
Pour un amateur de jogging et de cyclisme (comme N. Sarkozy), c’est l’idéal. Samedi soir à la fraîche ou dimanche matin dès l’aube, il n’a que quatre petits carrés de pelouse à traverser avant de se retrouver sur l’une des plus belles allées du parc de Versailles, face au château. Un luxe inouï, dont il ne bénéficie pourtant qu’en simple usufruitier du domaine royal, au même titre que le petit millier d’employés et membres de leurs familles qui y vivent à l’année, "pour raisons de service".
La propriété est contiguë au parc du château de Versailles et de la départementale reliant Versailles à Saint-Cyr-l’École. Cette propriété comprend un bâtiment d’un étage en forme de U, le corps principal mesure une vingtaine de mètres de long pour 6 de large, flanqué sur chaque côté de longères plus basses mais plus modernes qui encadrent une cour gravillonnée.
Il fait face à un portail ouvrant sur une allée arborée, longue de quelque 200 mètres, qui débouche sur la départementale évoquée plus haut. Un endroit parfait pour travailler ou se reposer, mais trop étroit et pas assez fastueux pour recevoir.

Et comme cette bâtisse à double exposition était percée de fenêtres sur ses deux façades, on la baptisa "la Lanterne".
Il comporte alors un rez-de-chaussée ainsi qu’un étage sous combles. Ses façades ornées de stucs comptent sept travées, celle du centre étant surmontée d’un fronton. Cependant, en l’absence d’archives, on ignore ceux qui y ont œuvré.
C’est ce lieu auquel fait référence le chant révolution -naire "Ah ! ça ira, ça ira, ça ira ..." dans le refrain ajouté en 1790 : "... Les aristocrates à la Lanterne".
Le pavillon de la Lanterne, comme le reste des bâtiments du château de Versailles, sera aliéné à la Révolution, puis racheté par la Couronne en 1818.
Par décision du Général de Gaulle en 1959, cet ancien pavillon est réservé à l’usage du Premier ministre en fonction. Mais André Malraux, alors ministre de la Culture y logera de 1962 à 1969 après que son appartement de Boulogne-Billancourt ai été détruit par un attentat de l’OAS.

Michel Rocard, Premier ministre de 1988 à 1991 fera procéder à une rénovation et à la construction de la piscine.
Rien d’extraordinaire en somme. Isolée dans son petit coin de parc d’où elle ne peut être lorgnée que par hélicoptère ou au téléobjectif depuis la départementale, La Lanterne demeure une résidence véritablement "secondaire", sans aucune comparaison avec les charmes du manoir présidentiel de Souzy-la-Briche où François Mitterrand fit construire des écuries pour Mazarine), le décorum napoléonien du château de La Celle-Saint-Cloud (où logent les chefs d’Etat étrangers invités par le Quai d’Orsay) ou la sévère austérité du fort de Brégançon (réputé pour la rigueur de ses escaliers autant que pour la voracité de ses moustiques).

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