Les cent quatre-vingt-quatre jours de présidence française de l’Union européenne, au second semestre 2008, auront coûté aux contribuables français entre 171 et 176 millions d’euros, soit environ 950 000 euros par jour. Ce chiffre émane d’un rapport spécial de la Cour des comptes commandé par le Sénat et débattu en séance publique le 20 octobre devant la Commission des finances de l’auguste assemblée.
En réalité, la somme finalement dépensée est inférieure au budget de 190 millions d’euros prévu à l’origine. Cette somme a servi à organiser les réunions ministérielles se déroulant en France (les conseils des ministres dits "informels"), les conseils européens des chefs d’Etat et de gouvernement (dont les frais sont en partie couverts par le budget européen), ainsi que les différentes manifestations culturelles liées à la PFUE (Présidence Française de l'Union Européenne). La somme peut paraître astronomique, surtout si l’on compare avec les dépenses exposées par les présidences autrichienne, finlandaise, portugaise ou slovène, comprises entre 70 et 80 millions d’euros. Mais «on attend davantage d’une présidence française», précise Pierre Sellal, secrétaire général du Quai d’Orsay et ancien représentant permanent de la France à Bruxelles. D’autant que Paris a dû multiplier les réunions extraordinaires, entre la guerre en Géorgie et la crise financière et économique, sans compter les sommets avec les pays tiers. Jamais auparavant, les chefs d’Etat et de gouvernement ne se sont rencontrés à un tel rythme. Malgré tout, la France a moins dépensé que l’Allemagne, au premier semestre 2007 (180 millions d’euros), ce que reconnaît la Cour des comptes.
En réalité, la Cour ne pointe qu’un vrai dérapage, le sommet de l’Union pour la Méditerranée du 13 juillet 2008 : la réunion des 43 chefs d’Etat et de gouvernement du pourtour méditerranéen a coûté 16,6 millions d’euros. "Cela est dû à l’organisation tardive de ce sommet, puisqu’il a fallu attendre jusqu’au dernier moment pour savoir s’il aurait lieu, rappelle Sellal. Et on paye l’absence d’un centre de conférences internationales à Paris, capable d’accueillir 43 chefs d’Etat et de gouvernement et 1 900 journalistes." C’est Jacques Chirac, alors maire de Paris, qui avait bloqué le projet mitterrandien d’un tel centre…
Une sauterie qui a coûté 1.010.256 euros : Le député Dosière s’est penché plus spécialement sur le sommet de Paris pour l’Union pour la Méditerranée (UPM). Gloups, fait le député: "Un dîner des chefs d’Etat pour un coût de 1.010.256 euros, soit 5.050 euros par personne", est anecdotique mais surréaliste, "l’installation – pour 4 heures !– d’une douche à l’usage du président, pour un prix de 245.772 euros". "Apprendre que le chef de l’Etat organise, avec l’argent des Français, un repas qui coûte 5 fois le Smic par personne, c’est intolérable", s’indigne Dosière.
Sur le sommet de l’UPM, le porte-parole du Quai d’Orsay avance l’absence, à Paris, de centre de conférences internationales, obligeant à "aménager, de manière ponctuelle et provisoire, le Grand Palais" : "les frais engagés ont été plus importants", admet le porte-parole, qui rappelle l’ampleur "inédite" de ce sommet. "Une forme de record" avait aussi relevé la Cour des comptes... mais par le caractère irrégulier des procédures suivies et son impact massif pour les finances publiques".
Un argument qui ne fait pas recette auprès des parlementaires. Le député UMP, Jérôme Chartier appelle tout le monde à freiner sur la dépense publique. "L’exemple doit venir tant de l’exécutif que du Parlement." Il a lui aussi tiqué sur la douche : "Je vais rentrer dans les détails du rapport pour comprendre comment une douche peut coûter 240.000 euros, cela me paraît bien cher. ... !"
Nicolas Dupont-Aignan, président du parti Debout la République, dit franchement son raz-le-bol du bling-bilng: "On est une société qui marche sur la tête avec une arrogance de l’argent. On privilégie toujours la com’, les paillettes, et les paillettes ça coûte cher et ça ne produit pas de résultat."
Pierre Moscovici (PS) juge "beaucoup trop élevé» le budget de la présidence de l’UE. Les Français paient pour le Sarkoshow", déplore-t-il, estimant qu’"il aurait fallu une présidence plus modeste et plus économe d’autant que la crise éclatait".
La Cour pointe une "programmation excessivement touffue" (489 manifestations, dont 9 sommets internationaux, 25 réunions interministérielles, 328 séminaires, des symposiums, etc.) et "l'utilité publique et politique variable" de ces événements. L'institution présidée par Phillipe Séguin dénonce aussi de petits arrangements avec les procédures. "Trop d'événements ont été organisés dans l'urgence, est-il écrit dans le rapport. Il en est résulté des accommodements avec les règles de mise en concurrence."
Ce rapport vient d'être remis à la Commission des Finances du Sénat, qui l'avait commandé en octobre 2008.
vendredi 30 octobre 2009
lundi 26 octobre 2009
Nous savons aujourd'hui pourquoi il vaut mieux ne pas boire de vin rouge avec le poisson ... !
Si l'orthodoxie gastronomique commande de servir du vin blanc avec les plats de poissons ou de fruits de mer, c'est parce qu'il existe une raison objective, cachée dans nos papilles. La clé ? La teneur en fer...
Face à un plat de poisson, certains bannissent le vin rouge. D'autres déplorent ce maniérisme et affirment au contraire qu'il n'y a pas d'incompatibilité stricte. Le débat anime parfois des dîners en ville et il fallait peut-être ne pas être Français pour étudier le phénomène d'une manière scientifique. Des Japonais l'ont fait et concluent que les deux camps ont à peu près raison...
Plus précisément, la plupart des vins rouges ne conviennent pas et la majorité des blancs (secs, bien sûr, mais c'est une autre histoire) se marieront avec bonheur.
Conclusion pratique : le choix le moins risqué est bien le blanc, sauf expériences préalables.
Les scientifiques en question (Takayuki Tamura, Kiyoshi Taniguchi, Yumiko Suzuki, Toshiyuki Okubo, Ryoji Takata et Tomonori Konno, l'histoire retiendra peut-être ces noms) ne travaillent pas dans un centre de recherche mais pour une entreprise japonaise, Mercian, productrice de vins et d'alcools. Leurs résultats viennent d'être publiés dans une revue scientifique, le Journal of Agricultural and Food Chemistry.
L'équipe a commencé par une série de tests gustatifs, avec, entre autres, des plats de Coquilles Saint-Jacques (parce que ce mollusque a un goût prononcé) accompagnés de vins blancs (26 différents) et de rouges (38). Les chercheurs ont ensuite analysé tous les breuvages pour déterminer les caractéristiques des vins que les goûteurs avaient appréciés après ce fruit de mer.
La différence observée tenait à un seul paramètre : la quantité de fer. Au-dessus de 2 milligrammes par litre, le vin bu derrière la Coquille Saint-Jacques produit une mauvaise saveur. Les chercheurs japonais ont voulu vérifier en trempant ces mollusques dans les différents vins. Ils ont effectivement constaté par eux-mêmes qu'une désagréable odeur finit par se dégager quand le vin contient beaucoup de fer.
"Nous avons été surpris, avoue Takayuki Tamura. Nous pensions que la raison tenait plutôt aux quantités de dioxyde de soufre ou de polyphénols." On sait que la teneur en fer varie en fonction du sol, du cépage et de la méthode de vinification (les cuves métalliques peuvent en ajouter) et les vins rouges en contiennent davantage que les blancs. Mais le fait que ce métal prenne part à la valeur gustative du vin est en effet plutôt surprenant. Par quel effet chimique le fer génère-t-il un goût particulier ? Les œnologues de Mercian l'ignorent mais suspectent une réaction avec les acides gras insaturés.
Ils concluent également que, indépendamment de sa teneur en fer, le vin rouge, avec son goût plus fort, tend à écraser les fines saveurs de la chair de poisson, de mollusques ou de crustacés. Mais cela, beaucoup le savaient déjà...
Face à un plat de poisson, certains bannissent le vin rouge. D'autres déplorent ce maniérisme et affirment au contraire qu'il n'y a pas d'incompatibilité stricte. Le débat anime parfois des dîners en ville et il fallait peut-être ne pas être Français pour étudier le phénomène d'une manière scientifique. Des Japonais l'ont fait et concluent que les deux camps ont à peu près raison...
Plus précisément, la plupart des vins rouges ne conviennent pas et la majorité des blancs (secs, bien sûr, mais c'est une autre histoire) se marieront avec bonheur.
Conclusion pratique : le choix le moins risqué est bien le blanc, sauf expériences préalables.
Les scientifiques en question (Takayuki Tamura, Kiyoshi Taniguchi, Yumiko Suzuki, Toshiyuki Okubo, Ryoji Takata et Tomonori Konno, l'histoire retiendra peut-être ces noms) ne travaillent pas dans un centre de recherche mais pour une entreprise japonaise, Mercian, productrice de vins et d'alcools. Leurs résultats viennent d'être publiés dans une revue scientifique, le Journal of Agricultural and Food Chemistry.
L'équipe a commencé par une série de tests gustatifs, avec, entre autres, des plats de Coquilles Saint-Jacques (parce que ce mollusque a un goût prononcé) accompagnés de vins blancs (26 différents) et de rouges (38). Les chercheurs ont ensuite analysé tous les breuvages pour déterminer les caractéristiques des vins que les goûteurs avaient appréciés après ce fruit de mer.
La différence observée tenait à un seul paramètre : la quantité de fer. Au-dessus de 2 milligrammes par litre, le vin bu derrière la Coquille Saint-Jacques produit une mauvaise saveur. Les chercheurs japonais ont voulu vérifier en trempant ces mollusques dans les différents vins. Ils ont effectivement constaté par eux-mêmes qu'une désagréable odeur finit par se dégager quand le vin contient beaucoup de fer.
"Nous avons été surpris, avoue Takayuki Tamura. Nous pensions que la raison tenait plutôt aux quantités de dioxyde de soufre ou de polyphénols." On sait que la teneur en fer varie en fonction du sol, du cépage et de la méthode de vinification (les cuves métalliques peuvent en ajouter) et les vins rouges en contiennent davantage que les blancs. Mais le fait que ce métal prenne part à la valeur gustative du vin est en effet plutôt surprenant. Par quel effet chimique le fer génère-t-il un goût particulier ? Les œnologues de Mercian l'ignorent mais suspectent une réaction avec les acides gras insaturés.
Ils concluent également que, indépendamment de sa teneur en fer, le vin rouge, avec son goût plus fort, tend à écraser les fines saveurs de la chair de poisson, de mollusques ou de crustacés. Mais cela, beaucoup le savaient déjà...
dimanche 25 octobre 2009
"Jane B."
Il n'y avait que l'excellent Gainsbourg pour créer en 1969 ce type de chanson aussi originale et "sampler" sur "les Préludes" de Chopin !
"Créer c’est puiser et épuiser le corps."
Angelin Preljocaj (qui se prononce "preliotchaï") né en 1957 à Paris, est un extraordinaire danseur et chorégraphe de danse contemporaine. Son travail chorégraphique est très imprégné de l'histoire des ballets classiques, mais est résolument contemporain.
Entré au répertoire du Ballet de l'Opéra national de Paris au début des années 1990, Angelin Preljocaj dirige depuis 1985 la compagnie Preljocaj, renommée par la suite "Ballet Preljocaj", et qui est en résidence au Pavillon Noir d'Aix-en-Provence depuis 1996. Il est considéré comme l'un des chorégraphes Français les plus importants.
La famille d'Angelin Preljocaj est originaire de Ivangrad en ex-Yougoslavie, aujourd'hui Berane au Monténégro. Elle faisait partie de la communauté albanophone de la confédération et ses parents sont arrivés en France comme réfugiés politiques.
Preljocaj fait tout d'abord des études de danse classique avant de s'orienter vers la danse contemporaine avec Karin Waehner à la Schola Cantorum. Après une période d'étude auprès de Merce Cunningham à New York, il rejoint, en 1980, la compagnie Quentin Rouillier à Caen, puis travaille au Centre chorégraphique national d'Angers dirigé alors par Viola Farber. En 1982 il est engagé comme danseur dans la compagnie de Dominique Bagouet à Montpellier.
Angelin Preljocaj fait ses débuts de chorégraphe en association avec Michel Kelemenis, avec la création d'"Aventures coloniales" programmé au Festival Montpellier Danse de 1984 et sa reprise quelques mois plus tard pour l'inauguration du Théâtre contemporain de la danse. À la fin de cette même année, Preljocaj crée seul "Marché noir", récompensé au Concours de Bagnolet, pour lequel il reçoit le prix du Ministère de la Culture. En 1985, il décide de fonder sa propre compagnie, la Compagnie Preljocaj, en résidence à Champigny-sur-Marne, devenue sous son impulsion le Centre chorégraphique national de Champigny-sur-Marne, puis du Val-de-Marne en 1989.
Il crée pour elle "Larmes blanches" (1985) et "À nos héros" (1986), une pièce inspirée par la statuaire des monuments aux morts.
En 1987, Preljocaj obtient un prix "hors les murs" de la villa Médicis et part pour le Japon où il étudie le théâtre Nô. Un an plus tard, à son retour, il crée "Hallali Ravée" - une évocation de Jeanne d'Arc - lors du Festival d'Avignon et Liqueurs de Chair lors d'un séjour au Centre national de danse contemporaine d'Angers. Ce dernier ballet sera, pour lui, l'occasion d'une première coproduction avec le Théâtre de la Ville à Paris.
La danse de Preljocaj se caractérise dès lors par une forte base technique néo-classique et moderne, dans laquelle s'épanouit le langage contemporain singulier du chorégraphe : un lyrisme teinté d'une forte sensualité.
Il présente "Noces", d'après Stravinski (qui rentrera au répertoire), à la biennale de la danse du Val-de-Marne en 1989 et reprend l'œuvre pour le Festival d'Avignon la même année. En 1990, pour le Ballet de L'Opéra de Lyon, il crée une version de "Roméo et Juliette" de Prokofiev avec le concours du dessinateur de bandes dessinées et réalisateur Enki Bilal.
Quittant le Val-de-Marne, la compagnie Preljocaj prend, en 1992, ses nouveaux quartiers au Théatre national de la danse et de l'image de Châteauvallon (actuellement Centre national de création et de diffusion culturelles de Châteauvallon) dont il deviendra le partenaire artistique. Ce séjour débouche sur la création de "La Peau du monde". Angelin Preljocaj reçoit cette année-là le "Grand Prix national de la danse" décerné par le Ministère de la Culture.
La compagnie est invitée, en 1993, par l'Opéra Garnier, à monter Parade, "Le Spectre de la rose" et "Noces", en hommage aux Ballets russes. L'année suivante, Preljocaj crée "Le Parc" pour le Ballet de l'Opéra national de Paris, puis "L'Anoure" en 1995 sur un livret de Pascal Quignard, et "L'Oiseau de feu", en 1996 pour le Ballet de Munich. L'entrée de certaines chorégraphies de Preljocaj au répertoire du Ballet de l'Opéra national de Paris débute à cette époque.
En 1995, Preljocaj est pressenti pour prendre la direction du Ballet du Nord mais le projet n'aboutira pas. Il est ensuite sollicité pour créer le Ballet national contemporain de Toulon. Initialement enthousiaste, l'élection de l'extrême-droite à la tête de la ville le fait renoncer à un contrat qui le lierait à celle-ci. En 1996, la compagnie s'installe finalement à Aix-en-Provence où elle demeure depuis lors au sein du Pavillon noir.
En 1997, la compagnie fait ses débuts au Joyce Theater avec la présentation de "l'Annonciation" - pour laquelle la compagnie reçoit un Bessie Award - du "Spectre de la Rose" et de "Noces". Le succès de la tournée de la compagnie pousse Peter Martins, qui a succédé à George Balanchine comme directeur artistique du New York City Ballet, à inviter le chorégraphe à monter "La Stravaganza" dans le cadre de son Diamond Project.
Par ailleurs la même année, en France, Preljocaj reçoit une Victoire de la Musique pour "Roméo et Juliette". Le Festival d'Avignon devient un lieu récurrent de création de plusieurs de ses spectacles, dont "Paysages" après "la bataille" (1997) et "Personne n'épouse les méduses" (1999). En 1998, le Deutsche Oper Berlin lui demande d'être conseiller artistique pour la danse. Il monte "Le Parc" pour la compagnie allemande.
À partir de 2000, Preljocaj développe une nouvelle approche de la chorégraphie où il établit un dialogue entre le corps des danseurs et l'image au travers des nouvelles technologies (images de synthèse, gestion informatique en temps réel). De là naîtront une série de chorégraphies importantes comme "Portraits in Corpore" (2000), "MC/14-22 « Ceci est mon corps »" (2001) et "Helikopter" (2001), œuvre multimédia qui juxtapose danseurs et projections vidéo sur une musique de Karlheinz Stockhausen (le ballet est réglé sur le quatuor Helikopter-Streichquartett pour moteurs d'hélicoptères et violons). En 2001, Angelin Preljocaj revient à plus de classicisme avec une version du "Sacre du printemps" de Stravinski, coproduction franco-allemande réunissant les danseurs de la compagnie Preljocaj avec ceux du Staatsoper de Berlin sous la direction de Daniel Barenboïm.
En 2002, le chorégraphe part seul pour explorer les pentes du Kilimandjaro. Cette année de méditation lui inspire "Near Life Experience", une pièce éthérée, presque psychédélique sur la musique du groupe français de musique électronique, "Air", qui rencontrera un grand succès international, notamment lors de sa présentation à la Brooklyn Academy of Music de New York. En 2003, une nouvelle chorégraphie de L'Annonciation destinée uniquement au support vidéo permet à Preljocaj d'explorer le langage chorégraphique spécialement pour ce média.
Prenant à nouveau son public à contre-pied, après le succès de "Near Life Experience", la compagnie crée, en 2004, "Empty Moves (part I)", qui constitue un retour aux sources du mouvement chorégraphique pur, presque austère, sur une musique de John Cage, et surtout "N" (jouant sur l'homophonie du mot haine), pièce réalisée avec Granular Synthésis, évoquant la souffrance et les barbaries humaines. Ce ballet, d'une dureté et d'une violence physique poussées, est relativement éprouvant pour le spectateur. La même année, il crée, pour l'Opéra de Paris, "Le Songe de Médée", un huis-clos inspiré du mythe de Médée. La création des "4 Saisons", en 2005, en collaboration avec le plasticien Fabrice Hyber, s'oriente vers plus de sérénité avec un spectacle placé sous le signe de l'exaltation et de la joie sur la musique d'Vivaldi.
Invité par Karlheinz Stockhausen dans son atelier de Cologne pour écouter Sonnatgs-Abschied, Preljocaj écrit, en 2005, "Eldorado". Le ballet, créé en 2007 juste avant la mort du compositeur allemand, fera également l'objet d'un film réalisé par Olivier Assayas. À l'occasion de la venue de l'équipe de rugby de Nouvelle-Zélande au Pavillon noir en 2007 lors de la Coupe du monde de rugby organisée en France, il compose une courte chorégraphie intitulée "Haka" et inspirée de la danse rituelle maori. En 2008, il produit un nouveau ballet romantique avec "Blanche Neige" sur une musique de Gustav Mahler et des costumes de Jean-Paul Gaultier.
En 2009, alors que sa compagnie (composée de 26 danseurs permanents) est en tournée pour "Blanche-Neige" et qu'il se retrouve un temps seul pour ses créations, Preljocaj adapte un texte de 1958 de Jean Genet, "Le Funambule", qu'il transforme en un solo théâtral, parlé et dansé, dont il est à la fois le metteur en scène / chorégraphe et l'interprète. Funambule est son premier solo en plus de trente ans de carrière.
Entré au répertoire du Ballet de l'Opéra national de Paris au début des années 1990, Angelin Preljocaj dirige depuis 1985 la compagnie Preljocaj, renommée par la suite "Ballet Preljocaj", et qui est en résidence au Pavillon Noir d'Aix-en-Provence depuis 1996. Il est considéré comme l'un des chorégraphes Français les plus importants.
La famille d'Angelin Preljocaj est originaire de Ivangrad en ex-Yougoslavie, aujourd'hui Berane au Monténégro. Elle faisait partie de la communauté albanophone de la confédération et ses parents sont arrivés en France comme réfugiés politiques.
Preljocaj fait tout d'abord des études de danse classique avant de s'orienter vers la danse contemporaine avec Karin Waehner à la Schola Cantorum. Après une période d'étude auprès de Merce Cunningham à New York, il rejoint, en 1980, la compagnie Quentin Rouillier à Caen, puis travaille au Centre chorégraphique national d'Angers dirigé alors par Viola Farber. En 1982 il est engagé comme danseur dans la compagnie de Dominique Bagouet à Montpellier.
Angelin Preljocaj fait ses débuts de chorégraphe en association avec Michel Kelemenis, avec la création d'"Aventures coloniales" programmé au Festival Montpellier Danse de 1984 et sa reprise quelques mois plus tard pour l'inauguration du Théâtre contemporain de la danse. À la fin de cette même année, Preljocaj crée seul "Marché noir", récompensé au Concours de Bagnolet, pour lequel il reçoit le prix du Ministère de la Culture. En 1985, il décide de fonder sa propre compagnie, la Compagnie Preljocaj, en résidence à Champigny-sur-Marne, devenue sous son impulsion le Centre chorégraphique national de Champigny-sur-Marne, puis du Val-de-Marne en 1989.
Il crée pour elle "Larmes blanches" (1985) et "À nos héros" (1986), une pièce inspirée par la statuaire des monuments aux morts.
En 1987, Preljocaj obtient un prix "hors les murs" de la villa Médicis et part pour le Japon où il étudie le théâtre Nô. Un an plus tard, à son retour, il crée "Hallali Ravée" - une évocation de Jeanne d'Arc - lors du Festival d'Avignon et Liqueurs de Chair lors d'un séjour au Centre national de danse contemporaine d'Angers. Ce dernier ballet sera, pour lui, l'occasion d'une première coproduction avec le Théâtre de la Ville à Paris.
La danse de Preljocaj se caractérise dès lors par une forte base technique néo-classique et moderne, dans laquelle s'épanouit le langage contemporain singulier du chorégraphe : un lyrisme teinté d'une forte sensualité.
Il présente "Noces", d'après Stravinski (qui rentrera au répertoire), à la biennale de la danse du Val-de-Marne en 1989 et reprend l'œuvre pour le Festival d'Avignon la même année. En 1990, pour le Ballet de L'Opéra de Lyon, il crée une version de "Roméo et Juliette" de Prokofiev avec le concours du dessinateur de bandes dessinées et réalisateur Enki Bilal.
Quittant le Val-de-Marne, la compagnie Preljocaj prend, en 1992, ses nouveaux quartiers au Théatre national de la danse et de l'image de Châteauvallon (actuellement Centre national de création et de diffusion culturelles de Châteauvallon) dont il deviendra le partenaire artistique. Ce séjour débouche sur la création de "La Peau du monde". Angelin Preljocaj reçoit cette année-là le "Grand Prix national de la danse" décerné par le Ministère de la Culture.
La compagnie est invitée, en 1993, par l'Opéra Garnier, à monter Parade, "Le Spectre de la rose" et "Noces", en hommage aux Ballets russes. L'année suivante, Preljocaj crée "Le Parc" pour le Ballet de l'Opéra national de Paris, puis "L'Anoure" en 1995 sur un livret de Pascal Quignard, et "L'Oiseau de feu", en 1996 pour le Ballet de Munich. L'entrée de certaines chorégraphies de Preljocaj au répertoire du Ballet de l'Opéra national de Paris débute à cette époque.
En 1995, Preljocaj est pressenti pour prendre la direction du Ballet du Nord mais le projet n'aboutira pas. Il est ensuite sollicité pour créer le Ballet national contemporain de Toulon. Initialement enthousiaste, l'élection de l'extrême-droite à la tête de la ville le fait renoncer à un contrat qui le lierait à celle-ci. En 1996, la compagnie s'installe finalement à Aix-en-Provence où elle demeure depuis lors au sein du Pavillon noir.
En 1997, la compagnie fait ses débuts au Joyce Theater avec la présentation de "l'Annonciation" - pour laquelle la compagnie reçoit un Bessie Award - du "Spectre de la Rose" et de "Noces". Le succès de la tournée de la compagnie pousse Peter Martins, qui a succédé à George Balanchine comme directeur artistique du New York City Ballet, à inviter le chorégraphe à monter "La Stravaganza" dans le cadre de son Diamond Project.
Par ailleurs la même année, en France, Preljocaj reçoit une Victoire de la Musique pour "Roméo et Juliette". Le Festival d'Avignon devient un lieu récurrent de création de plusieurs de ses spectacles, dont "Paysages" après "la bataille" (1997) et "Personne n'épouse les méduses" (1999). En 1998, le Deutsche Oper Berlin lui demande d'être conseiller artistique pour la danse. Il monte "Le Parc" pour la compagnie allemande.
À partir de 2000, Preljocaj développe une nouvelle approche de la chorégraphie où il établit un dialogue entre le corps des danseurs et l'image au travers des nouvelles technologies (images de synthèse, gestion informatique en temps réel). De là naîtront une série de chorégraphies importantes comme "Portraits in Corpore" (2000), "MC/14-22 « Ceci est mon corps »" (2001) et "Helikopter" (2001), œuvre multimédia qui juxtapose danseurs et projections vidéo sur une musique de Karlheinz Stockhausen (le ballet est réglé sur le quatuor Helikopter-Streichquartett pour moteurs d'hélicoptères et violons). En 2001, Angelin Preljocaj revient à plus de classicisme avec une version du "Sacre du printemps" de Stravinski, coproduction franco-allemande réunissant les danseurs de la compagnie Preljocaj avec ceux du Staatsoper de Berlin sous la direction de Daniel Barenboïm.
En 2002, le chorégraphe part seul pour explorer les pentes du Kilimandjaro. Cette année de méditation lui inspire "Near Life Experience", une pièce éthérée, presque psychédélique sur la musique du groupe français de musique électronique, "Air", qui rencontrera un grand succès international, notamment lors de sa présentation à la Brooklyn Academy of Music de New York. En 2003, une nouvelle chorégraphie de L'Annonciation destinée uniquement au support vidéo permet à Preljocaj d'explorer le langage chorégraphique spécialement pour ce média.
Prenant à nouveau son public à contre-pied, après le succès de "Near Life Experience", la compagnie crée, en 2004, "Empty Moves (part I)", qui constitue un retour aux sources du mouvement chorégraphique pur, presque austère, sur une musique de John Cage, et surtout "N" (jouant sur l'homophonie du mot haine), pièce réalisée avec Granular Synthésis, évoquant la souffrance et les barbaries humaines. Ce ballet, d'une dureté et d'une violence physique poussées, est relativement éprouvant pour le spectateur. La même année, il crée, pour l'Opéra de Paris, "Le Songe de Médée", un huis-clos inspiré du mythe de Médée. La création des "4 Saisons", en 2005, en collaboration avec le plasticien Fabrice Hyber, s'oriente vers plus de sérénité avec un spectacle placé sous le signe de l'exaltation et de la joie sur la musique d'Vivaldi.
Invité par Karlheinz Stockhausen dans son atelier de Cologne pour écouter Sonnatgs-Abschied, Preljocaj écrit, en 2005, "Eldorado". Le ballet, créé en 2007 juste avant la mort du compositeur allemand, fera également l'objet d'un film réalisé par Olivier Assayas. À l'occasion de la venue de l'équipe de rugby de Nouvelle-Zélande au Pavillon noir en 2007 lors de la Coupe du monde de rugby organisée en France, il compose une courte chorégraphie intitulée "Haka" et inspirée de la danse rituelle maori. En 2008, il produit un nouveau ballet romantique avec "Blanche Neige" sur une musique de Gustav Mahler et des costumes de Jean-Paul Gaultier.
En 2009, alors que sa compagnie (composée de 26 danseurs permanents) est en tournée pour "Blanche-Neige" et qu'il se retrouve un temps seul pour ses créations, Preljocaj adapte un texte de 1958 de Jean Genet, "Le Funambule", qu'il transforme en un solo théâtral, parlé et dansé, dont il est à la fois le metteur en scène / chorégraphe et l'interprète. Funambule est son premier solo en plus de trente ans de carrière.
La tour Eiffel a 120 ans !
Cette année 2009 a été marquée par les 120 ans de la Tour Eiffel et à cette occasion, de nombreux événements ont eu lieu tout au long de l'année. Ce mois d'octobre est marqué par un spectacle lumineux donné tous les soirs du 22 octobre au 31 décembre 2009.
Malgré son âge (!) la Tour Eiffel ne manque pas de dynamisme et d'idées . Pour la première fois, grâce à un dispositif de projecteurs à leds dernière génération, la façade côté Trocadéro va s’animer de couleurs, mouvements, modulations pour offrir un spectacle totalement surprenant et magique. Un rendez-vous incontournable pour les parisiens, les franciliens et les touristes de passage à Paris. Le spectacle est présenté quatre fois chaque soir : à 20h puis 21h, 22h et 23h.
Après les 5 minutes de scintillement habituelles, le spectacle d’une durée de 12 minutes, commence par une séquence d’éclairage dynamique évoquant l’extraordinaire chantier de la construction de la Tour. Ensuite, pluies de lumière, découpages par strates, par facettes, effets stroboscopiques, respirations, mélanges de couleurs…. rendront hommage à la Tour et à la magie architecturale et festive qu’elle incarne. Durant tout le spectacle l’éclairage des autres faces du monument varie accompagnant le scénario. Des projections d’images animent le parvis.
Ce spectacle a été conçu par Bernard Schmitt et Jacques Rouveyrollis, des spécialistes d'événements qui ont notamment travaillé avec les plus grands artistes français comme Jean-Jacques Goldman, Michel Sardou, Michel Polnareff, Jean-Michel Jarre ..
Rappelons que la Tour Eiffel est le premier monument payant, visité au monde avec notamment
6.930.000 visiteurs, en 2008. la Tour Eiffel a été inaugurée, très exactement le 31 mars 1889 à l'occasion de l'Exposition universelle. Pour son inauguration, 10000 becs de gaz avaient été allumés et 2 projecteurs à l'époque, éclairaient alors les monuments de Paris, depuis le sommet de la Tour Eiffel.
Construite en fer puddlé, la Tour est protégée de l'oxydation par plusieurs couches de peinture. La Tour a déjà été repeinte dix-sept fois depuis sa construction, soit une fois en moyenne tous les sept ans. Elle a changé plusieurs fois de couleur, passant du brun-rouge à l'ocre jaune pour arriver au bronze d'aujourd'hui.
"Soixante tonnes de peinture sont nécessaires pour la recouvrir, ainsi que 50 km de cordes de sécurité, 2 hectares de filets de protection, 1.500 brosses, 5.000 disques abrasifs, 1.500 tenues de travail..", précise le site de la Tour Eiffel.
Les temps ont bien changé, actuellement la Tour Eiffel, est alimentée en électricité, par EDF avec du 20000 volts et la consommation globale annuelle d'énergie a été de moins de 7 GWh en 2008.
La Société d'Economie Mixte de la Ville de Paris, qui est propriétaire de la Tour Eiffel, a engagé de nombreuses mesures d'économie d'énergie dont le changement, en 2005, des lampes de l’illumination, ce qui a permis une économie d’énergie, de 30% ... !
Malgré son âge (!) la Tour Eiffel ne manque pas de dynamisme et d'idées . Pour la première fois, grâce à un dispositif de projecteurs à leds dernière génération, la façade côté Trocadéro va s’animer de couleurs, mouvements, modulations pour offrir un spectacle totalement surprenant et magique. Un rendez-vous incontournable pour les parisiens, les franciliens et les touristes de passage à Paris. Le spectacle est présenté quatre fois chaque soir : à 20h puis 21h, 22h et 23h.
Après les 5 minutes de scintillement habituelles, le spectacle d’une durée de 12 minutes, commence par une séquence d’éclairage dynamique évoquant l’extraordinaire chantier de la construction de la Tour. Ensuite, pluies de lumière, découpages par strates, par facettes, effets stroboscopiques, respirations, mélanges de couleurs…. rendront hommage à la Tour et à la magie architecturale et festive qu’elle incarne. Durant tout le spectacle l’éclairage des autres faces du monument varie accompagnant le scénario. Des projections d’images animent le parvis.
Ce spectacle a été conçu par Bernard Schmitt et Jacques Rouveyrollis, des spécialistes d'événements qui ont notamment travaillé avec les plus grands artistes français comme Jean-Jacques Goldman, Michel Sardou, Michel Polnareff, Jean-Michel Jarre ..
Rappelons que la Tour Eiffel est le premier monument payant, visité au monde avec notamment
6.930.000 visiteurs, en 2008. la Tour Eiffel a été inaugurée, très exactement le 31 mars 1889 à l'occasion de l'Exposition universelle. Pour son inauguration, 10000 becs de gaz avaient été allumés et 2 projecteurs à l'époque, éclairaient alors les monuments de Paris, depuis le sommet de la Tour Eiffel.
Construite en fer puddlé, la Tour est protégée de l'oxydation par plusieurs couches de peinture. La Tour a déjà été repeinte dix-sept fois depuis sa construction, soit une fois en moyenne tous les sept ans. Elle a changé plusieurs fois de couleur, passant du brun-rouge à l'ocre jaune pour arriver au bronze d'aujourd'hui.
"Soixante tonnes de peinture sont nécessaires pour la recouvrir, ainsi que 50 km de cordes de sécurité, 2 hectares de filets de protection, 1.500 brosses, 5.000 disques abrasifs, 1.500 tenues de travail..", précise le site de la Tour Eiffel.
Les temps ont bien changé, actuellement la Tour Eiffel, est alimentée en électricité, par EDF avec du 20000 volts et la consommation globale annuelle d'énergie a été de moins de 7 GWh en 2008.
La Société d'Economie Mixte de la Ville de Paris, qui est propriétaire de la Tour Eiffel, a engagé de nombreuses mesures d'économie d'énergie dont le changement, en 2005, des lampes de l’illumination, ce qui a permis une économie d’énergie, de 30% ... !
vendredi 23 octobre 2009
"La chute des damnés" de Luc Merx
Conçu par l'architecte hollandais Luc Merx, le lustre de "Damned.MGX" a été produit en utilisant la fabrication posée par additif comme une seule pièce, sans joints ou coutures, et serait impossible à produire en utilisant d'autres méthodes de fabrication.
Cet abat-jour semble être une masse ornementale voletant au dessus de nos têtes. Quand on regarde de plus près apparaissent des corps simples qui se retournent de peur et qui semblent être congelés au milieu de leur chute. la chute du damné – une métaphore de la culpabilité et de la punition – donne à la lampe une certaine ambivalence : message moraliste, ou acte de formalisme, ou bien les deux ? Le design de cette lampe sape plusieurs tabous imposés sur le design du 20eme siècle. Edition limitée à 40 pièces. Prix : 39.796 €
Designer : Luc Merx
Technologie : Agglomération sélective de laser
Matériel : Polyamide (nylon)
Couleur : Blanc
Dimensions : 60.6 x 63 x 27.3 cm
Édition limitée : 40 morceaux
Cet abat-jour semble être une masse ornementale voletant au dessus de nos têtes. Quand on regarde de plus près apparaissent des corps simples qui se retournent de peur et qui semblent être congelés au milieu de leur chute. la chute du damné – une métaphore de la culpabilité et de la punition – donne à la lampe une certaine ambivalence : message moraliste, ou acte de formalisme, ou bien les deux ? Le design de cette lampe sape plusieurs tabous imposés sur le design du 20eme siècle. Edition limitée à 40 pièces. Prix : 39.796 €
Designer : Luc Merx
Technologie : Agglomération sélective de laser
Matériel : Polyamide (nylon)
Couleur : Blanc
Dimensions : 60.6 x 63 x 27.3 cm
Édition limitée : 40 morceaux
La baie des Trépassés
La baie des Trépassés est enserrée entre la pointe du Raz et la Pointe du Van, et se trouve sur les communes de Plogoff et de Cléden-Cap-Sizun (territoire du Cap Sizun). Son rivage forme une longue plage de sable reliant les deux pointes. La Baie des Trépassés est partie intégrante du Grand Site de France et à ce titre sa protection et sa gestion sont assurées par le Syndicat Mixte pour l'Aménagement et la Protection de la Pointe du Raz et du Cap Sizun.
L'origine de son nom est Bae an Anaon en Breton, et cette plage a triste réputation : une légende raconte qu'autrefois les cadavres des naufragés s'y échouaient fréquemment. Mais les courants s'opposent et cette plage doit son nom sinistre à une erreur de traduction : elle s'appelait à l'origine Bae an Avon, la baie de la rivière. Mais l'erreur contribue fortement à la légende.
L'une des hypothèses avancées est liée à l'histoire malheureuse de l'activité maritime de passage ou de pêche côtière dans les parages du Raz de Sein. La configuration des courants de marée et les vents dominants de secteur ouest repoussaient en effet les corps des marins naufragés sur la plage.
Une autre explication ferait revenir aux naufrageurs locaux l'origine de ce nom.
La baie, ouverte plein ouest face à l'Atlantique et recevant tout au long de l'année un vent assez fort, parfois violent assorti d'une grosse houle déferlante, constitue un spot de surf assez réputé dans toute la Bretagne.
"Rien ne saurait rendre l'impression d'infinie solitude, de veuvage, de néant, que donne, l'hiver, cette "baie des Âmes", boé an anaon, comme l'appellent les Bretons, en leur langue, d'un mot sourd et plaintif, emprunté, dirait-on, au vocabulaire de l'au-delà. La puissante lamentation de la mer, tantôt éclatait en sanglots, tantôt se traînait en longs gémissements ... "
Anatole Le Braz
Le Prince Jean ou le népotisme à la française ...
Il s'agissait de l’élection, prévue le 4 décembre prochain, d'un certain Jean Sarkozy, le fils de ..., à la tête de l’Etablissement public d'aménagement de la Défense (EPAD). L’opération politique avait été planifiée depuis l’été. Elle consistait à mettre un jeune homme de 23 ans qui a redoublé sa deuxième année de droit et n’a aucune expérience du monde des affaires à la tête de l’organisme responsable de l’aménagement d’un des plus grands quartiers d’affaires d’Europe avec un budget de 115 millions d'Euros.
La veille, le Prince Jean était venu lui-même répété sur le plateau de France 3 Ile-de-France les arguments mécaniques ressassés à l'envie par les supporteurs du Président: "j'ai été élu". Bien sûr mon garçon. Ton expérience te disqualifie pour être assistant juridique à l'EPAD, le même établissement dont tu brigues la Présidence. L’héritier évita soigneusement de réagir aux interrogations quand à l’importance de son nom dans la rapidité de son parcours politique. " Nous sommes la risée du monde entier" a rappelé, quelques heures plus tard, François Bayrou. Jean Sarkozy est lui la risée du Web. Les sondages dénoncent cette "élection-nomination". Et le Canard Enchainé rappelle comment l'Elysée a manoeuvré pour placer le Prince Jean : Pistonné pour être candidat dans un canton protégé de Neuilly-Sur-Seine, le fils Jean a rapidement " convaincu" le député-maire de Meudon Hervé Marseille de lui laisser sa place d'administrateur de l'EPAD ("On s'est mis d'accord entre nous sans voter" explique ce dernier !). Quand au président sortant, Patrick Devedjian, un décret était prêt, cet été, pour lui permettre de poursuivre son mandat malgré ses 65 ans. L'Elysée a bloqué ...
Jean Sarkozy trouvera certainement des gestionnaires compétents pour administrer l’organisme à sa place. Car l’opération est surtout politique. Cette présidence était une étape dans la conquête de la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine en 2011. Ce département, où le revenu moyen est trois fois plus élevé qu’ailleurs, est depuis toujours un château fort de la droite. De Charles Pasqua à Patrick Balkany, c’est aussi le lieu de tous les scandales politico-financiers.
Et Nicolas Sarkozy n’a pas l’intention de laisser un concurrent s’emparer de cette chasse gardée. Matignon avait souhaité prolonger le mandat de Patrick Devedjian à la tête de l’EPAD, mais l’intéressé a le défaut de ne pas être un inconditionnel. On aurait pu laisser le vice-président Hervé Marseille briguer la présidence. Mais celui-ci vient opportunément d’être nommé (par l’Elysée) au Conseil économique, social et environnemental. Le 23 octobre, il cédera donc son poste d’administrateur au dauphin Sarkozy.
Pour sa défense, Jean Sarkozy n’a pas complètement tort de dire qu’il n’a jamais été “nommé” nulle part. Il oublie de préciser que le seul scrutin qu’il a vraiment remporté s’est tenu à Neuilly, la ville qu’a dirigée son père pendant vingt ans. Au conseil général, où il préside le groupe UMP, et à l’EPAD, il s’agit d’élections par des pairs. Autrement dit, des élus de la majorité, dont l’avenir politique dépend entièrement du président.
Car Nicolas Sarkozy a aussi refusé, comme l’aurait exigé une certaine tradition, de laisser l’UMP à un éventuel concurrent. Il a ainsi conservé la haute main sur les candidatures, et peut donc décider de la vie ou de la mort des élus du parti. Froid stratège dépourvu de la moindre pudeur, le président a probablement jugé qu’il valait mieux agir immédiatement, malgré le tollé, plutôt que trop près de l’élection présidentielle.
Tout cela ne fait qu’ajouter à l’atmosphère d’impunité politique qui règne ces jours-ci en France. Car il ne faut pas oublier les blagues de mauvais goût sur les étrangers du ministre de l’Immigration Brice Hortefeux. Sans compter l’affaire Clearstream, un procès dans lequel le président, qui jouit de l’immunité pénale, se permet de poursuivre personnellement un ancien adversaire politique, Dominique de Villepin, et de traiter publiquement les accusés – présumés innocents – de “coupables”.
Dans tous ces incidents, le gouvernement a fait bloc sans reconnaître l’ombre d’une faute. Or, dans toutes ces “affaires”, ce n’est pas la gauche que le président est en train de mécontenter, mais bien le “peuple de droite”. Le candidat Sarkozy n’avait-il pas dénoncé les élites de Saint-Germain-des-Prés, ces soixante-huitards qu’il accusait de laxisme, d’avoir transgressé tous les interdits et de n’avoir plus de morale ?
La veille, le Prince Jean était venu lui-même répété sur le plateau de France 3 Ile-de-France les arguments mécaniques ressassés à l'envie par les supporteurs du Président: "j'ai été élu". Bien sûr mon garçon. Ton expérience te disqualifie pour être assistant juridique à l'EPAD, le même établissement dont tu brigues la Présidence. L’héritier évita soigneusement de réagir aux interrogations quand à l’importance de son nom dans la rapidité de son parcours politique. " Nous sommes la risée du monde entier" a rappelé, quelques heures plus tard, François Bayrou. Jean Sarkozy est lui la risée du Web. Les sondages dénoncent cette "élection-nomination". Et le Canard Enchainé rappelle comment l'Elysée a manoeuvré pour placer le Prince Jean : Pistonné pour être candidat dans un canton protégé de Neuilly-Sur-Seine, le fils Jean a rapidement " convaincu" le député-maire de Meudon Hervé Marseille de lui laisser sa place d'administrateur de l'EPAD ("On s'est mis d'accord entre nous sans voter" explique ce dernier !). Quand au président sortant, Patrick Devedjian, un décret était prêt, cet été, pour lui permettre de poursuivre son mandat malgré ses 65 ans. L'Elysée a bloqué ...
Jean Sarkozy trouvera certainement des gestionnaires compétents pour administrer l’organisme à sa place. Car l’opération est surtout politique. Cette présidence était une étape dans la conquête de la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine en 2011. Ce département, où le revenu moyen est trois fois plus élevé qu’ailleurs, est depuis toujours un château fort de la droite. De Charles Pasqua à Patrick Balkany, c’est aussi le lieu de tous les scandales politico-financiers.
Et Nicolas Sarkozy n’a pas l’intention de laisser un concurrent s’emparer de cette chasse gardée. Matignon avait souhaité prolonger le mandat de Patrick Devedjian à la tête de l’EPAD, mais l’intéressé a le défaut de ne pas être un inconditionnel. On aurait pu laisser le vice-président Hervé Marseille briguer la présidence. Mais celui-ci vient opportunément d’être nommé (par l’Elysée) au Conseil économique, social et environnemental. Le 23 octobre, il cédera donc son poste d’administrateur au dauphin Sarkozy.
Pour sa défense, Jean Sarkozy n’a pas complètement tort de dire qu’il n’a jamais été “nommé” nulle part. Il oublie de préciser que le seul scrutin qu’il a vraiment remporté s’est tenu à Neuilly, la ville qu’a dirigée son père pendant vingt ans. Au conseil général, où il préside le groupe UMP, et à l’EPAD, il s’agit d’élections par des pairs. Autrement dit, des élus de la majorité, dont l’avenir politique dépend entièrement du président.
Car Nicolas Sarkozy a aussi refusé, comme l’aurait exigé une certaine tradition, de laisser l’UMP à un éventuel concurrent. Il a ainsi conservé la haute main sur les candidatures, et peut donc décider de la vie ou de la mort des élus du parti. Froid stratège dépourvu de la moindre pudeur, le président a probablement jugé qu’il valait mieux agir immédiatement, malgré le tollé, plutôt que trop près de l’élection présidentielle.
Tout cela ne fait qu’ajouter à l’atmosphère d’impunité politique qui règne ces jours-ci en France. Car il ne faut pas oublier les blagues de mauvais goût sur les étrangers du ministre de l’Immigration Brice Hortefeux. Sans compter l’affaire Clearstream, un procès dans lequel le président, qui jouit de l’immunité pénale, se permet de poursuivre personnellement un ancien adversaire politique, Dominique de Villepin, et de traiter publiquement les accusés – présumés innocents – de “coupables”.
Dans tous ces incidents, le gouvernement a fait bloc sans reconnaître l’ombre d’une faute. Or, dans toutes ces “affaires”, ce n’est pas la gauche que le président est en train de mécontenter, mais bien le “peuple de droite”. Le candidat Sarkozy n’avait-il pas dénoncé les élites de Saint-Germain-des-Prés, ces soixante-huitards qu’il accusait de laxisme, d’avoir transgressé tous les interdits et de n’avoir plus de morale ?
L'Église protestante suédoise autorise le mariage homosexuel
En Suède, l'Église protestante autorise désormais les couples homosexuels à s'unir devant l'autel... au grand dam des Églises catholique et orthodoxe.
La loi suédoise autorise ces mariages depuis le 1er mai.
L'Eglise de Suède (une des principales communautés luthériennes au monde) a approuvé jeudi lors de son synode le mariage des homosexuels à l'église, autorisé par la loi suédoise depuis le 1er mai dernier, a-t-elle annoncé.
La mesure, qui sera appliquée à compter du 1er novembre, a été adoptée à une majorité de près de 70% par les quelque 250 membres du synode, a indiqué l'institution religieuse protestante dans un communiqué, qui précise qu'une liturgie pour les mariages homosexuels a également été adoptée.
Lors de l'adoption de la loi par le Parlement suédois en avril dernier, l'Eglise luthérienne, séparée de l'Etat en 2000, avait soutenu la réforme mais reporté son approbation formelle à son synode.
La Suède, déjà pionnière en matière de droit à l'adoption pour les couples homosexuels, devient ainsi l'un des premiers pays au monde à autoriser la célébration de mariages homosexuels au sein de sa principale congrégation religieuse.
Quelque 73% des Suédois appartenaient à l'Eglise de Suède en 2008.
l’Eglise luthérienne du pays n’est pas une communauté marginale d’orientation ultralibérale, mais une Eglise majeure, anciennement d’Etat, historique (issue directement de la Réforme au XVI siècle) et représentant théoriquement, selon ses statuts, tout un peuple. C’est pour cela que la décision est historique. Elle inspirera certainement d’autres Eglises importantes en Europe. Et elle provoquera aussi l’incompréhension de beaucoup d’Eglises. La décision soulève de multiples problèmes théologiques et politiques, des débats, aussi bien au sein même de l’Eglise de Suède que chez les autres Eglises engagées dans le dialogue œcuménique avec les luthériens suédois.
La principale association suédoise de défense des homosexuels, RFSL, a salué la mesure. "RFSL félicite l'Eglise de Suède pour sa décision, vos membres homosexuels et bisexuels vont enfin pouvoir se sentir un peu plus bienvenus dans la société", écrit-elle dans un communiqué.
Mais l'association critique le droit des pasteurs de refuser à titre individuel de célébrer un mariage homosexuel. Dans ce cas, l'Eglise devra être en mesure de trouver un autre prêtre pour la cérémonie.
Les églises catholique et orthodoxe, largement minoritaires en Suède, se sont dites "attristées" par la décision de l'église protestante.
"C'est avec tristesse que nous apprenons la décision du synode de l'Eglise de Suède", écrivent Fredrik Emanuelson, responsable oecuménique de l'église catholique suédoise et Misha Jaksic, un responsable de l'église orthodoxe, dans un communiqué commun.
"Dans nos églises et communautés nous n'unirons pas de couples homosexuels, dans la mesure où c'est en contradiction complète avec la tradition de l'église et toute notre vision de la création", poursuivent-ils.
En Suède, les couples hétérosexuels peuvent choisir de se marier soit à la mairie soit à l'église, tandis que les couples homosexuels étaient jusqu'alors seulement autorisés, depuis 1995, à s'unir via un "partenariat" rendu légal par une cérémonie civile. Le mariage à l'Eglise dans le pays nordique a valeur civile.
Chez le voisin norvégien, le Parlement avait adopté en juin 2008 une loi permettant le mariage homosexuel et autorisant en principe l'Eglise luthérienne protestante, religion d'Etat en Norvège, à célébrer des unions d'homosexuels.
Pour comprendre cette décision d'autoriser le mariage homosexuel, il faut considérer le contexte politique et l’organisation de l’Eglise de Suède, très liée à la vie politique en Suède. Dans ce pays viking, on a réglé la question du mariage gay civil cette année. Le 1er mai dernier, une nouvelle loi est entrée en vigueur introduisant une conception très particulière, probablement unique au monde : le mariage entre deux personnes est désormais sexuellement neutre. Aux yeux du législateur, il n’y a plus aucune différence entre un couple hétérosexuel, homo- ou transsexuel. Au grand regret d’une vingtaine de députés chrétiens-démocrates (sur 349 sièges), mais à la satisfaction des autres parlementaires, gauche et droite confondues, cette nouvelle loi a été adoptée dans une relative indifférence médiatique. Il faut dire que l’union que les homosexuels pouvaient contracter jusqu’alors était presque aussi avantageuse – ou contraignante – que le mariage. Et le nombre réel de demandeurs de mariage homosexuels est de toute façon faible.
Le vrai problème, politiquement parlant, est celui des Eglises. Comment faire ? En Suède, il n’y a pas de laïcité à la française avec une séparation très stricte. Pratiquement toutes les Eglises et les autres communautés religieuses en Suède peuvent par exemple marier légalement des couples sans que ces derniers aient besoin de passer par la mairie d’abord. En échange, les Eglises doivent respecter la loi.
L’écrasante majorité des Eglises et des autres communautés religieuses considèrent que le mariage est réservé à des couples hétérosexuels pour des raisons théologiques. Ainsi l’Eglise catholique romaine, qui regroupe 1,5% des Suédois, et toutes les Eglises évangéliques, où l’on trouve environ 10% des baptisés (5-8% de la population), mais 50% de ceux qui se disent " pratiquants" en Suède. Pour eux, pas question de marier des homosexuels.
Mais le législateur, quoique très naïf dans ses rapports avec les Eglises, a fini par se rendre à l’évidence : il faudrait accepter des cas de conscience. Donc des exceptions. Les Eglises ont obtenu le droit de ne pas marier des couples homosexuels qui le demanderaient (explications données plus haut) L’Etat demande seulement aux Eglises (et à leurs fédérations) de prendre une décision claire en la matière. Certaines Eglises très libérales – par exemple la petite Eglise catholique libérale, à ne pas confondre avec la romaine – ont effectivement annoncé leur intention de célébrer des mariages homosexuels. Ce qui a provoqué aussitôt une réaction de toutes celles qui sont d’un avis contraire. Chez les pentecôtistes, le responsable de la principale fédération a déclaré qu’il n’admettrait pas qu’une seule Eglise membre accepte la nouveauté. [...]
Avec le mariage homosexuel, l’Eglise de Suède sera plus moderne ... Elle en a peut-être besoin mais y aura-t-il une place pour ceux qui cherchent Dieu aussi ? Va-t-on encore accepter d’y lire la Bible et toute la Bible ?
La loi suédoise autorise ces mariages depuis le 1er mai.
L'Eglise de Suède (une des principales communautés luthériennes au monde) a approuvé jeudi lors de son synode le mariage des homosexuels à l'église, autorisé par la loi suédoise depuis le 1er mai dernier, a-t-elle annoncé.
La mesure, qui sera appliquée à compter du 1er novembre, a été adoptée à une majorité de près de 70% par les quelque 250 membres du synode, a indiqué l'institution religieuse protestante dans un communiqué, qui précise qu'une liturgie pour les mariages homosexuels a également été adoptée.
Lors de l'adoption de la loi par le Parlement suédois en avril dernier, l'Eglise luthérienne, séparée de l'Etat en 2000, avait soutenu la réforme mais reporté son approbation formelle à son synode.
La Suède, déjà pionnière en matière de droit à l'adoption pour les couples homosexuels, devient ainsi l'un des premiers pays au monde à autoriser la célébration de mariages homosexuels au sein de sa principale congrégation religieuse.
Quelque 73% des Suédois appartenaient à l'Eglise de Suède en 2008.
l’Eglise luthérienne du pays n’est pas une communauté marginale d’orientation ultralibérale, mais une Eglise majeure, anciennement d’Etat, historique (issue directement de la Réforme au XVI siècle) et représentant théoriquement, selon ses statuts, tout un peuple. C’est pour cela que la décision est historique. Elle inspirera certainement d’autres Eglises importantes en Europe. Et elle provoquera aussi l’incompréhension de beaucoup d’Eglises. La décision soulève de multiples problèmes théologiques et politiques, des débats, aussi bien au sein même de l’Eglise de Suède que chez les autres Eglises engagées dans le dialogue œcuménique avec les luthériens suédois.
La principale association suédoise de défense des homosexuels, RFSL, a salué la mesure. "RFSL félicite l'Eglise de Suède pour sa décision, vos membres homosexuels et bisexuels vont enfin pouvoir se sentir un peu plus bienvenus dans la société", écrit-elle dans un communiqué.
Mais l'association critique le droit des pasteurs de refuser à titre individuel de célébrer un mariage homosexuel. Dans ce cas, l'Eglise devra être en mesure de trouver un autre prêtre pour la cérémonie.
Les églises catholique et orthodoxe, largement minoritaires en Suède, se sont dites "attristées" par la décision de l'église protestante.
"C'est avec tristesse que nous apprenons la décision du synode de l'Eglise de Suède", écrivent Fredrik Emanuelson, responsable oecuménique de l'église catholique suédoise et Misha Jaksic, un responsable de l'église orthodoxe, dans un communiqué commun.
"Dans nos églises et communautés nous n'unirons pas de couples homosexuels, dans la mesure où c'est en contradiction complète avec la tradition de l'église et toute notre vision de la création", poursuivent-ils.
En Suède, les couples hétérosexuels peuvent choisir de se marier soit à la mairie soit à l'église, tandis que les couples homosexuels étaient jusqu'alors seulement autorisés, depuis 1995, à s'unir via un "partenariat" rendu légal par une cérémonie civile. Le mariage à l'Eglise dans le pays nordique a valeur civile.
Chez le voisin norvégien, le Parlement avait adopté en juin 2008 une loi permettant le mariage homosexuel et autorisant en principe l'Eglise luthérienne protestante, religion d'Etat en Norvège, à célébrer des unions d'homosexuels.
Pour comprendre cette décision d'autoriser le mariage homosexuel, il faut considérer le contexte politique et l’organisation de l’Eglise de Suède, très liée à la vie politique en Suède. Dans ce pays viking, on a réglé la question du mariage gay civil cette année. Le 1er mai dernier, une nouvelle loi est entrée en vigueur introduisant une conception très particulière, probablement unique au monde : le mariage entre deux personnes est désormais sexuellement neutre. Aux yeux du législateur, il n’y a plus aucune différence entre un couple hétérosexuel, homo- ou transsexuel. Au grand regret d’une vingtaine de députés chrétiens-démocrates (sur 349 sièges), mais à la satisfaction des autres parlementaires, gauche et droite confondues, cette nouvelle loi a été adoptée dans une relative indifférence médiatique. Il faut dire que l’union que les homosexuels pouvaient contracter jusqu’alors était presque aussi avantageuse – ou contraignante – que le mariage. Et le nombre réel de demandeurs de mariage homosexuels est de toute façon faible.
Le vrai problème, politiquement parlant, est celui des Eglises. Comment faire ? En Suède, il n’y a pas de laïcité à la française avec une séparation très stricte. Pratiquement toutes les Eglises et les autres communautés religieuses en Suède peuvent par exemple marier légalement des couples sans que ces derniers aient besoin de passer par la mairie d’abord. En échange, les Eglises doivent respecter la loi.
L’écrasante majorité des Eglises et des autres communautés religieuses considèrent que le mariage est réservé à des couples hétérosexuels pour des raisons théologiques. Ainsi l’Eglise catholique romaine, qui regroupe 1,5% des Suédois, et toutes les Eglises évangéliques, où l’on trouve environ 10% des baptisés (5-8% de la population), mais 50% de ceux qui se disent " pratiquants" en Suède. Pour eux, pas question de marier des homosexuels.
Mais le législateur, quoique très naïf dans ses rapports avec les Eglises, a fini par se rendre à l’évidence : il faudrait accepter des cas de conscience. Donc des exceptions. Les Eglises ont obtenu le droit de ne pas marier des couples homosexuels qui le demanderaient (explications données plus haut) L’Etat demande seulement aux Eglises (et à leurs fédérations) de prendre une décision claire en la matière. Certaines Eglises très libérales – par exemple la petite Eglise catholique libérale, à ne pas confondre avec la romaine – ont effectivement annoncé leur intention de célébrer des mariages homosexuels. Ce qui a provoqué aussitôt une réaction de toutes celles qui sont d’un avis contraire. Chez les pentecôtistes, le responsable de la principale fédération a déclaré qu’il n’admettrait pas qu’une seule Eglise membre accepte la nouveauté. [...]
Avec le mariage homosexuel, l’Eglise de Suède sera plus moderne ... Elle en a peut-être besoin mais y aura-t-il une place pour ceux qui cherchent Dieu aussi ? Va-t-on encore accepter d’y lire la Bible et toute la Bible ?
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