lundi 23 mars 2009

Quatre portes pour le paradis !

Habituellement, le paradis pour l'amateur de belles cylindrées ressemble soit à un coupé, soit à un roadster. C'est compter sans la Maserati Quattroporte, véritable GT à 4 portes ... Quatre portes pour le paradis ... !
Le marché des berlines de luxe est habituellement encombré par des "paquebots" assez conventionnels et discrets, conçus pour ne pas heurter une clientèle conservatrice détestant "faire des vagues". Et dans tous les cas, il s'agit de classiques "trois volumes", avec le compartiment moteur à l'avant, l'habitacle au centre et le coffre rejeté à l'arrière.
De ce point de vue, la Maserati Quattroporte, du haut de ses 5,05 mètres de long, répond à cette définition. Mais c'est sans doute le seul point commun que cette belle italienne peut avoir avec ses luxueuses consœurs.

Car en tant que digne Maserati, cette cinquième génération de Quattroporte met clairement l'accent sur le sport, sans oublier, et c'est heureux, le design. En clair, il s'agit du parfait contraire d'une ennuyeuse Lexus LS ou d'une conformiste Volkswagen Phaeton.
La Quattroporte bouscule avec bonheur les conventions en revêtant une sulfureuse robe haute couture signée non pas par Giugiaro, mais par Pininfarina. Il en résulte un équilibre parfait entre élégance et sportivité.

Derrière la calandre chromée frappée d'un menaçant trident, s'élance un interminable capot en aluminium, représentant à lui seul près du tiers de la longueur de la voiture.
Il est vrai que cet espace réservé à "la salle des machines" n'est pas de trop, puisqu'il accueille une véritable pièce d'orfèvrerie : un V8 4.2 d'origine Ferrari, délivrant pas moins de 400 ch à 7.000 tr/mn.
Pour évacuer les nombreuses calories que l'engin dégage, trois ouïes latérales sont creusées dans les flancs des ailes avant. La poupe évoque elle aussi les hautes performances en exhibant sans pudeur pas moins de quatre sorties d'échappement. Coincé entre ce mufle agressif et cet arrière plein de caractère prend place un vaste intérieur, qui lui n'a rien à envier aux meilleures limousines du moment.

Outre une habitabilité étonnante, tant aux places avant qu'à l'arrière, cet intérieur affiche une finition remarquable, où se mêle tradition et modernité.
Les connaisseurs reconnaîtront au centre de la planche de bord l'incontournable horloge de forme ovale, présente sur toutes les Maserati depuis de nombreuses générations. Les modernes apprécieront, eux, la finition Sport GT à la présentation encore plus radicale (inserts en carbone, jantes en alliage de 20 pouces…).
La finition Executive GT de notre modèle comblera les amateurs du luxe ultime. Cette version se distingue, notamment, par l'adoption de sièges arrière à réglages électriques chauffants, ventilés et… massants, sans oublier un combiné de ventilation indépendant, réservé aux passagers arrière.

Quant au traitement de l'habitacle, il adopte les plus beaux matériaux, que ce soit le cuir pleine fleur pour la sellerie, l'alcantara pour le ciel de toit ou le bois précieux pour les nombreux inserts.
On retrouve d'ailleurs ce superbe travail de marqueterie jusque sur des tablettes de travail rétractables accolées au dos des sièges, mais aussi à l'avant, seul endroit où figure curieusement en lettres chromées le nom de la voiture.
A l'avant justement, la modernité s'invite en force, à travers un équipement high-tech où rien ne manque, GPS couleur compris. L'ordinateur de bord, sans doute développé par la NASA, renseigne dans un combiné électronique sur la pression des pneus, l'état des amortisseurs ou tout éventuel défaut, sans oublier la vitesse engagée !

Car à l'instar du Coupé GT, la Quattroporte dispose d'une boîte robotisée à 6 rapports. Parfaitement calé dans un siège aussi confortable qu'enveloppant, je contemple alors les manomètres, qui trahissent la véritable philosophie de cette luxueuse berline. Le compteur de vitesse indique pas moins de 320 km/h tandis que le compte-tours est gradué jusqu'à 9000 tr/mn !
Contact mis, la luxueuse Quattroporte laisse enfin exprimer sa nature : celle d'une diva italienne à la sportivité bien affirmée. Pour lâcher les chevaux, il ne reste plus qu'à actionner cette fameuse boîte depuis des palettes situées derrière le volant. Celui de droite permet de monter une vitesse, tandis que celui placé à gauche sert à rétrograder.

Ceci fait saliver sur le papier mais à l'usage, cette boîte se montre malheureusement un brin paresseuse, du moins en mode "de base". Car en activant d'une pichenette le mode "sport", l'auto se trouve alors transfigurée.
Outre des modifications très nettes au niveau de la cartographie moteur, cette boîte robotisée fait de vous un Michael Schumacher, en accompagnant chaque changement de vitesse d'un léger coup de gaz. Plaisant !
Dès lors, il suffit d'écraser sans retenue l'accélérateur et de gérer les trajectoires. Et ceux qui pensent légitimement que ce V8 emprunté au Coupé GT se trouve sans doute plombé par le poids conséquent de la Quattroporte, et bien sachez qu'il n'en est rien.
En dépit d'une masse frôlant les deux tonnes en ordre de marche, cette Maserati file comme une flèche, en atomisant le 0 à 100 km/h en tout juste 5,2 secondes, dans de belles vocalises,
heureusement pas trop étouffées par l'excellente insonorisation.

Il faut en revanche composer avec un freinage peu endurant, son seul talon d'Achille. Un défaut à prendre en compte, car cette limousine sportive n'est pas hypocritement bridée à 250 km/h, à l'instar de ses concurrentes allemandes. La Maserati Quattroporte a en effet la rare faculté de faire voyager votre petite famille, si le cœur vous en dit, à plus de… 275 km/h chrono, sur autoroute allemande, bien sûr.
Facturée au tarif plutôt compétitif à ce niveau de prestation de 111 913 € en version de "base" (124 435 € en Executive GT), l’envoûtante et exclusive Maserati Quattroporte n’a finalement pas de concurrente directe.

Car parado -xalement, à bord de ce pullman inclassable à la fois luxueux et sportif, la meilleure place n’est finalement pas à l’arrière… mais bien derrière le volant !

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