vendredi 11 septembre 2009

"Non ma fille, tu n'iras pas danser"

Un film réalisé par Christophe Honoré interprété par Chiara Mastroianni, Louis Garrel, Jean-Marc Barr et l'excellent Marcial Di Fonzo Bo se déroulant en Bretagne ... je ne pouvais qu'être excité à l'idée d'aller voir ce film.
C'est un film Français dans tout ce que cette expression peut vouloir dire !
Moins virtuose et vif que "la belle personne", moins émouvant et poétique que "les chansons d'amours", moins noir et social que "dans paris", "Non ma fille, tu n'iras pas danser" joue sur d'autres terrains, Honoré s'essayant au drame familiale pur.

Dans le cinéma de Christophe Honoré se trouvent à la fois la profonde désinvolture des personnes et l'exaltation de leurs destinées. La dose de chacune de ces notions varie d’un film à l’autre. Ici, le cinéaste interroge avec justesse la maternité et les liens que tissent les familles sur un mode tour à tour léger puis grave. Les mères qui se succèdent à l’écran participent de cette différenciation : Léna (Chiara Mastroianni), maman impulsive et torturée, ayant quitté homme et profession pour se consacrer à ses enfants ; sa soeur, Frédérique (Marina Foïs), proche de la rupture avec son mari ; et leur mère, Annie (Marie-Christine Barrault), flegmatique, dont les apparitions soulignent la profonde détresse de Léna. L’équilibre du film repose sur cette mère célibataire, et sa durée sur l’étalement de la névrose du personnage. Honoré souligne cette focalisation par des face-à-face à cran entre Léna et sa famille. La direction d'acteurs et les talents individuels de Marina Foïs, Louis Garrel ou Jean-Marc Barr, entre autres, offre une palette très différenciée de personnages. Chose trop rare au cinéma, le film singularise chaque profil, et démontre par naturalisme l'intensité des sentiments et la diversité des réactions. Mais cette profusion dans l'interprétation contraste avec un dépouillement extrême de la mise en scène, en termes de découpage et de montage.
Le début est parfait. L'intrigue s'installe, les personnages sont bien construits.
On tombe littéralement amoureux de Léna. On est bouleversé par son personnage de femme libre apprivoisant son désir de liberté.
Le film a beau montrer une femme étouffée par les normes, culpabilisée par ses proches, c'est un moment de cinéma très tonique, un film triste qui procure beaucoup de joie ...
Pour finir 2 scènes sont vraiment épatantes : la première est la rencontre entre Léna et Simon ou on a l'impression de redevenir adolescent ... la seconde étant le fest-noz métaphorique en costume traditionnel breton.
Un magnifique film !


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