
La "presque reine" (elle moura quelques heures avant son mariage, qui allait faire d'elle la Reine de France) a, du fait même de son destin tragique,fasciné tant ses contemporains que la postérité. Ainsi Agrippa d’Aubigné, pourtant généralement avare de compliments, salua en elle, celle qui poussa le roi à rédiger et signer l’édit de Nantes : "C’est une merveille, comment cette femme de laquelle l’extrême beauté ne sentait rien de lascif, a pu vivre en reine plutôt qu’en concubine tant d’années et avec si peu d’ennemis. Les nécessités de l’État furent ses seules ennemies".
Le 18 juin 1590, le siège de Paris s'étirant en longueur, Roger de Saint-Lary, sieur de Bellegarde, grand écuyer de France, veut présenter sa maîtresse Gabrielle d'Estrées au roi. Ils partent tous deux au château de Cœuvres qu'habitait Gabrielle (son père, Antoine d'Estrées, était marquis de Cœuvres), Henri IV tombe fou amoureux d'elle. Gabrielle lui résiste plus de six mois, mais finit par lui céder le 20 janvier 1591 au siège de Chartres. Il la marie par souci des conventions (à Nicolas Damerval de Liancourt), puis demande à ce que le couple divorce pour la rendre libre, l'appelle à la cour, crée pour elle le duché de Beaufort et comble d'honneurs tous sa famille. Elle reçoit de Henri IV les titres de marquise de Montceaux (1595), puis de duchesse de Beaufort(1597) et juste avant sa mort duchesse d'Etampes (1599).

Les français détestent Gabrielle d’Estrées qu’ils jugent capricieuse, hautaine et de mauvaise influence sur le roi mais qui en plus se permet de le tromper. Depuis que Henri IV l’a faite duchesse de Beaufort en 1597, le peuple ne l’appelle plus que "duchesse d’ordure".
Le projet de mariage qu'entretient Gabrielle d'Estrées avec Henri IV, est empêché par le Pape Clément VIII plutôt hostile à la répudiation de Marguerite de Valois, épouse du roi depuis 1572. Cette dernière s'y oppose également, même si elle est séparée du roi de longue date. Le roi apprend que son épouse consent enfin à divorcer en février 1599.


Ses obsèques furent célébrées dans l'Église Saint-Germain-l'Auxerrois avec les honneurs liés à son rang. Elle fut enterrée dans le chœur de l'église de l'Abbaye de Maubuisson, dirigée par sa sœur Angélique d’Estrées.
Après sa mort, Henri IV racheta le domaine à ses héritiers et l'offrit à Marie de Médicis à l'occasion de la naissance de Louis XIII.
Elle avait eu de Henri IV, entre autres enfants, César, chef de la maison de Vendôme.
Au lendemain de sa mort, Henri IV écrivit : « Mon affliction est aussi incomparable que l'était le sujet qui me la donne. Les regrets et les plaintes m'accompagneront jusqu'au tombeau. La racine de mon cœur est morte et ne rejettera plus... »
La belle Gabrielle eut droit à des funérailles royales. Le roi porta le deuil en s'habillant tout de noir, ce qu'aucun monarque français n'avait encore jamais fait.

Les modèles sont identifiés : Gabrielle d'Estrées (1571-1599), favorite du roi Henri IV (1553-1610), et sans doute une de ses soeurs, la duchesse de Villars ou la maréchale de Balagny. Le geste étrange et affectueux de la jeune femme, qui pince le sein droit de Gabrielle d'Estrées, a souvent été interprété comme un symbole de la grossesse de Gabrielle, enceinte en 1594 de César de Vendôme, fils naturel d'Henri IV .
À l'arrière-plan, la scène de la jeune femme cousant, peut-être une layette pour l'enfant à naître, confirme ce symbole de la grossesse de la favorite royale. Ce tableau fut acquis par le musée du Louvre en 1937.
Cette oeuvre demeure anonyme, bien que peinte dans un style très caractéristique de la deuxième période de l'école de Fontainebleau. Elle montre l'influence de l'art italien de la Renaissance, dans le modelé sensuel des corps des deux jeunes femmes, mais comporte aussi des références à l'art flamand, dans l'intimité de la scène peinte à l'arrière-plan.
L'artiste a utilisé avec habileté la technique du trompe-l'oeil, peignant de manière imitative et réaliste le drap dans la baignoire et les deux tentures qui encadrent la scène. La profondeur, créée par la scène qui se déroule dans une autre pièce à l'arrière-plan, accentue encore l'effet de trompe-l'oeil. Ce tableau coloré et étrange dans la mise en scène des deux jeunes femmes au bain et mystérieux dans les symboles - comme la bague présentée par Gabrielle d'Estrées - a connu en raison de son traitement sensuel un grand succès auprès du public. Le modelé des deux corps féminins nus, sensuels et d'une grande délicatesse est provoqué par l'éclairage, provenant de la gauche du tableau, dirigé sur les deux jeunes femmes, l'arrière-plan du tableau étant plongé dans la pénombre.
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