Le 19 décembre dernier, Gareth Thomas faisait la Une du Daily Mail en dévoilant son homosexualité. “Cela m'a fait passer par toutes sortes d'émotions, les larmes, la colère et le désespoir absolu”, avait expliqué l'ancien capitaine du XV gallois et des Lions britanniques et irlandais. “Je n'étais pas sûr de vouloir que les gens soient un jour au courant, et, pour être honnête, je suis inquiet de la réaction des gens et de l'effet que cela pourrait avoir sur ma famille”, avait poursuivi le joueur le plus capé du rugby gallois, actuel arrière du club des Cardiff Blues. “Je ne veux pas être vu comme un joueur de rugby homosexuel. Je suis d'abord et avant tout un joueur de rugby”, avait-il souligné, “je suis un homme. Il se trouve que je suis homosexuel. C'est sans intérêt. Ce que je choisis de faire une fois la porte fermée chez moi n'a rien à voir avec ce que j'ai réalisé dans le rugby”.
Symbole de l'importance qu'a pris cette annonce, cette phrase du joueur Sébastien Chabal, au détour d'une interview au Parisien: "Je veux saluer un homme: Gareth Thomas, ex-joueur toulousain et emblématique international galois. Il vient de dévoiler son homosexualité. Ça n’a pas dû être facile tous les jours dans le petit monde qu’est celui du rugby. Courageux, cet homme! Il l'était déjà sur le terrain."
Samedi, dans les colonnes de "L'Equipe Magazine", Thomas est revenu sur ce coming out médiatique, le dernier en date pour un sportif de renom. Il ne regrette rien de ce geste, bien au contraire. “Les réactions n'ont été que positives. Tout le monde s'en fout que je couche avec un homme ou une femme. Les gens sont bien plus tolérants qu'on l'imagine !” Thomas explique avoir craint davantage la réaction de ses ex ou actuels coéquipiers et entraîneurs en ce qu'il leur avait caché la vérité, bien plus que pour son homosexualité en tant que tel. Mais qu'il se rassure, ce coming out est parfaitement accepté, comme en témoigne Guy Novès, l'ancien coach du Gallois à Toulouse : “Je me fous de sa sexualité. Gareth reste Gareth”L’ancien international et capitaine du Pays de Galles, qui joue toujours chez les Blues de Cardiff, explique: “J’avais fait en sorte que l’interview au "Daily Mail" coïncide avec un jour de match, pour montrer que la vie continuait (…). Ce jour-là, nous avons joué à Toulouse… en maillot rose, ce qui nous a bien fait rire. J’ai eu droit à quelques vannes au moment des douches, bien sûr, mais rien de méchant, au contraire. C’est leur silence qui m’aurait gêné”. Et en guise de conclusion, Thomas sait trouver les mots : “Je ne veux pas rester dans l'histoire comme un homo qui jouait au rugby, mais comme un grand joueur dont il se trouve qu'il était homosexuel.”
Depuis son coming out en décembre, le joueur gallois accède peu à peu au statut d'icône gay. Un rôle actif, puisqu'il va parrainer le "mois de l'histoire des LGBT", qui promeut dans les écoles britanniques une image positive des homos.
Sur le terrain, il est connu pour foncer tête baissée dans la mêlée, sans jamais lâcher le ballon. On aurait pu craindre qu'en faisant son coming out, il n'aille pas plus loin dans son engagement pour la visibilité des homos. Que l'on se rassure: Gareth Thomas reste fidèle à son image. Mieux : il vient d'endosser un maillot supplémentaire.
Le joueur de Cardiff vient en effet d'accepter le rôle de parrain du "LGBT History Month", le "mois de l'histoire des LGBT" au Royaume-Uni. Il s'en dit "honoré", et même, il compte bien être très actif à ce poste.
Le Mois de l'histoire LGBT est un événement qui a lieu chaque année en février, à l'initiative de l'association Schools Out, qui œuvre à la visibilité des LGBT dans le domaine de l'éducation. Elle encourage les écoles à enseigner aux élèves la contribution des LGBT dans l'histoire, au travers d'animations et de leçons dédiées. Cette année, la participation de Gareth Thomas sera l'occasion pour Schools Out de cibler sa campagne de sensibilisation dans le domaine du sport, en vue des Jeux olympiques de Londres en 2012.
"Je suis honoré que l'on m'ait fait cette proposition", a déclaré Gareth Thomas à propos de son parrainage de l'opération 2010. "Mais je ne veux pas faire de la figuration à ce poste, je m'engage à être actif, non seulement pour faire avancer les choses, mais aussi pour grandir moi-même."
Depuis son coming-out, mi-décembre dans le Daily Mail, Gareth Thomas a poursuivi les déclarations touchantes dans la presse britannique. Il a ainsi expliqué que son coming-out était en partie motivé par sa recherche de l'âme sœur: "Je sais que beaucoup de gays sont à la recherche de l'amour. Moi, j'ai aussi fait (cette déclaration) dans l'espoir de trouver quelqu'un", a-t-il confié. Après avoir dû divorcer en raison de son homosexualité, et connu une période de dépression, il a raconté que ce qui l'attirait désormais, c'était "l'idée de s'asseoir devant la télé", tout simplement ... "Se blottir contre quelqu'un, pouvoir lui montrer de l'affection, ça me fait envie!" Au Wales on Sunday, il affirmait même qu'il n'aurait pas de honte à marcher dans la rue main dans la main avec un homme : "Je ne pense pas que ça me rendrait moins viril, ou même différent." "Extérieurement, j'ai peut-être l'air d'une grosse brute, mais émotionnellement je suis doux, attentionné... j'ai beaucoup d'amour à donner."
Pas encore tout-à-fait amoureux? Peut-être les propos qu'il a tenus dans le dernier numéro du magazine gay Attitude achèveront-ils de vous faire craquer... Le rugbyman y prouvait qu'il n'avait pas fait son coming out simplement pour des raisons personnelles, mais aussi par grandeur d'âme : "Je veux être le modèle gay que je n'ai jamais eu", déclarait-il. "C'est nouveau pour moi, de m'adresser à des personnes qui ne connaissaient même pas mon existence mais qui vont me découvrir ainsi, et je veux faire partie de la communauté. Je ne sais pas s'ils le feront, mais j'espère que les gens vont me respecter, car je les respecte."
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