
Le marché des berlines de luxe est habituellement encombré par des "paquebots" assez conventionnels et discrets, conçus pour ne pas heurter une clientèle conservatrice détestant "faire des vagues". Et dans tous les cas, il s'agit de classiques "trois volumes", avec le compartiment moteur à l'avant, l'habitacle au centre et le coffre rejeté à l'arrière.
De ce point de vue, la Maserati Quattroporte, du haut de ses 5,05 mètres de long, répond à cette définition. Mais c'est sans doute le seul point commun que cette belle italienne peut avoir avec ses luxueuses consœurs.

La Quattroporte bouscule avec bonheur les conventions en revêtant une sulfureuse robe haute couture signée non pas par Giugiaro, mais par Pininfarina. Il en résulte un équilibre parfait entre élégance et sportivité.

Il est vrai que cet espace réservé à "la salle des machines" n'est pas de trop, puisqu'il accueille une véritable pièce d'orfèvrerie : un V8 4.2 d'origine Ferrari, délivrant pas moins de 400 ch à 7.000 tr/mn.
Pour évacuer les nombreuses calories que l'engin dégage, trois ouïes latérales sont creusées dans les flancs des ailes avant. La poupe évoque elle aussi les hautes performances en exhibant sans pudeur pas moins de quatre sorties d'échappement. Coincé entre ce mufle agressif et cet arrière plein de caractère prend place un vaste intérieur, qui lui n'a rien à envier aux meilleures limousines du moment.

Les connaisseurs reconnaîtront au centre de la planche de bord l'incontournable horloge de forme ovale, présente sur toutes les Maserati depuis de nombreuses générations. Les modernes apprécieront, eux, la finition Sport GT à la présentation encore plus radicale (inserts en carbone, jantes en alliage de 20 pouces…).
La finition Executive GT de notre modèle comblera les amateurs du luxe ultime. Cette version se distingue, notamment, par l'adoption de sièges arrière à réglages électriques chauffants, ventilés et… massants, sans oublier un combiné de ventilation indépendant, réservé aux passagers arrière.

On retrouve d'ailleurs ce superbe travail de marqueterie jusque sur des tablettes de travail rétractables accolées au dos des sièges, mais aussi à l'avant, seul endroit où figure curieusement en lettres chromées le nom de la voiture.
A l'avant justement, la modernité s'invite en force, à travers un équipement high-tech où rien ne manque, GPS couleur compris. L'ordinateur de bord, sans doute développé par la NASA, renseigne dans un combiné électronique sur la pression des pneus, l'état des amortisseurs ou tout éventuel défaut, sans oublier la vitesse engagée !

Contact mis, la luxueuse Quattroporte laisse enfin exprimer sa nature : celle d'une diva italienne à la sportivité bien affirmée. Pour lâcher les chevaux, il ne reste plus qu'à actionner cette fameuse boîte depuis des palettes situées derrière le volant. Celui de droite permet de monter une vitesse, tandis que celui placé à gauche sert à rétrograder.

Outre des modifications très nettes au niveau de la cartographie moteur, cette boîte robotisée fait de vous un Michael Schumacher, en accompagnant chaque changement de vitesse d'un léger coup de gaz. Plaisant !
Dès lors, il suffit d'écraser sans retenue l'accélérateur et de gérer les trajectoires. Et ceux qui pensent légitimement que ce V8 emprunté au Coupé GT se trouve sans doute plombé par le poids conséquent de la Quattroporte, et bien sachez qu'il n'en est rien.
En dépit d'une masse frôlant les deux tonnes en ordre de marche, cette Maserati file comme une flèche, en atomisant le 0 à 100 km/h en tout juste 5,2 secondes, dans de belles vocalises,
heureusement pas trop étouffées par l'excellente insonorisation.

Facturée au tarif plutôt compétitif à ce niveau de prestation de 111 913 € en version de "base" (124 435 € en Executive GT), l’envoûtante et exclusive Maserati Quattroporte n’a finalement pas de concurrente directe.

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