Aujourd’hui, grâce aux progrès en génétique, nous savons que nous ne pouvons découper la population mondiale en races distinctes mais simplement en ethnies.
L’ethnie est un groupement humain qui possède une structure familiale, économique et sociale homogène, et dont l’unité repose sur une communauté de langue, de culture et de conscience de groupe.
La hiérarchisation des groupes humains en race est une aberration scientifique. On ne peut en aucun cas subdiviser l’espèce humaine en Jaunes, Noirs et Blancs selon le critère apparent de la couleur de la peau.
Quelle que soit notre couleur de peau ou notre origine géographique, nous possédons tous les mêmes gènes.
Nous sommes nés dans la savane africaine. Les premiers chasseurs-cueilleurs ont quitté le berceau africain pour coloniser la planète.
Les hommes se sont alors diversifiés, les couleurs de peau se sont modifiés et les langages se sont multipliés.
A partir d’une base commune, les populations inventent de grande diversité de mode de vie et de comportements.
Mais quelles que soient les différences de traditions, chaque être humain porte les mêmes types de gènes.
Les hommes modernes sont apparus au Proche-Orient. On ne connaît pas leurs caractéristiques physiques externes, ni la couleur de leur peau.
Dans la mesure où le climat y est chaud, on peut penser qu’ils étaient plutôt basanés. Une chose est sûre, ils sont à l’origine de la diversité de toutes les populations humaines d’aujourd’hui.
D’après les recherches génétiques qui ont été effectuées, l’homogénéité des gènes au niveau mondial découle d’une seule raison : Nos ancêtres étaient très peu nombreux.
C’est d’ailleurs ce qui explique que les fossiles du Paléolithique sont si rares. On estime qu’ils n’étaient pas plus de 30 000 ans concentrés dans quelques parties du monde.
Notre espèce a donc frôlé l’extinction. Il aurait suffi d’un changement climatique ou d’une épidémie pour que nous disparaissions.
La grande colonisation humaine s’est déroulée en quelques dizaines de milliers d’années à partir d’environ (–) 100 000 ans.
Bien longtemps après Homo erectus, Homo sapiens part à la conquête des continents : Asie, Australie, Europe occidentale, recolonisation de l’Afrique et l’Amérique.
Même après la colonisation de la planète, la population mondiale reste restreinte. Le taux de mortalité infantile devait être énorme ainsi que celui des femmes pendant l’accouchement.
Les différents groupes emportent avec eux des gènes qui ne sont pas exactement semblables à ceux de la population d’origine.
La raison en est simple. Chaque individu possède un patrimoine génétique commun mais il est unique.
Sa combinaison génétique spécifique lui vient de son père et de sa mère.
Au fil des générations, certains gènes peuvent disparaître et d’autres subsister.
Les gènes n’expliquent pas tout quant aux différences physiques externes.
L’environnement et le climat ont joué un rôle essentiel.
Un individu blond à la peau blanche est plus sujet au cancer de la peau par fort ensoleillement qu’un individu à peau noire.
A l’inverse, une personne à peau noire synthétise moins la vitamine D qui est indispensable pour fixer le calcium dans les os qu’une personne à peau claire.
Notre organisme en fabrique naturellement sous l’influence des rayons ultraviolets du Soleil. Cela signifie qu’une personne à peau noire qui vit dans une zone peu ensoleillée est plus exposée au rachitisme.
A partir des recherches génétiques, on peut faire quelques suppositions et penser que lors de la colonisation de la planète, une "sélection" naturelle s’est opérée car certaines vulnérabilités provoquaient une plus grande mortalité.
Ce dont nous sommes certains c’est que les changements de couleur se sont opérés assez rapidement, pas plus de quelques milliers de générations.
Ce qui est intéressant c’est que deux ethnies proches physiquement peuvent avoir un patrimoine génétique assez éloigné.
C’est le cas des Papous en Océanie et des Bantous en Afrique.
Ils se ressemblent physiquement : petits, peau très foncée, cheveux crépus.
Pourtant, les Papous sont génétiquement proches des Vietnamiens et des Chinois tandis que les Bantous sont proches des autres Africains.
Mais, leur point commun est l’environnement et le climat : les deux populations vivent dans la forêt équatoriale.
Depuis la naissance des premiers Hommes modernes, ce qui a changé c’est l’aspect extérieur, les couleurs, les cultures et les religions mais peu les gènes.
On pourrait penser qu’avec la mondialisation, notre espèce tend vers l’uniformisation. Cependant, les migrations ne concernent qu’une toute petite partie de la population, environ 10%.
Notre espèce est grégaire et ne migre que contraint et forcé.
Par contre, il existe une plus grande diversité d’ethnies dans les métropoles.
Les préjugés pourraient nous faire penser que ce mélange va aboutir à un métissage de notre espèce. Mais, c’est faux. La génétique est là pour le prouver.
Par exemple, le mélange du noir et du blanc ne donnera pas au fil des générations des métis à la peau café-au-lait.
C’est généralement le cas pour la première génération mais pas pour les suivantes qui reconstituent les types des grands-parents : soit noir, soit blanc.
C’est aussi ce qui explique que des jumeaux peuvent avoir une couleur de peau différente. En juillet 2008, des jumeaux de couleur de peau différente sont nés en Allemagne.
La mère, à la peau noire, était originaire du Ghana et le père, à la peau blanche, était de souche allemande. Ce type de naissance est assez rare mais pas exceptionnel.
Le Brésil est un bon exemple. Les Brésiliens possèdent un patrimoine génétique qui combine les gènes amérindiens, africains et européens.
C’est pour cette raison que les individus sont si différents physiquement.
Certains Brésiliens sont blonds aux yeux clairs, d’autres ont la peau noire et les cheveux crépus ou d’autres encore ont la peau légèrement basanée.
Le métissage n’uniformise pas et les types originaux ne disparaissent. Au contraire, le métissage augmente la diversité car les gènes s’associent au lieu de se diluer.
Ceux qui pensent encore que notre patrimoine génétique est en danger peuvent donc être rassurés.
Inutile de préciser que toutes les théories fumeuses sur les races dont certaines seraient supérieures à d’autres peuvent être qualifiées de tout sauf de scientifiques.
Physiquement, nous évoluons très lentement. Il faudra compter en millions d’années pour que ces changements soient visibles.
L’homme reste soumis aux lois de la biologie et nous sommes sujets à des adaptations.
Le brassage actuel permanent des gènes rend impossible l’apparition par dérive génétique des caractères récessifs.
Il est probable que dans plusieurs millions d’années, nos descendants auront un aspect physique différent.
Peut-être alors pourrons nous parler de nouvelles races si des mutations génétiques importantes s’effectuent.
Je conclus avec cette très belle phrase d’Hubert Reeves, astrophysicien à la renommée internationale :
« L’intelligence est-elle un cadeau empoisonné ?
Se pose maintenant à nous cette question cruciale : sommes-nous en mesure de coexister avec notre propre puissance ?
Si la réponse est non, l’évolution continuera sans nous. »
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