lundi 23 mars 2009

La polémique ...

... autour des propos du Pape me fait marrer !
Le Cardinal André Vingt-Trois dit que l'on "veut se faire" le Pape et ce n'est pas faux.
Le Pape peut il dire autre chose que ce que nous avons tous entendu ? Bien sûr que non. Il est là pour rappeler la doctrine de l'église. Jean Paul II n'a jamais dit autre chose non plus, le responsable de la doctrine de la Foi étant déjà à l'époque notre Panzer Kardinal ...

Nous avons un Pape réactionnaire et peu pédagogue, voilà tout...!
On se souvient de cette gaffe, énorme, proférée à la veille de son voyage en Turquie (Il avait cité un empereur byzantin disant que les enseignements de Mahomet étaient "mauvais et inhumains"), il y eut plus récemment la réintégration de l’évêque intégriste et négationniste Williamson, l’homme qui croyait à l’immaculée conception mais demandait des preuves concernant l'existence des chambres à gaz ! Il y eut plus récemment encore l’inhumaine excommunication d’une petite fille brésilienne de 9 ans qui avait été violée par son beau-père, ainsi que des médecins qui lui ont sauvé la vie en la faisant avorter, comme si pour l’Eglise le corps de la femme, et là d’une enfant, n’était que le réceptacle passif des spermatozoïdes masculins ... Le beau-père quant à lui ne fut pas inquièté par une quelconque excommunication !
En tant que catholique par mon baptème (et de plus en plus que par mon baptème) je suis choqué de constater que pour l'église un viol est moins grave qu'un avortement, mais l'église ne peut pas dire autre chose ... !

Cela se passait à Recife dont l’archevêque fut Don Hélder Câmara qui, dans les années 60, était une des figures de la théologie de la libération en Amérique latine. Hier, pour la première fois, un Pape – horresco referens – prononça pour la première fois le mot de préservatif jusque là évité par ses prédécesseurs. Mais c’était pour dire textuellement : "S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème." Et de parler "d’humanisation de la sexualité", lui dont l’expérience en fait un spécialiste reconnu dans ce domaine …
Là où il y a un manque cruel de pédagogie c'est que l'église dit simplement qu'elle est contre le sexe sans amour, contre la consommation hystèrique du sexe. Le préservatif ne va pas résoudre ce problème au contraire puisqu'avec lui, on peut baiser sans risques (quoique ...) n'importe quand, n'importe où et n'importe qui ! Le préservatif ne va pas permettre de changer cette forme de sexualité. D'un point de vue théologale, il ne peut pas dire autre chose ...
Mais affirmer en Afrique que le préservatif "aggrave le problème", c’est de l’inconscience ou de la pure provocation. N'est-il pas vrai qu'il protège les femmes et peut empêcher la transmission du virus du sida ? Alors, pourquoi s'obstiner à en interdire l'usage ? Pourquoi ne pas dispenser une éducation à la sexualité qui, entre les mains des puissants réseaux de missionnaires catholiques, aurait des incidences considérables ?

En Afrique d’abord où "c'est la consternation", selon Alain Fogué, du Mouvement camerounais pour le plaidoyer à l'accès aux traitements (Mocpat) qui s’interroge : "le pape vit-il au XXIe siècle"? "Les gens ne suivront pas ce que le pape dit. Il vit au ciel et nous sur terre", a-t-il ajouté, précisant que sur "100 catholiques, 99 utilisent aujourd'hui le préservatif. Le pape doit savoir que la chair a tendance à être faible ! Le pape ne savait-il pas en arrivant au Cameroun que les personnes séropositives y représentent un nombre important de la population ?".
La vague d’indignation a rapidement touché tous les rivages : Le directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Michel Kazatchkine "demande au pape de retirer ses propos" sur le préservatif, qu'il juge "inacceptables". L’agence nationale de recherches sur le SIDA, Médecins du Monde, Act Up, Sidaction, la liste est longue, y compris chez les politiques. De Laurent Fabius jusqu’à Roseline Bachelot, "catastrophée" par ces propos "irresponsables" en passant par Daniel Cohn-Bendit pour qui ces propos s’assimilent à "un meurtre prémédité".

Alain Juppé a estimé que "ce pape commence à poser un vrai problème", car vivant "dans une situation d'autisme total". Autisme, c’est bien le mot au point que la France a exprimé par la voix de son ministère des Affaires étrangères sa "très vive inquiétude" après ces propos qui mettent en danger "les impératifs de protection de la vie humaine" face au sida. Car que reste-t-il de la charité dans ces actes et ses discours ? Quand la doctrine prend le pas sur la simple compassion, que reste-t-il ? Une bureaucratie comme les autres.

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