Sur un promontoire qui domine la mer de 40 mètres, aujourd’hui, à l’embouchure de la rivière de Morlaix, sur la commune de Plouezoc’h ( Tregor, Bretagne nord), se dresse un immense massif de pierres appareillées : c’est le grand Cairn de Barnenez.
Cet immense monument de 60 mètres de long sur 28 (à sa plus grande largeur) est l’un des premiers témoins de l’architecture. La partie la plus ancienne de ce tumulus en pierres sèches daterait, d'après datation, de 4850–4450 av. J.-C. C'est la plus ancienne construction mégalithique continentale connue.
Le monument a une longueur de 72 mètres et une largeur de 20 à 25 mètres. Haut de près de 9 mètres, son volume global est estimé dans une fourchette entre 6 500 et 7 000 mètres cubes et son poids entre 12 000 et 14 000 tonnes.
Chacune des pièces est décorée par des symboles d'outils, d'armes et d'animaux. On retrouve aussi sur les parois la répétition de la forme U.
D'après les datations effectuées à partir de charbon de bois retrouvé sur le site, les deux cairns qui composaient le site seraient antérieurs aux premières pyramides. Le premier aurait été érigé vers 4 500 av. J.-C. à base de dolérite et le second vers 3 500 av. J.-C. à base de granite.
C’est alors la période du “ néolithique ”. Barnenez a été surnommé « le Parthenon du néolithique ».
Le cairn est composé de onze dolmens composant autant de chambres funéraires. Les bords du cairn sont constitués en gradins, avec les pierres extérieures appareillées pour former un parement.
On a observé qu’à un premier monument recouvrant 4 tombes avait postérieurement été construite une prolongation recouvrant 7 couloirs supplémentaires. La déclivité du sol a nécessité des épaulements et des gradins plus nombreux : 2 pour la première partie, jusqu’à 6 pour la seconde.
Les entrées des tombes sont toutes du côté de la façade sud est.
Deux structures architecturales sont observées pour les tombes : un assemblage mégalithique en grandes dalles supportant un toit également constitué de une ou plusieurs grandes dalles, et l’assemblage en “ fausses coupoles en tas de charge ”. Dans celles ci la voûte se constitue par le rapprochement progressif des côtés, constitué de pierres plus ou moins plates empilées. La charge des pierres du massif autour et au-dessus assure l’équilibre de cette voûte.
Les tombes à couloir sont des sépultures néolithiques dont les premiers exemples sont modestes mais qui dans la région du morbihan atteint le gigantisme tant par la dimension du tumulus ou cairn qui les recouvre que par la taille des pierres utilisées : les “ mégalithes ”. Les tombes à couloir représentent des sépultures collectives, communautaires ou familiales.
Par ses dimensions le cairn de Barnenez est considéré comme un mausolée dont les fonctions devaient probable -ment être un lieu symbolique d’identification d’un groupe, de cérémonies communautaires et religieuses. Peut être une sorte de “ culte des ancêtres ”, ou tout au moins une liaison avec les ancêtres du groupe et une affirmation face aux autres
En tout cas les hommes de Barnenez ont réussi : malgré l’attaque en 1954 par des pelleteuses de carriers du Cairn oublié, leur Mausolée se dresse toujours aujourd’hui face à la Baie de Carantec et à la Manche et nous disent hardiment : “ nous l’avons construit ”.
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