
dimanche 27 décembre 2009
samedi 26 décembre 2009
Maarten Baas

À 31 ans, l’Allemand qui vit aux Pays-Bas vient d’être sacré Designer de l’année 2009 à Design Miami, en Floride. Une distinction précoce, mais pas si surprenante au regard des pièces d’exception qui jalonnent son parcours depuis l’école. La Tools Galerie lui ouvre grand ses portes jusqu'au 23 janvier 2010 !
A rebours des designers du « off » qui choisissent, en marge du Salon du meuble de Milan, le cadre propret d’une boutique pour improviser une galerie, Maarten Baas a préféré investir, en avril dernier, un lieu joliment plus destroy : un atelier de réparation de voitures, Autoriparazione Voghera, via Voghera 8. De ce décor foutoir, criant de vérité et maculé de cambouis, émergeaient, telles des pépites d’or, ses meubles “Smoke”, “Clay” et “Sculpt” ainsi que des nouveautés. Parmi celles-ci, les “Chinese Objects Object” et “Plastic Chair Wood” conçues pour la Contrasts gallery à Shanghai et la famille d’objets lumineux “Chankley Bore” éditée par les Britanniques Established & Sons.

On a découvert Maarten Baas en 2003, à sa sortie de la Design Academy, avec son projet de fin d’études “Smoke” qui a marqué de façon indélébile les esprits. Peu disert sur son travail, le designer laisse aux autres le soin de l’interpréter. D’aucuns ont vu dans ces meubles de style livrés à la crémation (et préservés dans leur fonctionnalité par une couche de résine) un trait d’arrogance et d’irrévérence vis-à-vis du passé.


Un jour, au détour d’une interview, Maarten Baas a avoué son penchant pour « la beauté de l’imperfection ». Son humour se teinte souvent d’ironie, Quand Pearl Lam de la Contrasts gallery l’invite à collaborer avec les meilleurs artisans chinois, il livre une superbe “Plastic Wood Chair”, imitant à la perfection un archétype de chaise industrielle. De la dérision encore et toujours avec ses “Chankley Bore”, d’étranges créatures échappées d’un cartoon futuriste, qui rompent à la façon d’un Mendini avec tous les standards du bon design.

Son air angélique cache un designer qui défend bec et ongles son indépendance, contrôle son image autant que sa production. Le succès ne lui fait toutefois pas perdre la tête, ni céder aux sirènes du marché de l’art. Comptez 1900 euros pour une chaise “Clay” et 6000 euros pour une commode pièce unique “Smoke”. De quoi se laisser tenter pour qui collectionne le design d’auteur.

vendredi 25 décembre 2009
La France va mieux que les autres ... Sarkozy n'y est pour rien !

Surtout, il a donné cette conférence pour annoncer un plan de revitalisation de l'économie contre lequel il est difficile d'être scandalisé : plus d'argent pour les universités, plus d'argent pour la recherche, plus d'argent pour les énergies renouvelables, etc ...
Enfin, le moment est bien choisi : la France vient d'annoncer qu'elle terminera l'année avec une récession inférieure à celle des voisins : le recul est de 2,2%, à comparer aux -5% allemands, aux -4,7% britanniques et aux -4,6% espagnols ...
Les questions ont été polies, y compris celle du directeur de "Libération", Laurent Joffrin, qui a commencé par saluer la performance économique de la France dont, suppose-t-il, "il serait injuste de dire que le gouvernement n'y est pour rien".
Eh bien, soyons "injustes" ! La vérité, c'est que gouvernement n'est pour rien dans la performance française (si tant est qu'on puisse appeler "performance" une baisse de la croissance de 2,2% !).
Certes, Nicolas Sarkozy a eu raison de ne pas écouter, fin 2008, les sirènes orthodoxes, surtout dans son camp, selon lesquelles toute relance serait catastrophique pour les comptes publics. Il donc a fait ce que tout gouvernement occidental a fait : il a laissé jouer les "stabilisateurs automatiques", c'est à dire qu'il n'a pas cherché à compenser par des coupes budgétaires les baisses de recettes fiscales liées à la crise (moins d'activité = moins de TVA).
Il a laissé le déficit s'accroître, comme l'ont fait tous ses collègues européens et américains. Et il n'a pas appuyé aussi fort que d'autres sur la pédale : Londres et Washington, par exemple, ont engagé des mesures bien plus massives en faveur des ménages.
Pourquoi dès lors la France a connu une récession moindre ? Pour trois raisons.
1. La première, c'est que l'économie française est moins "financiarisée" que les économies anglosaxones, et elle n'a pas subi de plein fouet l'éclatement de la bulle.
2. La deuxième raison, plus cruelle, est rappelée par l'économiste Patrick Artus dans "Libération" : la France a été moins touchée parce qu'elle s'est "désindustrialisée". La chute de la demande globale a frappé de plein fouet les grands exportateurs de biens d'équipement, dont la France ne fait plus partie. Artus donne des chiffres : l'emploi industriel ne s'élève qu'à 12% en France, contre 20% en Allemagne, les exportations représentent 22% du PIB en France, contre 50% en Allemagne…
3. Enfin, la France a été protégée par cet Etat-providence que Sarkozy rêve d'effilocher. Lors de sa conférence de presse, il a de nouveau comparé, avec une moue, le poids des dépenses publiques à celui des autres pays. Rendez-vous compte, "52% en France contre 42% en Allemagne" ! Pire, a-t-il même ajouté, "Nous avons dépassé la Suède !"
Paradoxalement, c'est cette importante dépense publique (pour la santé, l'éducation, la sécurité économique ou physique des citoyens) qui a permis d'amortir le choc de la crise. Par nature, la dépense publique est bien moins sensible aux aléas de la conjoncture que ne l'est la dépense privée.
Certes, il n'est pas très heureux de voir la France perdre du terrain sur les marchés internationaux et il est sain de s'assurer que la taille de l'administration publique n'est pas démesurée en comparaison aux services qu'elle rend.
Mais s'il est question de tenir un discours de vérité, il faut reconnaître que, pour une fois, ce sont ces "handicaps" qui ont permis aux Français d'être un peu mieux protégés que les autres contre la crise, et pas les quelques cadeaux fiscaux aux ménages aisés ou aux patrons de restaurants.
mardi 22 décembre 2009
samedi 19 décembre 2009
Le Château de Chantilly


De 1386 à 1897, le domaine de Chantilly est passé par héritage à différentes branches d'une même famille, sans jamais être vendu : les Orgemont (XIVe-XVe), les Montmorency (XVe-XVIIe), l'une des plus puissantes familles du royaume, qui a beaucoup contribué à son développement, notamment au temps du Connétable Anne (1493-1567) qui fit construire le Petit château par Jean Bullant, puis les Bourbon-Condé (XVIIe-XVIIIe siècles), cousins des rois de France, dont le plus célèbre, le Grand Condé, fit dessiner le parc par André Le Nôtre, enfin Henri d'Orléans, duc d'Aumale (1822-1897), fils du roi Louis-Philippe.


Le Petit Château et le Château Neuf

Le Petit Château comprend, au premier étage, les grands appartements. Ceux-ci comprennent trois salles décorées au XIXe siècle (dont l'antichambre et la salle des gardes), élevées sur l'ancien bras d'eau qui séparait le Petit Château du Grand Château, ainsi que l'appartement des princes de Condé décoré vers 1720 par Jean Aubert de superbes lambris (comprenant la chambre de Monsieur le Duc, le cabinet d'angle, le boudoir décoré d'une grande "singerie" de Christophe Huet, "la Galerie des Actions de Monsieur le Prince", et le salon de Musique).

Le château d'Enghien

Il est composé d'une succession de 4 logements accolés marqués par 4 entrées propres surmontées chacune d'un petit fronton triangulaire le tout couronné d'une balustrade, qui sont de nos jours les logements de fonction de la conservatrice du Musée Condé, et des trois académiciens membres du collège des conservateurs (actuellement Pierre-Jean Rémy de l'Académie française, qui remplace Alain Decaux, Yves Boiret de l'Académie des beaux-arts, Jean-François Jarrige de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres).
Le Jeu de Paume

Le bâtiment est transformé en salle d'exposition pour des oeuvres de grand format au XIXe siècle. Visitable, il accueille aujourd'hui une maquette représentant le château et son parc au XVIIe siècle.
Les Grandes Écuries

Le prince de Condé en était si fier qu'il n'hésitait pas à recevoir à dîner sous la majestueuse coupole, haute de 28 mètres, où soupèrent notamment Louis XV, le futur Tsar Paul Ier et Frédéric II de Prusse.
Les écuries pouvaient abriter 240 chevaux et 500 chiens, utilisés pour les chasses quotidiennes dans la forêt de Chantilly.
En 1982, le Musée vivant du cheval y a été installé par Yves Bienaimé.
En 2006, les écuries ont été réunies au château par l'Aga Khan IV dans le cadre de la Fondation pour la Sauvegarde du domaine de Chantilly.

Le parc

Le jardin de Le Nôtre













mardi 15 décembre 2009
"Dovima with elephants"

Dorothy Virginia Margaret Juba (1927 – 1990), plus connue sous le nom de Dovima (les premières syllabes de ses trois prénoms) est un célèbre mannequin des années 50 réputée pour avoir été le mannequin le mieux payé de sa génération.
La célèbre photo "Dovima with elephants" prise par Richard Avedon en 1955 au cirque d'hiver à Paris, où Dovima est entourée d'éléphant, a fait d'elle une icône. La robe qu'elle porte ce jour là est la première robe du soir dessinée pour Christian Dior par son nouvel assistant Yves Saint Laurent.

vendredi 4 décembre 2009
"Kes" de Ken Loach

Dans un village du Yorkshire, Billy, 15 ans, vit entre sa mère, Mme Casper, désireuse de retrouver un mari, et Jud, son demi-frère bâtard et joueur de courses. Billy, élève rêveur, lecteur de bandes dessinées, voleur et solitaire, découvre un jeune faucon dans un nid. Intéressé par cet oiseau sauvage, il vole un livre sur la fauconnerie dans une librairie et entreprend d'apprivoiser et de dresser l'animal. Farthing, un de ses professeurs, découvre la passion de son élève et admire la complicité qui unit Billy à Kes, son faucon.

Après un court entretien avec un conseiller d'orientation du Bureau de placement, le garçon court vers la cabane où vit son rapace. L'oiseau n'est plus là. Il le cherche en vain. Arrivé à la maison, Jud et sa mère reprochent à Billy de ne pas avoir parié. Par vengeance, ...

Ce qui constitue la richesse de "Kes", c’est cette notion d’apprentissage qui est déclinée tout le long de l’intrigue sous plusieurs niveaux de lecture. Billy, le jeune héros du film est un garçon d’une douzaine d’années, un peu sauvage, peu doué pour l’école et qui vit avec une mère absente et un demi-frère qui le malmène. Il est la tête de turc de ses camarades, plus forts que lui qui est petit et frêle, ainsi que le bouc-émissaire de ses professeurs.



Le cinéaste est crédité au générique sous le nom de Kenneth Loach. Le diminutif viendra plus tard mais ce qui est déjà là, c’est tout ce qui fera la singularité, la marque du cinéma de Ken Loach jusqu’à aujourd’hui. Loach aura toujours manifesté son intérêt pour les laissés pour compte de la société, ceux qui se débattent avec leurs moyens, pas forcément légaux, pour rester droits et dignes, pour trouver une place dans la société. "Kes" est l’oeuvre d’un jeune cinéaste qui se cherchait encore sans doute mais qui affichait déjà une belle maîtrise narrative, une profondeur humaniste, et une manière unique de capter le réel.
"Nikarim divrei emet" ...

Après des années de doutes et de tâtonnements, Ron Yosef, âgé de 35 ans, a fait une sortie spectaculaire en avril, en participant à un magazine d’investigation télévisé très populaire. Il était déjà connu, sous son seul prénom, comme le fondateur de HOD (acronyme pour les mots hébreux "homosexuels" et "religieux"), la première association, créée début 2008, revendiquant une coexistence possible entre identités homosexuelle et juive orthodoxe. Son cheval de bataille : la reconnaissance de l’homosexualité masculine, largement occultée au sein du monde orthodoxe, et l’ouverture de discussions rabbiniques sur le sujet afin d’aider les homosexuels religieux à concilier leur double identité.

L’homosexualité est un des plus grands tabous du judaïsme. Contrairement à de nombreux interdits, qui sont issus des exégèses de l’Ancien Testament, la Torah mentionne explicitement l’acte sexuel entre hommes comme une "abomination" (Lévitique, 18, 22), donnant une force particulière à l’interdiction. Malgré l’ambiguïté des relations, souvent interprétées comme homosexuelles, entre les personnages bibliques de David et Jonathan, le monde orthodoxe juif rejette en bloc ses homosexuels, assimilés, dans le meilleur des cas, à des "malades" qu’il faut "débarrasser de leur mauvais penchant". Du coup, la grande majorité d’entre eux se marient pour ne pas être mis au ban de leur communauté.

Le coming out de Ron Yossef lui a valu, de fait, des menaces de mort et des dessins de pendus accrochés à sa porte. Certains rabbins ont fait pression, en vain, sur sa famille et ses amis pour qu’il quitte la synagogue de Netanya, près de Tel-Aviv, où il officie depuis douze ans. Toujours est-il que la revendication de Ron Yossef et la popularité de son association HOD ont bouleversé les codes du monde orthodoxe. Jusque-là, la seule association s’adressant aux homosexuels religieux leur proposait une "aide" sous forme d’ateliers destinés à "soigner les penchants homosexuels" des participants et à les ramener dans la norme hétérosexuelle.

"Le judaïsme traite des moindres détails de la vie quotidienne, jusqu’à te dire quel type de savon il est permis d’utiliser. Mais il se tait sur l’homosexualité, un problème tellement crucial pour les dizaines de milliers d’individus concernés. Ce n’est pas une position tenable. Les rabbins ne peuvent pas se contenter de dire aux homosexuels que les relations entre personnes du même sexe sont interdites. Ils ne peuvent pas nous condamner à l’abstinence, alors que le vœu de chasteté est étranger à la religion juive. Comme sur tous les autres sujets, ils doivent décider ce qui est permis et ce qui ne l’est pas. Sinon, qui sommes-nous ? Des créatures sans désir ? Des espèces de Martiens, et non des êtres humains ?" s’indigne-t-il.

"La plupart des hommes mariés qui s’adressent à HOD ont la trentaine, déjà trois ou quatre enfants, et n’ont jamais pu parler à quelqu’un de leur homosexualité, explique Ron Yossef. Le simple fait de voir qu’ils ne sont pas seuls leur enlève un poids énorme. On ne leur dit pas de divorcer, ce serait contraire à la halacha, et s’ils prennent cette décision, ils doivent la prendre seuls. Mais le fait de pouvoir, pendant deux ou trois heures, parler de leurs difficultés leur rend la vie un peu plus supportable."
Le fondateur de HOD a rédigé une lettre ouverte en dix points, envoyée aux rabbins et leaders du monde orthodoxe. Tout en affirmant son attachement aux préceptes du judaïsme orthodoxe, il souligne que les religieux ne devraient pas être obligés de se marier s’ils se disent homosexuels, et qu’ils devraient pouvoir continuer à participer à la vie de leur communauté. Ses efforts commencent à payer : plusieurs dizaines de rabbins orthodoxes ont soutenu publiquement son manifeste. Parmi eux, Youval Sherlo, une des personnalités du judaïsme orthodoxe, directeur d’un centre d’études talmudiques dans la banlieue de Tel-Aviv.

Sur ses difficultés et son parcours, Ron Yossef est peu prolixe. Assis sous la lumière blafarde du néon de sa cuisine impeccablement rangée, où des bénédictions juives côtoient un petit drapeau arc-en-ciel, il dit sobrement qu’il "ne veut pas que d’autres vivent ce qu’il a vécu". Il évoque les premières années qui ont suivi la prise de conscience de son homosexualité : "Il n’y avait rien : pas d’aide, pas Internet, personne vers qui se tourner. Je vivais des vies parallèles. Je faisais comme si j’étais straight, que je voulais me marier, que je m’intéressais aux filles. Et je me rendais à des réunions clandestines d’homosexuels religieux à Tel-Aviv. J’avais toujours cette peur de ne pas suffisamment cloisonner les deux mondes, que mon rabbin me jette, ou que le directeur de la yeshiva -centre d’études religieuses- me renvoie. A un certain moment, il m’est devenu insupportable de vivre dans le mensonge, d’évoluer dans ce monde de la religion, des prières et de la synagogue, tout en sachant que si la vérité sortait, je ne pourrai pas être là."

Inscription à :
Articles (Atom)