jeudi 17 septembre 2009

Un Guggenheim sur l'île du bonheur ... !

Quand le roi du pétrole se prend d'intérêt pour l'art contemporain cela donne... un contrat signé à 1 milliard de dollars ! Le prince sultan Bin Tahnoon et Thomas Krens, le président de la fondation Guggenheim, ont en effet signé un projet qui verra le jour en 2011.
Cette nouvelle institution n'est pas sans enjeux diplomatiques et surtout économiques. Les pays du Golfe se lancent ainsi dans une course au développement culturel. Et en vue de ces nouveaux enjeux stratégiques chaque pays a son effigie. Le Koweït et son musée d'art moderne, le Qatar et son musée des arts islamiques, etc...

En ce qui concerne le futur Guggenheim d'Abou Dahbi les français participent de très près à son élaboration : Ieoh Ming Pei, l'architecte de la pyramide du Louvre pense les plans, Jean Michel Wilmotte signe sa muséographie. Mais d'autres architectes tels que Jean Nouvel, le Californien Frank Ghery, la britannique Zaha Hadid et le Japonais Tadao Ando travaillent également sur le projet.
C'est au large de la capitale des Emirats arabes unis que la Fondation Guggenheim, basée à New York, va construire un "Guggenheim Abu Dhabi" (GAD).
Le musée sera conçu par le célèbre architecte américain Frank Gehry, créateur du Guggenheim de Bilbao, a annoncé le directeur de la Fondation Guggenheim, Thomas Krens, lors de la cérémonie de signature.


Il sera établi sur l'île naturelle de Saadiyat, ou l'île du bonheur, d'une surface de 27 km2 située à 500 mètres au large d'Abou Dhabi. Le GAD, dont la construction devrait durer cinq ans environ, s'étalera sur une surface de 30.000 m2, pour devenir ainsi le plus large des cinq autres musées de la Fondation Guggenheim au monde (New York, Bilbao, Berlin, Venise et Las Vegas).

Selon un communiqué (Frank Ghery ci-contre) distribué lors de la cérémonie, le coût de l'infrastructure pour le projet global de l'île de Saadiyat est estimé à 4 milliards de dirhams (plus de 1 milliard de dollars).
Le musée, qui acquérra sa propre collection d'ici l'inauguration, exposera aussi des oeuvres appartenant déjà à la fondation. La collection du musée sera représentative de l'art contemporain dans le monde entier avec une place spéciale pour le Proche-Orient.
"Toutes les oeuvres d'art exposées respecteront la culture et l'héritage national et islamique d'Abou Dhabi", s'engage la Fondation dans son communiqué.

Interrogé sur les moyens de concilier la modernité et l'audace de l'art contemporain tout en respectant les valeurs de cette région islamique, M. Krens a affirmé que "l'objectif n'est pas d'entrer dans une confrontation, mais de s'engager dans un échange culturel".
"Il y a des choses que nous ne faisons pas non plus à New York car nous jugeons inapproprié de les faire dans cette ville", a-t-il ajouté.
"La nudité, les figures et les thèmes religieux seront totalement exclus", a déclaré un responsable de la fondation à l'AFP sous couvert de l'anonymat.
Le musée sera la propriété de la Compagnie d'Abou Dhabi pour le développement touristique et l'investissement (publique) tandis que la Fondation Guggenheim dirigera le programme du musée, dont le développement des collections.

M. Gehry a affirmé qu'il était "encore trop tôt" pour livrer sa vision de la forme que prendra le musée et du matériel à utiliser pour respecter la nature et le climat de cette région désertique. "Je sais qu'il fait chaud.
L'emplacement choisi étant en bord de mer, il pourrait y avoir des tempêtes de sable, ce qui porterait à exclure le verre", a déclaré M. Gehry à l'AFP.
"Il est important qu'un bâtiment soit un bon voisin et non juste une créature étrangère arrivant de l'espace", a-t-il ajouté en soulignant que "l'usage de céramiques dans les façades pourrait être très intéressant".

Le futur musée d'art moderne devrait servir de pièce maîtresse du développement de la region, où des logements, des hôtels, un parc, un golf, d'autres musées... devraient également être érigés.
Certains ne voient pas ce projet d'un bon oeil, craignant qu'à force de multiplier les bâtiments sous la "marque" Guggenheim, ils deviennent l'équivalent artistique de Planète Hollywood.
N'éxagérons rien ... !

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