samedi 24 janvier 2009

Le pavillon Français de Shanghaï 2010

Le projet de l'architecte Jacques Ferrier a été choisi pour représenter la France à l'Exposition universelle qui ouvrira en Chine le 1er mai 2010.
Un édifice comme suspendu sur un miroir d'eau, habillé d'une fine mantille de béton et dissimulant en son cœur un jardin suspendu.

Le projet conçu par l'architecte Jacques Ferrier a, mardi matin, été désigné lauréat de la compétition organisée pour la création du pavillon de la France à l'Exposition universelle de Shanghaï en 2010.
Pour cette manifestation qui se veut, dans son genre, la plus grande de tous les temps et qui n'attend pas moins de 100 millions de visiteurs, le président de la République, Nicolas Sarkozy, a voulu un édifice pérenne. Une manière de «poser une belle pierre en Chine», remarque José Frèches, président de la Compagnie française pour l'exposition de Shanghaï (Cofres). Mais aussi une profession de foi pour le développement durable pour un événement qui se place sous le thème «Meilleure ville, meilleure vie».

Quatre projets étaient en lice pour cette future ambassade qui, selon José Frèches, devra à la fois «donner aux Chinois, qui représenteront 98 % des visiteurs de l'Exposition, ce qu'ils attendent de la France, à savoir le romantisme et le raffinement, mais aussi montrer que nous sommes un pays d'innovation». Mais au jeu de cubes déstructurés de l'agence Périphériques, aux grandes ombrelles de Matthieu Poitevin et au bâtiment plutôt classique et fonctionnel de Rudy Ricciotti, le conseil d'administration de la Cofres a préféré le pavillon sensuel de Jacques Ferrier.

Allié au scénographe Ruedi Baur et aux paysagistes de l'agence TER, l'architecte rêvait de parler «de la ville sans parler technique, sans être uniquement dans le patrimoine et le luxe et tout en créant un dialogue entre deux cultures». Il a donc imaginé faire appel aux «sept sens, les cinq que nous connaissons mais aussi ceux du mouvement et de l'équilibre».

Jacques Ferrier illustre ces deux dernières perceptions très chinoises par l'architecture même de son bâtiment, édifice en semi-lévitation par la magie de sa structure extérieure très fine, en béton ultraperformant. Pour le reste, le visiteur aura l'occasion, au cours d'une déambulation en pente douce, de sentir notamment les effluves échappés de la cuisine des restaurants, d'entendre des bruits des villes françaises ou de profiter de la fraîcheur d'un jardin intérieur surprenant. Le pavillon de la France réinventera, en effet, les motifs à la française, laissant courir des broderies de verdure en toiture avant de les faire dégringoler dans son vaste patio.

Le défi est maintenant de lancer le chantier avant la fin de l'année. Ce pavillon dont le coût total s'élèvera à 50 millions d'euros, financés moitié par l'État, moitié notamment par des entreprises, devra être fin prêt le 1er mai 2010, jour d'ouverture de l'Exposition universelle. Pour relever ce défi, Jacques Ferrier a pour lui d'avoir déjà construit en Chine. L'architecte qui a réalisé la Cité de la voile-Éric Tabarly à Lorient, et par ailleurs finaliste de la compétition pour la future tour Signal de la Défense, a, en effet, achevé un établissement scolaire dans un nouveau quartier de Shanghaï.

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