samedi 17 octobre 2009

Les araignées et leurs toiles !

L'araignée fait partie de la classe des Arachnides qui regroupe également les scorpions, les faucheux et les acariens (Tique par exemple).
Sur les 35 000 espèces d'araignées répertoriées, 30% ont un poison douloureux pour l'homme et une dizaine d'espèces sont véritablement dangereuses.
L'araignée est un arachnide typique: un corps en deux parties, 8 pattes articulées, une paire de chélicères, une paire de pédipalpes et plusieurs yeux simples. Les gisements ont montré la présence de systèmes à filer la soie et de pinces à poison chez des araignées fossiles du Dévonien inférieur. Cela indique que le mode de vie de l'araignée est resté quasiment inchangé depuis près de 400 millions d'années.

Une toile d’araignée est un des types de pièges en soie que fabriquent les araignées pour capturer leurs proies. Si toutes les araignées fabriquent de la soie, toutes ne tissent pas de toile. Ce fil de soie (non gluant chez certaines espèces comme la tégénaire des caves) est à la fois un support chimique (de phéromones déposées par le mâle, ou la femelle, ou les petits) et un vecteur vibratoire.
On considère que l’usage initial de la soie était la fabrication du cocon pour protéger les œufs car les araignées considérées comme primitives ne tissent pas de toile.

Beaucoup d’araignées d’espèces fileuses femelles (genre Tegenaria notamment) laissent derrière elle un fil enduit de phéromone qui est presque systématiquement suivi par les mâles. (chez les araignées vagabondes, des signaux visuels remplacent ces signaux hormonaux olfactifs).
Le fil transmet aussi très bien les vibrations. Ils alertent ainsi l’araignée sur le fait qu’une proie est tombée dans son piège ou qu’un mâle s’approche. L’araignée peut aussi détecter la position d’une proie immobile en impulsant une vibration à la toile et en analysant l’écho de cette vibration en retour. Chaque espèce produit des signaux particuliers par vibration de l’abdomen ou par vibration produite par les pattes, à la manière d’un doigt qui fait sonner la corde d'une guitare.

Piégée par la toile, enveloppée dans la soie et condamnée à mort, la proie ne peut rien contre l’araignée, l’une des créatures les mieux armées de la nature.
Les toiles d’araignées sont présentes partout dans le monde et dans chaque recoin du jardin ou de la maison.
Les araignées ont colonisé tous les continents sauf l’Antarctique. Un chercheur britannique a calculé que dans son pays, les terres cultivées abritaient plus d’un million d’araignées par hectare.
L’arme essentielle de l’araignée est sa toile et il en existe de multiples formes selon les espèces. Mais, la soie sert aussi à de multiples usages : habitat, chasse, déplacement ou protection des jeunes.

La soie coule sous forme liquide des filières situées au bout de l’abdomen. Tiré par les pattes ou collé à un support distant, le fil durcit sous l’action combinée de l’air et de la traction. A la base, c’est une substance protéique synthétisée et stockée dans les glandes séricigènes.
Il existe jusqu’à neuf différentes sortes de ces glandes. Chacune produit un seul fil doté de propriétés spécifiques.
Certaines araignées, comme les Uloboridés, combinent les fibres afin de produire différents fils de soie. Chaque fil ne peut être utilisé que pour une tâche particulière.

Aucune machine humaine n’est capable de faire un fil aussi mince et aussi résistant. La soie des araignées est plus élastique que le Nylon et plus résistant que l’acier.
La soie gluante est d’une élasticité incroyable sous l’effet d’un impact. Elle peut atteindre jusqu’à quatre fois sa longueur au repos. Certaines araignées resserrent les rayons de la toile à l’approche d’une proie pour éviter de l’expédier au loin, comme un trampoline.

La toile de forme géométrique est la plus courante. Une araignée met moins de une heure et demie pour la construire et utilise jusqu’à 30 m de soie.
La toile est confectionnée, dans la plupart des cas, par la femelle. Les mâles cessent de tisser lorsqu’ils parviennent à l’âge adulte pour aller batifoler, préférant faire l’amour plutôt que la guerre.
Les femelles, elles, ont besoin de protéines des insectes pour produire des œufs et tissent par conséquent des toiles durant toute leur vie.
A l’origine, il y a quelque 400 millions d’années, les araignées se servaient surtout de leur soie pour se confectionner une cachette.
Ensuite, les araignées ont commencé à s’équiper de toiles aériennes quand les insectes se sont équipés d’ailes.

L’araignée se livre à des calculs très complexes chaque fois qu’elle tisse une toile. De quel espace je dispose ? Quel est mon stock de soie ? Quels sont les points d’attache disponibles ?
C’est loin d’être un automate car elle doit s’adapter à chaque fois.
Si les tarentules, les araignées à terrier operculé et quelques autres utilisent encore leur soie pour se mettre essentiellement à l’abri, un bon tiers des 35 000 espèces d’araignées recensées tisse des toiles géométriques.
L’autre tiers confectionne des toiles à entonnoir ou des toiles-chaussettes.
L’argiope, une araignée très fréquente en Europe, réalise des toiles selon une architecture particulière.
L’agencement des fils permet de réfléchir les rayons ultraviolets, connus pour attirer les insectes.La toile se transforme en un véritable miroir aux alouettes. La toile de l’argiope se reconnaît à son zigzag blanc.

L’utilisation la plus connue de la toile est la réalisation d’un piège. Les araignées ne s’engluent pas elles-mêmes car leurs pattes sont recouvertes d’une substance huileuse. De plus, elles prennent soin de se déplacer sur le cadre non gluant des rayons.
En effet, les fils peuvent être secs ou mouillés, laineux ou gluants selon l’usage que l’araignée veut en faire.
L’araignée est à l’affût et attend patiemment qu’une proie se laisse piéger.
L’araignée peut être postée au centre de sa toile. C’est le cas de l’argiope. Dès qu’un insecte touche les fils collants, elle fonce dessus et l’enroule avec un autre fil pour que son repas ne s’échappe pas.

Quand l’araignée se poste à proximité de sa toile, un fil d’alarme la reliant au piège lui transmet toute vibration suspecte.
Cependant, la chasse n’est pas facile. En moyenne, une mouche ne reste pas plus de cinq secondes dans une toile géométrique. Les chercheurs estiment que plus de 80% des insectes parviennent à s’échapper.
L’araignée doit donc faire vite et paralyser sa proie grâce à ses chélicères terminés par des crochets inoculateurs de venin.
Elle peut également l’immobiliser en l’enrobant très vite d’une soie spéciale ressemblant à de la gaze.
La plupart des espèces n’oublient jamais de laisser courir derrière elles un fil de soie arrimé, à intervalles réguliers, à un support quelconque.
Si un choc trop brutal ébranle la toile, l’araignée tombe puis remonte rapidement grâce à ce fil de sécurité.
Lorsqu’il prend à une araignée l’envie de voyager, elle grimpe sur un point situé en hauteur et lâche suffisamment de fils pour avoir une chance de prendre le vent et, ainsi, s’élever comme une montgolfière.
Pattes écartées pour mieux être portée, elle peut être entraînée à plus de 4 km d’altitude, et parcourir 300 km.

Ce mode de déplacement est très courant chez les araignées. Selon une étude, environ la moitié des araignées installées dans un champ d’un hectare y sont arrivées par la voie des airs.
Imaginez 1 800 araignées qui débarquent quotidiennement avec leurs parachutes en fil de la Vierge !
Ce moyen de transport, appelé le "ballooning" est également utilisé par les juvéniles pour pouvoir coloniser de nouveaux territoires.
De nombreuses espèces se servent de la soie à la fois comme isolant pour leur terrier et comme piège. L'entonnoir soyeux au fond du terrier est relié à la toile, placée devant l'abri. A la moindre vibration, l'araignée sort pour emporter son butin.
La confection d’un abri est une autre utilisation importante de la toile. Il peut s’agir de simples fils entrecroisés sous une feuille.
Mais, certaines mygales telles que les Cténizidés et les Némésiidés, présentes dans le Sud de la France, sont très ingénieuses.

Elles creusent des terriers dont elles tapissent les parois de soie et ferment l’entrée par un opercule.
Ce clapet s’adapte parfaitement à l’ouverture de la tanière et est mobile comme une trappe car fixé par une charnière de soie.
La soie est utilisée chez toutes les espèces pour tisser le cocon protégeant les œufs.
L’argiope pond ses oeufs dans un cocon de soie. Puis, elle met des bulles d’air entre les fils pour que les petits soient à l’abri du froid.
Elle cache sa progéniture dans les herbes et meurt avant la naissance des petits. Elle ne vit qu’un an.

La plupart des araignées ont une longévité très courte. Mais, beaucoup de mygales peuvent vivre 10 à 20 ans. Chez ces Theraphosidae, une femelle peut engendrer une génération par an, ce qui représente plusieurs milliers de jeunes au terme d’une vie.
La lycose dépose ses œufs au sol puis les emballe dans un cocon. Ensuite, elle l’accroche à ses filières.
Chez certaines araignées, un seul cocon peut contenir plus de 2 000 œufs.

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