de l'arrivée, je me suis dit que là ça devenait bon".

Après deux étapes courues sans grandes difficultés, les choses sérieuses ont commencé dès la troisième étape, entre St Gilles Croix de Vie et Dingle (Irlande). Une arrivée "extraordinaire" pour Adrien Hardy, qui vit cette année sa deuxième Solitaire. "Quarante bateaux étaient regroupés en arc de cercle dans la baie. Il faisait nuit et il y avait du brouillard. J’aurais pu finir premier comme avant-dernier dans ces conditions". Tout le monde était alors à égalité.
"A dix milles de l’arrivée, le vent est tombé complètement, provoquant un regroupement général de la flotte", explique notre blogueur Thierry Chabagny, qui termine deuxième à Dingle.

"C’est difficile à vivre pour un skipper. Tu bosses comme un malade pendant quatre jours pour faire ton classement et tout est remis en cause à 10 milles de l’arrivée". "C’était une régate d’une heure et demie", poursuit Adrien Hardy. "Il fallait être rapide et opportuniste en fonction des zones de vent autour de soi". Les skippers se rappelleront longtemps de cette arrivée dans le port irlandais.

L’édition 2009 de la Solitaire devait être la sienne. Deuxième de la première étape entre Lorient et la Corogne, Nicolas Lunven montrait déjà les crocs. A St Gilles Croix de Vie, le Vannetais réédite l’exploit et termine sur la troisième marche. Pour le départ de la troisième étape direction Dingle, c’est lui qui prend les commandes du classement général.

Sa quatrième place derrière le trio de tête à Dieppe lui assure la couronne. Une domination sans partage et une victoire logique, au final, pour sa troisième participation à la Solitaire du Figaro. Fin stratège, le skipper de 26 ans a mis en évidence tout son sens tactique pour partir dans les bons coups. Pourtant, la victoire n’était pas acquise tant la course était ouverte cette année, avec une dizaine de vainqueurs potentiels sur les 52 skippers engagés. Et notamment cinq anciens vainqueurs et cinq engagés du dernier Vendée Globe, dont Yann Eliès et Frédéric Duthil qui complètent le podium provisoire.

Deneuve

Jean-Paul Rappeneau, à propos de Catherine Deneuve : "
J'ai eu du mal à la freiner. Cette blonde diaphane et immobile était un bulldozer. Avec un punch, un humour, un aplomb fabuleux. Elle présente tout ce dont peut rêver un metteur en scène de comédie. C'est la personne capable de dire le plus de mots dans le moins de secondes possibles tout en ne perdant pas une seule syllabe. Sous son image de grande dame du cinéma français, elle cache un moteur de Formule 1."

lundi 17 août 2009

La Jaguar Type E

Lorsque Jaguar dévoile sa Type E au salon de Genève en mars 1961, c'est la surprise totale. Surprise, car personne n'avait eu d'informations préalable sur la future Grand Tourisme de la marque de Coventry, et également parce que la ligne de la Type E a totalement subjugué les foules. Une ligne signée William Lyons, un châssis sportif tout en restant confortable (pour l'époque) et des performances de premier ordre caractérisait alors la nouvelle Jaguar Type E. Sans parler du prix sans concurrence alors, puisque 3 fois moins cher qu'une Ferrari et deux fois moins qu'une Maserati...

Depuis la fin de la guerre, Jaguar symbolise à merveille le Grand-Tourisme à l'anglaise. Toute la généalogie des roadsters XK (120 à 150) a largement contribué à construire cette image sportive en complément des nombreuses victoires dans des compétitions majeures. Mais à l'orée des années 60, malgré toutes leurs qualités, les XK ne peuvent masquer leur âge. Alors, en secret, Coventry travaille sur la remplaçante. Les journalistes de l'époque, et notamment les Français , sont alors totalement tenus à l'écart et les quelques dessins de perspective qui sont dévoilés seront loin de la réalité. Ce secret a été si jalousement gardé que les journalistes français, dont le très critique Auto-Journal portera à la sortie de la Jaguar Type E des jugements totalement partisans et surtout de mauvaise foie (" Il ne s'agit que d'un modèle de transition conçu pour écouler un stock de vieux moteurs, car plusieurs prototypes tournent avec des moteurs alu ").

Le 15 mars au salon de Genève, c'est la cohue des journaliste dans le parc des Eaux-Vives qui peuvent admirer en avant-première la nouvelle star de Coventry. Puis, c'est le grand bain de foule au salon de Genève. Les commentaires et réactions sont dithyrambiques.
A chaque apparition d'une Jaguar Type E, dans la rue, c'est l'attroupement. Michel Cognet, qui a vécu de l'intérieur le lancement de la Type E en France puisqu'il travaillait alors depuis 1957 chez l'importateur Royal-Elysées, raconte dans le magazine Rétroviseur le flot de stars et de personnalités qui se sont empressées de prendre commande de la belle anglaise : Françoise Sagan, Johnny Haliday, Bernard Consten, Charles Trenet, Pierre Bardinon, Robert Hirsch, sans parler des têtes couronnées.

Mais non contente de posséder une ligne à couper le souffler, la Jaguar Type E pouvait se targuer de posséder un châssis royal pour l'époque…
On a souvent attribué le design de la Jaguar Type E à Sir William Lyons. Mais comme dans chaque genèse d'automobile, il y a un capitaine à la barre, et toute une équipe derrière lui qui travaille dans son ombre. C'est exactement le cas de la conception de la Jaguar Type E puisque c'est Malcom Sayer, aérodynamicien qui vient de l'industrie aéronautique, qui assume la paternité du coup de crayon. Le style épuré et aérodynamique de la Jaguar Type E s'explique ainsi par le parcours préliminaire de son géniteur.

Habillant un châssis tubulaire très léger, on le verra après, notre designer anglais a offert à la Jaguar Type E un capot immensément long et plat qui a vite contribué au magnétisme opéré sur le public par la noble GT de Coventry.
L'ouverture dudit capot est totale avec le bloc complet qui bascule vers l'avant et découvre intégralement la mécanique. A l'avant, une petite calandre ressemble à s'y méprendre à une petite bouche entre-ouverte suggestive laissant la porte ouverte aux imaginations les plus fertiles. Deux phares ronds sont sous globes et encastrés. L'arrière est de type Fastback avec le toit qui descend jusqu'aux fins feux arrière. Les surfaces vitrés se distinguent par des montants très fins et élégants recouverts de chrome. Enfin, l'arrière de la Jaguar Type E se singularise par des ailes aux courbes très prononcées. Vous le comprendrez vite, il y a beaucoup de charme et de féminité dans ce design sans verser dans la mièvrerie. De fins pare-chocs en chrome (la période des boucliers complets en plastique est encore bien loin…) avec des butoirs faits du même métal ceinturent les faces avant et arrière de la belle Jaguar.

Les jantes à rayon avec écrou à fixation centrale rappellent à tous les amateurs que la Jaguar Type E est bien à ranger désormais dans la catégorie " véhicules de collection ".
Pour le cabriolet, le toit a tout simplement été supprimé et la ligne s'apparente alors avec le hard top ou la capote plus à un coupé plus classique. L'accès à bord n'est pas aisé, car la Jaguar Type E est basse, et l'espace intérieur est compté. L'habitabilité intérieure reste mesurée malgré les dimensions extérieures de la voiture. Le design de la planche de bord est bien dans le ton de l'époque avec une batterie de compteur qui vient même déborder sous les yeux du passager. Le volant avec jante en bois possède trois branches ajourées.

Le réglage du dossier est… absent !! La position de conduite est heureusement excellente mais quasiment imposée puisque seul l'assise peut être avancée ou reculée.
Par la suite, les autres générations de Jaguar Type E recevront un réglage des dossiers de série. L'aluminium guilloché recouvre toute la partie centrale de la planche de bord et est du plus bel effet. La finition à bord ne souffre pas la critique, bien au contraire, et un coffre conséquent accessible depuis l'intérieur ou par le hayon avec son ouverture originale permettait d'envisager les voyages au long court. N'est-ce pas là justement la vocation première d'une GT ?… Si lors des études préliminaires, une carrosserie tout alu avait été envisagé dans un premier temps, c'est une structure classique en acier qui l'a emporté essentiellement pour des raisons de coûts.

Jaguar doit tant au moteur XK que nous ne pouvons parler de lui sous le capot de la Jaguar Type E sans rappeler son histoire. Lorsque le roadster Jaguar XK120 est présenté à Earls Court en 1948, le salon de l'auto anglais, le coup de foudre avec le public est immédiat. Son nom " XK 120 " vient justement de son moteur et ses performances. Equipé du moteur XK, ce six en ligne de conception Jaguar, il autorisait à la Jaguar XK120 Roadster une vitesse maximale de… 120 miles à l'heure ! Ce moteur fera le bonheur de la marque de Coventry jusqu'en 1972, puisqu'il équipera la gamme Jaguar y compris la berline XJ. Né en 3,4 litres avec son bloc en fonte et une culasse aluminium, sa distribution se faisait par deux arbres à cames en tête. Pas mal en 1948 !!

Les chambres de combustion étaient de type hémisphériques et la puissance de 160 ch SAE à 5 200 tr/mn impressionnait les foules. Pour la sa Jaguar Type E, Coventry l'équipe d'une version réalésée du moteur XK. Le 6 en ligne a désormais une cylindrée de 3,8 litres (87x106 mm) et conserve son caractère de moteur longue course. Plus de couple donc dès les plus bas régimes, mais des régimes de rotation maximum peu élevés. La puissance annoncée par l'usine est de 265 ch SAE à 5500 tr/mn et un couple de 35,9 mkg à 5500 tr/mn. Le XK de la Jaguar Type E est alimenté en précieux carburant par trois carburateurs SU HD8, montés au-dessus de la tubulure d'aspiration. La pompe à essence est située dans le réservoir et est électrique.

Elle est même capable d'assurer une alimentation par injection, prévision des éventuels développement moteurs de la Jaguar Type E. Sur ces premières générations de Jaguar Type E 3.8, c'est la vénérable boîte de vitesses Moss à 4 rapports + marche arrière qui est montée.
La première vitesse est donc non synchronisée. Il faudra attendre quelques années pour que Jaguar monte des boîtes de vitesses automatiques Borg Wargner, alors montées en priorité pour les besoins du marché américain. Aujourd'hui encore, les performances que procurent le moteur XK 3.8 à la Jaguar Type E sont peu communes. Avec 240 km/h en vitesse de pointe, moins de 8 secondes pour le 0 à 100 km/h et moins de 29 secondes pour le kilomètre départ arrêté, de nombreux automobilistes dans leur voiture " moderne " sont surpris de la bonne santé des Type E.

Mais au-delà des accélérations pures, c'est dans le domaine des reprises, grâce à sa typologie longue course, que la Jaguar Type E excelle. Plus vous pressez la pédale d'accélérateur, plus la poussée semble inaltérable et infinie. Une sensation rare procurée habituellement par les très grosses cylindrées.
Le 15 mars 1961, Jaguar présente au salon de Genève de la nouvelle Jaguar Type E. Le 21 mars, le premier exemplaire français arrive en France (châssis n°885 006) et le 7 avril, la Jaguar Type E est réceptionnée aux Mines françaises. A la fin de l'été, la production des Jaguar Type E démarre à l'usine. En octobre, premières modifications mineures avec les crochets de capot de verrouillage extérieur qui laissent place à une commande intérieure. L'année suivante, c'est le premier gros changement de structure sur les Jaguar Type E : le plancher n'est plus plat, mais surbaissé au niveau des pieds. On différenciera ainsi les premiers millésimes des suivants en les appelant " plancher plats ".

Dans le même temps pour le roadster, le hard top devient disponible en option. En août 1963, la planche de bord est entièrement noire et possède un accoudoir central relevable.
Pour son dernier millésime de production, en 1964, les derniers exemplaires profitent du premier rapport synchronisé (enfin !). Au salon de Londres de la même année, le moteur 4,2 litres remplace le 3,8 litres. Jaguar arrête la production des Jaguar Type E MkI 3.8. Au total 15 482 exemplaires de Jaguar Type E MkI 3.8 toutes carrosseries confondues auront été produits. Un beau succès pour une GT de cette catégorie dans les années 60…
Aujourd'hui, la donne n'a pas changée, et il faudra débourser 3 fois plus pour l'acquisition d'une belle GT italienne qui aurait le même prestige que la noble GT de Coventry...

samedi 15 août 2009

Un peu de douceur ...

Le Musée d'Orsay

L'histoire du musée, de son bâtiment, est peu banale. Situé au coeur de Paris, le long de la Seine, face au jardin des Tuileries, le musée a pris place dans l'ancienne gare d'Orsay, un édifice construit pour l'exposition universelle de 1900. Ainsi le bâtiment est, en quelque sorte, la première "oeuvre" des collections du musée d'Orsay qui présente l'art des quelques décennies qui s'écoulent entre 1848 et 1914.

La rue de Lille trace l'axe principal de l'ancien jardin de la Reine Marguerite de Valois, épouse répudiée d'Henri IV. A sa mort en 1615, le domaine fut vendu par lots : des hôtels particuliers furent construits dans le quartier tandis que, sur les bords du fleuve, un port nommé la Grenouillière accueillait les trains de bois amenés par flottage sur la Seine. Le quai d'Orsay, commencé en 1708 à partir du Pont Royal, fut achevé sous l'Empire. La vocation aristocratique du lieu s'imposa définitivement à la fin du XVIlle siècle avec la construction de l'Hôtel de Salm (aujourd'hui le palais de la Légion d'Honneur) entre 1782 et 1788.

Au XIXe siècle, l'emplacement de la future gare d'Orsay était occupé par deux constructions : la caserne de cavalerie, et le Palais d'Orsay, édifié entre 1810 et 1838 par Jean-Charles Bonnard, puis par Jacques Lacornée. Après avoir été destiné au Ministère des Affaires Etrangères, il fut affecté à la Cour des Comptes et au Conseil d'Etat. Pendant la Commune de 1871, le quartier entier fut incendié : durant 30 ans, les murs calcinés du Palais d'Orsay témoignèrent des horreurs de la guerre civile.

A la veille de l'exposition Universelle de 1900, l'Etat céda le terrain à la Compagnie des Chemins de fer d'Orléans qui, défavorisée par la position excentrique de la gare d'Austerlitz, projetait de construire à la place du Palais d'Orsay une gare terminus plus centrale. En 1897 la Compagnie consulta trois architectes : Lucien Magne, Emile Bénard et Victor Laloux. Les contraintes liées au site ( élégance du quartier, voisinage des palais du Louvre et de la Légion d'Honneur) imposaient aux concurrents un défi : intégrer la gare dans son élégant cadre urbain. Victor Laloux, qui venait d'achever l'Hôtel de Ville de Tours, fut choisi en 1898.

La gare et son hôtel, construits en deux ans seulement, furent inaugurés pour l'exposition Universelle, le 14 juillet 1900. A l'extérieur, Laloux masqua les structures métalliques de la gare par une façade en pierre de style éclectique. A l'intérieur, le modernisme s'imposa: plans inclinés et monte-charges pour les bagages, ascenseurs pour les voyageurs, seize voies en sous-sol, les services d'accueil au rez-de-chaussée, la traction électrique. Le grand hall de 32 m de haut, 40 m de large et 138 m de long était précédé le long du quai d'un vestibule et d'un porche ouvert.
De 1900 à 1939, la gare d'Orsay joua le rôle de tête de la ligne sud-ouest de la France. L'hôtel d'Orsay recevait, en plus des voyageurs, des associations et des partis politiques qui y tenaient assises et banquets. Mais à partir de 1939, la gare ne devait plus desservir que la banlieue, ses quais étant devenus trop courts à cause de l'électrification progressive des lignes de chemin de fer et de l'allongement des trains.

La gare fut alors utilisée successivement comme centre d'expédition de colis aux prisonniers pendant la guerre, puis comme centre d'accueil des prisonniers à la Libération. Elle servit de décor à plusieurs films (dont "le Procès" de Kafka adapté par Orson Welles), de havre momentané pour la compagnie de théâtre Renaud Barrault puis pour les commissaires-priseurs, pendant la reconstruction de l'Hôtel Drouot.
L'hôtel ferma ses portes le ler janvier 1973, non sans avoir joué un rôle historique puisque c'est dans la salle des Fêtes que le général de Gaulle tint la conférence de presse qui annonçait son retour au pouvoir.

En 1973, la Direction des musées de France envisageait déjà l'implantation dans la gare d'Orsay d'un musée où tous les arts de la seconde moitié du XIXe siècle seraient représentés. Menacée de démolition et de remplacement par un grand hôtel moderne, la gare bénéficia du renouveau d'intérêt pour le XIXe siècle et fut inscrite grâce à Georges Pompidou, à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques, le 8 mars 1973. La décision officielle de construction du musée d'Orsay fut prise en conseil interministériel le 20 octobre 1977. En 1978, le bâtiment fut classé monument historique et l'établissement public du musée d'Orsay fut créé pour diriger la construction et la mise en oeuvre du musée. Le 1er décembre 1986, le Président de la République, François Mitterrand, inaugura le nouveau musée qui ouvrait ses portes au public le 9 décembre suivant.

"La gare est superbe et a l'air d'un Palais des Beaux-Arts..." écrivait le peintre Edouard Detaille en 1900. Quatre-vingt six ans après, sa prophétie est vérifiée.

La transformation de la gare en musée fut l'oeuvre des architectes du groupe ACT-Architecture, MM. Bardon, Colboc et Philippon. Leur projet, sélectionné parmi six propositions en 1979, devait respecter l'architecture de Victor Laloux tout en la réinterprétant en fonction de sa nouvelle vocation. Il permettait de mettre en valeur la grande nef, en l'utilisant comme axe principal du parcours, et de transformer la marquise en entrée principale.


Romy Schneider



"L'important c'est d'aimer" est un film d'Andrzej Żuławski tourné en 1974. C'est une coproduction franco-italo-allemande, avec entre autres Romy Schneider, Fabio Testi et Jacques Dutronc dans les rôles principaux ; Klaus Kinski, Claude Dauphin et Roger Blin y tiennent également un rôle essentiel.

Interdit aux moins de 16 ans, le film est avant tout une histoire d'amour passionnelle à laquelle se rattache une fresque de l'univers violent, pervers et charnel du show business - terrible et bouleversant comme le visage de Romy Schneider dans la première scène : actrice ratée, elle n'arrive pas à dire "je t'aime" sur un tournage et sa détresse est emprisonnée par le regard d'un photographe, Fabio Testi.
C'est un des plus beaux films de Romy Schneider.
L'histoire est tirée du roman "La Nuit américaine" de Christopher Frank, qui a travaillé avec le réalisateur pour l'écriture du scénario.
Le film sort lorsque Romy Schneider est au sommet de sa gloire : cinq ans après "La Piscine" et quatre après "Les Choses de la vie", l'actrice connaît un énorme succès, à la fois public et critique, avec le film d'Andrzej Żuławski, qui lui vaut un César de la meilleure actrice en 1976.
Outre le César gagné par Romy Schneider, le film fut également nommé dans deux autres catégories : Meilleur montage (pour Christiane Lack) et Meilleur décor (pour Jean-Pierre Kohut-Svelko).
Ce film fut également la révélation du chanteur et comédien français Jacques Dutronc, qui joue là son premier rôle dramatique et y est bouleversant d'ironie et de désespoir.

le chardonneret

Un des passereaux visible toute l'année. Oiseau gracieux au plumage bariolé, le chardonneret élégant a le dos et les flancs châtains, cette couleur allant en s'éclaircissant vers la poitrine. Un masque rouge occupe toute la face. Une ligne noire court autour du bec. Le dessus de la tête et la nuque sont noirs. Le milieu de la poitrine et l'abdomen sont blancs.
Les ailes sont noires avec une bonne proportion de jaune vif, et de petites taches blanches sont visibles aux extrémités des primaires et des secondaires. La queue est légèrement fourchue, noire avec les extrémités blanches.
Le bec est conique, long et pointu. Il est blanc rosé avec le bout sombre.
En plumage complet, le mâle a le rouge de la face qui passe derrière les yeux, mais pas la femelle.
C'est l'oiseau préféré de mon pâpâ !

Ils se nichent dans les vergers, jardins, parcs, régions cultivées et limites de villes avec des arbres fruitiers. Ils recherchent les chardons en automne et en hiver dans les friches et au bord des routes.
Son bec aigu lui permet de se nourrir au coeur même des chardons. Ils nous rendent visite par bandes pour déguster des graines de chardon en bordure de la Nied. Niche en bout de branche souvent sur de vieux fruitiers.
Ils se nourrissent en voltigeant d'une plante à l'autre, souvent suspendus tête en bas pour extraire les graines.
La parade nuptiale des mâles est un spectacle facile à observer. Le chardonneret élégant est un oiseau au caractère

La parade nuptiale des mâles est un spectacle facile à observer. Le chardonneret élégant est un oiseau au caractère agressif et facilement irritable. En mars, les mâles déjà en couple s'approchent du perchoir Chardonneret élégant de la femelle en adoptant une curieuse posture, bombant le dos et tournant à droite et à gauche en étirant tantôt l'aile droite, tantôt la gauche, essayant probablement d'exhiber la couleur jaune des plumes, et déployant la queue de manière à exposer les taches blanches des rectrices. La parade comprend aussi un apport de nourriture du mâle à la femelle, tandis que celle-ci entrouvre ses ailes tremblantes comme un jeune se faisant nourrir.

la femelle édifie un petit joyau d'herbes fines coupées et de racines entrelacées, tissées de soies d'araignées, de cocons, de crins et de fils. Elle le garnit de laine, de duvets végétaux et de plumes et dissimule les formes extérieures en incorporant du lichen aux parois. Le chardonneret élégant niche dans les Chardonneret élégant arbres vers la pointe d'une branche, parfois dans les haies, à une hauteur de 2 à 10 mètres.

La femelle dépose de 4 à 5 oeufs blanc bleuté, tachetés de foncé, violet ou rose. L'incubation dure environ de 12 à 14 jours, et commence à la ponte du troisième oeuf. La femelle assure seule l'incubation. Elle est nourrie par le mâle au nid pendant toute cette période.
Les deux parents nourrissent les jeunes avec un mélange de graines et d'insectes. Les jeunes quittent le nid au bout de 13 à 16 jours, et les Chardonneret élégant parents les nourrissent encore pendant une semaine.

Malheureusement et comme la plupart des oiseaux, aujourd'hui, le chardonneret élégant décline à cause de l'usage excessif des pesticides, réduisant les mauvaises herbes dont il consomme les graines, et par le fait qu'il était un oiseau d'ornement, capturé pour vivre en cage.
Actuellement, l'espèce est protégée et le piégeage est illégal.

vendredi 14 août 2009

Citation ...

“Catholique par ma mère, musulman par mon père, un peu juif par mon fils... et athée grâce à Dieu.”

Marcel Mouloudji

jeudi 13 août 2009

Le "vrai" générique !



Barbapapa 1970
Toute ma jeunesse !

dimanche 9 août 2009

Vikash Dhorasoo














Le beau Vikash est né le 10 octobre 1973 à Harfleur en Seine-Maritime.
Catalogué intellectuel du football, Vikash Dhorasoo laisse rarement indifférent. Le joueur explose au grand jour au début des années 1990 sous les couleurs de son club formateur du Havre. Rapidement propulsé grand espoir du football français, ses capacités rares d'accélération et de vision de jeu charment les plus grands clubs. Resté fidèle au HAC, il ne cède aux sirènes des grands clubs qu'en 1998, en s'exilant vers l'Olympique Lyonnais. En capitale des Gaules, sa technique fait une nouvelle fois merveille et lui ouvre les portes de l'équipe de France. Pourtant, Dhorasoo, anticonformiste, agace. En délicatesse avec Jacques Santini et Grégory Coupet, il est prêté une année à Bordeaux, avant de revenir vers Lyon en 2002.

Toujours aussi efficace sur le terrain et à l'aise dans tous les postes de l'entre-jeu, il participe activement aux deux premiers titres lyonnais. Une fois encore mis à l'écart, Dhorasoo rebondit en signant au prestigieux Milan AC. Mais, il ne parvient pas à s'imposer durablement et préfère, à l'été 2005, rejoindre le Paris-Saint-Germain. Après une saison complète tant en club (une coupe de France remportée avec un but en finale) qu'en équipe nationale, sa Coupe du Monde en Allemagne se passe étonnamment sur le banc. Déçu de son statut irrémédiable de remplaçant, il en profite pour filmer ses états d'âme dans l'optique d'en faire un film, ce qui provoque l'ire de la fédération, peu encline à laisser filtrer des images non contrôlées des coulisses des Bleus. La galère continue à son retour en club.

Mis au pas pour des déclarations sur son entraîneur, il devient le premier joueur professionnel de football à être licencié. Sans club, il se console début 2007 avec la sortie de son film 'Substitute', réalisé en collaboration avec Fred Poulet. Tête à claque pour certains, footballeur exceptionnel pour d'autres, Vikash Dhorasoo reste une personnalité à part dans le paysage sportif français.

Le 1er mai 2007, il assiste au concert-meeting au stade Charléty, en soutien à Ségolène Royal, après avoir évoqué ses craintes à l'égard de Nicolas Sarkozy dans la presse. Sa carrière sportive maintenant achevée, Dhorasoo s'investit un peu en politique. Il a soutenu Bertrand Delanoë à Paris lors des municipales 2008. Le 29 novembre 2008 il signe un contrat d'un an avec la ville de paris en tant que éducateur sportif auprès des jeunes des secteurs classés politique de la ville.
"Il m'avait demandé si je parlais français", à propos de sa première rencontre avec Bertrand Delanoë !













Depuis la rentrée 2008, il fait régulièrement partie des chroniqueurs de l'émission On va s'gêner, animée par Laurent Ruquier sur Europe 1.
Dhorasoo est parrain du Paris Foot Gay, un club de football créé pour lutter contre l'homophobie dans les stades.

dimanche 2 août 2009

Ploum

Frédéric Mitterrand

A 61 ans, Frédéric Mitterrand devient ministre de la Culture après une carrière déjà bien remplie : Journaliste, animateur de télévision, écrivain, scénariste, producteur, réalisateur...
Les qualificatifs pleuvent et ricochent. Aucun n'accroche véritablement la personnalité, souvent surprenante, du neveu de l'ancien chef de l'Etat.
J’imagine combien cette nomination doit avoir pour lui une résonance particulière.
Je suis "immensément" ravi qu'il accède à cette fonction. J'ai toujours été impressionné par l'étendue de sa culture, par son perfectionnisme mais aussi pour son humour, son sens de l'ironie, et du décalage (souvenez vous de cette publicité ou avec sa voix légendaire, il hurlait : "vandaaaaaaaaaale"!!!)

Quand il arrive rue de Valois en scooter pour la passation de pouvoir, Frédéric Mitterrand adresse un premier message fort. Le contraste est radical avec ses prédécesseurs toujours conduits par un chauffeur. Il récidive quelques jours plus tard pour son premier conseil des ministres. Cette fois, il se présente très simplement avec un sac à dos. Exit donc la traditionnelle serviette ministérielle.
Frédéric Mitterrand compte bien laisser son empreinte dans un ministère souvent périlleux. Rendez vous donc en 2012 pour les premiers résultats !

Quand il anime des émissions sur TF1 et France 2 dans les années 1980, Frédéric Mitterrand accueille ses invités avec une diction un brin nasillarde et le débit toujours tranquille. Une voix inimitable qui en irrite plus d'un mais séduit le plus souvent. Frédéric Mitterrand est aussi un penseur d’images, un promeneur dans l’intime ... Chacun sait qu’il est un conteur extraordinaire.

Curieux et passionné, cultivé et fasciné, (il est historien de formation. il est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris.)
Son profil est pourtant difficile à dépeindre. Dans plusieurs entretiens, il se plaît à rappeler qu'il "n'est pas lyrique. Un style qu'on me prête souvent et dans lequel je ne me reconnais pas".

S'il est souvent difficile à cerner, quelques traits de caractère se dégagent.
Il cultive une certaine fragilité, d'ailleurs avec beaucoup d'autodérision. "Je suis comme Droopy, gai quand la lumière s'allume, sinistre quand elle s'éteint". Mais il n'est pas non plus homme à se laisser abattre aussi facilement. Et quand il est insatisfait voire inquiet, un seul remède: le travail est sa thérapie.

Si nombre de ses anciens collaborateurs se sont efforcés de lui attribuer des qualificatifs, c'est sans conteste l'image d'un travailleur acharné qui revient le plus souvent. Une fois de plus, sa carrière est là pour le rappeler.
Frédéric Mitterrand est un esthète qui n’aime que la perfection.

Homme de lettres enfin. Très attaché à la langue française, il "aimerait rester fidèle au subjonctif, un mode très menacé. C'est pourtant très beau, le subjonctif, ça peut exprimer le souhait".
Attributs et adjectifs sont légion pour dessiner l'image du nouveau ministre de la Culture. Mais celui qui lui convient le mieux est certainement inclassable.

Frédéric Mitterrand est un quelqu'un extrêmement brillant, raffiné et est un véritable homme de culture. Il a du malheureusement quitter la Villa Médicis prématurément et c'est bien dommage ! Il en était le directeur depuis tout juste un an.

La difficulté des Ministres de la culture en France est sans doute la pérennité du poste : notre mémoire collective s’entêtait jusqu’ici à n’en retenir que deux : André Malraux et Jack Lang.
Frédéric Mitterrand s’invitera certainement et je le souhaite dans cette liste.