
Bulldozers, pelles hydrauliques, CRS et policiers, l’armada gouvernementale a détruit mardi matin à l’aube, la "jungle" de Calais. Et après ? Qu’adviendra t-il des quelque 300 migrants interpellés, dont certains ont été relâchés et sont déjà sur le chemin du retour… vers Calais !
Sur les lieux, personne ne s'attendait à assister à ces scènes vraiment surréalistes, à cette opération de démantèlement vraiment horrible, avec une violence inutile et démesurée. Il y avait des pleurs, des évanouissements. Des mineurs ont été embarqués et envoyés de force vers Metz. Les majeurs ont été placés en garde à vue pour être auditionnés avant d'être placés dans des centres de rétention s'ils refusaient les propositions d'Eric Besson.
Quelle honte pour notre pays !!!

On peut au moins s’accorder sur deux points avec Eric Besson. Depuis des mois, la présence de ces sans-papiers vivant dans des conditions insalubres et inhumaines, en attente de l’improbable Eldorado britannique, est inadmissible et insoutenable. La loi des passeurs qui s’est instaurée sur le terrain, véritables proxénètes de l’exode, est aussi intolérable.
Mais comment penser qu’une intervention policière menée au petit matin dans des camps de fortune est une solution ?

La loi sur l'immigration française doit changer. Les migrants sont devenus des "patates chaudes" que l'on transfère d'un pays européen à l'autre. Çela ne règle en aucun cas le problème. Il est impératif de créer des structures adaptées, pas comme celle de Sangatte. Aujourd'hui, un sans-papier ne peut déposer de demande d'asile et n'a d'autre choix que de retourner vivre dans des jungles comme Calais. Il faut arrêter de traiter les migrants comme du bétail et des sous-hommes.
Il faut donc que les nations du Vieux continent adoptent des positions communes sur les flux migratoires, négocient des accords d’entraide avec les pays d’origine, régulent les entrées sur leur territoire et adoptent un système d’asile. C’est à ce seul prix que l’on pourra peut-être mettre fin à ces indignes "opérations de nettoyage".

Le déplacement en fanfare d’Eric Besson, entouré d’une forêt de caméras, sur le site de cette fameuse "jungle" de Calais, où étaient retranchés depuis des mois plusieurs centaines de jeunes sans-papiers, avait quelque chose d’indécent. Si quelque chose peut faire détester la politique, c’est bien ce type de mise en scène réglée au cordeau : images en plans rapprochés d’interpellations musclées, zoom avant sur l’arrivée de Besson encadré d’une phalange de cols blancs, la mine spartiate, commentaire en appoint du même ministre avec en fond d’écran quelques sans-papiers énergiquement embarqués : comme si vous y étiez ...
Ou comment un membre du gouvernement, englué jusqu’il y a quelques jours encore dans une polémique embarrassante sur les tests ADN, tente de se refaire une image à bon compte en allant nettoyer au pas de charge un campement de réfugiés. Show devant ...

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