vendredi 11 septembre 2009

Keith Haring

Keith Haring, né le 4 mai 1958 à Reading en Pennsylvanie et mort le 16 février 1990 (à 31 ans) à New York, est un artiste majeur des années 1980 et activiste américain.

Petit, Keith Haring écoute Aerosmith, les Beatles, et consomme drogues et alcool. À 18 ans il entreprend des études de graphisme commercial à Pittsburgh puis continue à l'école des Arts visuels de New York. Il s'essaie à autant de disciplines que le collage, la peinture, les installations, la vidéo, etc. mais son mode d'expression privilégié demeure le dessin. À New York, et plus particulièrement dans l'East Village, il découvre la foisonnante culture alternative des années 1980 qui, hors des galeries et des musées, développe son expression sur de nouveaux territoires : rues, métros, entrepôts, etc. Il rencontre des artistes de la vie underground new-yorkaise tels Kenny Scharf et Jean-Michel Basquiat avec qui il devient ami, et organise ou participe à des expositions et performances au Club 57, qui devient le lieu fétiche de l'élite avant-gardiste. C'est à cet endroit que le Bébé rayonnant, un des pictogrammes les plus connus de l'artiste, fut inspiré.

Inspiré par le graffiti, tenant du Bad Painting, et soucieux de toucher un large public, Haring commence à dessiner à la craie blanche sur des panneaux publicitaires noirs du métro de New York. Il grave également des dalles de grès des trottoirs dans l'East Village (elles sont toujours présentes de nos jours). Un photographe, Tseng Kwong Chi, le photographie en permanence, même quand la police l'arrête. Il exécute plusieurs milliers de ces dessins, aux lignes énergiques et rythmées.

La griffe Haring, c'est la répétition infinie de formes synthétiques soulignées de noir avec des couleurs vives, éclairantes sur différents supports. C'est un récit permanent où l'on retrouve bébés à quatre pattes, dauphins, postes de télévision, chiens qui jappent, serpents, anges, danseurs, silhouettes androgynes, soucoupes volantes, pyramides ou réveils en marche, mais aussi sexualité et pulsion de mort.

Sa première exposition personnelle a lieu en 1982 à la galerie Tony Shafrazi de New York et rencontre un immense succès public. En 1985 il est invité à participer à la Biennale de Paris. Sa notoriété internationale ne cesse dès lors de s'accroître. Il participe à de nombreuses expositions internationales et exécute de nombreuses commandes prestigieuses, comme la fresque de l'Hôpital Necker de Paris. Dans son désir de rencontrer un large public et de rendre son art accessible au plus grand nombre, il ouvre en 1986, dans le quartier de SoHo, son Pop Shop, etc. illustrés par lui même, comme autant d'œuvres « au détail ». Cette démarche très controversée dans les milieux artistiques est néanmoins fortement appuyée par ses amis et son mentor Andy Warhol. Son travail l'amène à collaborer avec des artistes tels que Madonna, Grace Jones, Timothy Leary ou encore William S. Burroughs.

En 1988, il apprend qu'il est infecté par le virus du sida. Il s'engage dès lors fortement dans la lutte contre cette maladie, mettant tout son art et sa notoriété au service de cette cause et de sa visibilité. Il crée à cet effet la Keith Haring Foundation[1] en 1989 qui est chargée de venir en aide aux enfants et de soutenir les organisations qui luttent contre le sida.
Sa peinture est proche du mouvement de la figuration libre. Son œuvre, tel un langage figuré et volubile sur des sujets universels, reste comme l'une des plus importantes de la fin du XXe siècle.

Keith Haring meurt en février 1990.
Le marché de l'art a très vite récupéré le phénomène Haring, l'artiste a cependant toujours cherché à démocratiser l'œuvre d'art et à miner son statut élitiste.

Keith Haring a laissé une œuvre où l'innocence cache une réelle inspiration, comme si l'artiste n'avait jamais voulu grandir et qu'il regardait le monde avec des yeux d'enfant pour mieux parler des adultes.Artiste volubile, né dans la mouvance graffitiste des années 80 new-yorkaises, Keith HARING a dessiné sur les murs, sur le sol, sur des voitures...
Réinventant un langage universel avec de petits bonshommes joyeux, un tantinet concupiscents, pour une décennie heureuse, en quête de démocratisation et d'accès libre à l'art, loin des musées un peu poussièreux.
En 32 ans, dont 10 de peinture, Keith HARING a laissé une empreinte indélébile, sa signature, son message aux générations suivantes.

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