dimanche 2 août 2009

Frédéric Mitterrand

A 61 ans, Frédéric Mitterrand devient ministre de la Culture après une carrière déjà bien remplie : Journaliste, animateur de télévision, écrivain, scénariste, producteur, réalisateur...
Les qualificatifs pleuvent et ricochent. Aucun n'accroche véritablement la personnalité, souvent surprenante, du neveu de l'ancien chef de l'Etat.
J’imagine combien cette nomination doit avoir pour lui une résonance particulière.
Je suis "immensément" ravi qu'il accède à cette fonction. J'ai toujours été impressionné par l'étendue de sa culture, par son perfectionnisme mais aussi pour son humour, son sens de l'ironie, et du décalage (souvenez vous de cette publicité ou avec sa voix légendaire, il hurlait : "vandaaaaaaaaaale"!!!)

Quand il arrive rue de Valois en scooter pour la passation de pouvoir, Frédéric Mitterrand adresse un premier message fort. Le contraste est radical avec ses prédécesseurs toujours conduits par un chauffeur. Il récidive quelques jours plus tard pour son premier conseil des ministres. Cette fois, il se présente très simplement avec un sac à dos. Exit donc la traditionnelle serviette ministérielle.
Frédéric Mitterrand compte bien laisser son empreinte dans un ministère souvent périlleux. Rendez vous donc en 2012 pour les premiers résultats !

Quand il anime des émissions sur TF1 et France 2 dans les années 1980, Frédéric Mitterrand accueille ses invités avec une diction un brin nasillarde et le débit toujours tranquille. Une voix inimitable qui en irrite plus d'un mais séduit le plus souvent. Frédéric Mitterrand est aussi un penseur d’images, un promeneur dans l’intime ... Chacun sait qu’il est un conteur extraordinaire.

Curieux et passionné, cultivé et fasciné, (il est historien de formation. il est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris.)
Son profil est pourtant difficile à dépeindre. Dans plusieurs entretiens, il se plaît à rappeler qu'il "n'est pas lyrique. Un style qu'on me prête souvent et dans lequel je ne me reconnais pas".

S'il est souvent difficile à cerner, quelques traits de caractère se dégagent.
Il cultive une certaine fragilité, d'ailleurs avec beaucoup d'autodérision. "Je suis comme Droopy, gai quand la lumière s'allume, sinistre quand elle s'éteint". Mais il n'est pas non plus homme à se laisser abattre aussi facilement. Et quand il est insatisfait voire inquiet, un seul remède: le travail est sa thérapie.

Si nombre de ses anciens collaborateurs se sont efforcés de lui attribuer des qualificatifs, c'est sans conteste l'image d'un travailleur acharné qui revient le plus souvent. Une fois de plus, sa carrière est là pour le rappeler.
Frédéric Mitterrand est un esthète qui n’aime que la perfection.

Homme de lettres enfin. Très attaché à la langue française, il "aimerait rester fidèle au subjonctif, un mode très menacé. C'est pourtant très beau, le subjonctif, ça peut exprimer le souhait".
Attributs et adjectifs sont légion pour dessiner l'image du nouveau ministre de la Culture. Mais celui qui lui convient le mieux est certainement inclassable.

Frédéric Mitterrand est un quelqu'un extrêmement brillant, raffiné et est un véritable homme de culture. Il a du malheureusement quitter la Villa Médicis prématurément et c'est bien dommage ! Il en était le directeur depuis tout juste un an.

La difficulté des Ministres de la culture en France est sans doute la pérennité du poste : notre mémoire collective s’entêtait jusqu’ici à n’en retenir que deux : André Malraux et Jack Lang.
Frédéric Mitterrand s’invitera certainement et je le souhaite dans cette liste.


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