Eric Besson a dressé le 19 janvier dernier le bilan d’une année au ministère de l’Immigration marquée notamment par l’expulsion de quelque 29.288 étrangers en situation irrégulière, un chiffre supérieur à l’objectif de 27.000 assigné par le président Nicolas Sarkozy.Besson, nommé il y a juste un an en remplacement de Brice Hortefeux, a fait presque autant que son prédécesseur qui avait expulsé 29.799 sans-papiers contre un objectif de 26.000.
En revanche, la France a délivré 173.991 titres de séjour en 2009, dont 27.966 à titre professionnel, 74.008 dans le cadre du regroupement familial. 10.864 titres de séjour ont été également délivrés aux réfugiés et membres de leurs familles alors que le nombre de demandeurs d’asile a été de 47.000 personnes. Ce chiffre fait de la France le premier pays européen et le deuxième dans le monde pour le nombre de demandes d’asile reçues.
Dans le même temps, 108.275 étrangers ont acquis la nationalité française, soit presque autant qu’en 2008 (107.000), des résultats qui placent aussi la France en tête des pays européens pour l’acquisition de la nationalité. Globalement, l’immigration a baissé de 3,7% par rapport à 2008, ce qui s’explique, selon Besson, par une diminution de l’immigration familiale (-12,3%) et professionnelle (-15,3%), cette dernière étant induite par la détérioration de l’emploi dans toute l’Union européenne.
Alors que des salariés clandestins ont multiplié ces derniers mois des manifestations pour réclamer des papiers, Besson a indiqué que 6.000 personnes ont été régularisées, dont 2.800 par le travail et 3.200 pour des "raisons humanitaires".
Le transfuge du PS, régulièrement critiqué par les associations de défense des droits des immigrés, a répété qu’il n’y aurait pas de "régularisations massives" mais qu’elles se feraient "au cas par cas et sur critères".
"Ceux qui sont entrés illégalement en France ont vocation à être reconduits", a-t-il dit.
Pour illustrer la politique "d’humanité et de fermeté" qu’il revendique, Besson a souligné que la lutte contre l’immigration clandestine s’était accrue: 145 filières ont été démantelées (+44%), 4.750 trafiquants ont été interpellés (+10%) et 1.400 opérations conjointes ont été menées contre les employeurs d’étrangers sans titre de séjour (+12%).
L’éloignement des étrangers en situation irrégulière coûte à l’Etat environ 232 millions d’euros par an, soit 12.000 euros par reconduite, selon des chiffres communiqués il y a quelques mois par le ministère. La Cimade a évalué à 27.000 euros le prix de chacune des 20.000 reconduites forcées réalisées en 2008.
En 2010, la France souhaite conclure trois nouveaux accord de gestion des flux migratoires, après les neuf signés depuis 2007 (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Cap Vert, Congo, Maurice, Gabon, Sénégal et Tunisie). Besson a aussi annoncé la mise en oeuvre d’une nouvelle génération d’accords avec des pays africains devenus terres d’immigration. Il prévoit dans ce cadre une tournée qui le mènera à Luanda (Angola) et à Malabo (Guinée équatoriale). Il entend aussi "rénover" les relations migratoires avec les pays du Maghreb d’où sont issus une grande partie des 3,5 millions d’immigrés que compte la France.
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