dimanche 1 février 2009

Quand Porsche met la main sur Volkswagen ...

Cela pourrait être une histoire de David et Goliath. C'est surtout une histoire de famille qui fleure bon la partie de poker. Mais avec des milliards d'euros en dotte ... Porsche, véritable machine à gagner de l'argent, est actuellement le constructeur le plus rentable au monde. Spécialiste s'il en est de la sportive, fabriquant 100 000 voitures par an, vient de prendre le pouvoir chez Volkswagen qui en produit 60 fois plus. Au nom de l'intérêt national, le constructeur du Sud a volé en chevalier blanc au secours du géant du Nord au motif que le prix de l'action trop bas l'expose à un raid d'investisseurs, plus versés dans la finance que dans la technologie.
Porsche, qui a maintenu son outil industriel en Allemagne, créant une nouvelle usine à Leipzig pour le Cayenne, martèle sa profession de foi du « made in Germany ». Si l'argument est recevable et si des synergies historiques existent entre VW et Porsche, la rivalité familiale a attisé ce dossier industriel.
Le but de cet achat est aussi d'offrir à VW le dynamisme qui manque au groupe de Wolfsburg, avec pour objectif ultime, celui de déloger Toyota de sa place de n°1 mondial d'ici... 2018. Pour avoir la majorité et donc les coudées franches, Porsche a d'abord racheter les 20 % appartenant au Land de Basse-Saxe, pour la coquette somme de... 10 milliards d'euros !

Ferdinand Piëch, brillantissime ingénieur et petit-fils de Ferdinand Porsche, dirige d'une main de fer le groupe Volkswagen même s'il n'est plus, en apparence, que président du conseil de surveillance. Mais c'est lui qui, à 71 ans, tient fermement la barre et, actionnaire de Porsche, se voit confronté aujourd'hui à ses cousins copropriétaires de la prestigieuse marque. Et à Wendelin Wiedeking, leur poulain, qui a fait de Porsche le constructeur le plus profitable de la planète. La succession de Piëch est de fait amorcée et le partenariat distant entre les deux marques aura alors vécu. VW y gagnera un bureau d'études exceptionnel, qui a d'ailleurs développé le Touareg, et Porsche, par l'effet démultiplicateur de la centrale d'achat VW, pourra discuter âprement les prix chez ses fournisseurs. Et augmenter encore un peu plus ses bénéfices.
Cette fusion n'est que le dénouement logique de relations très privilégiées entre les deux constructeurs : c'est en effet le Professeur Porsche qui fonda VW dans les années 30 !

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