dimanche 25 janvier 2009

Le pape réintègre les intégristes

Benoît XVI risque de faire frémir une nouvelle fois les plus progressistes de ses fidèles. En décidant d'annuler l'excommunication de 4 prêtres intégristes, véritable réactionnaire ultra conservateur, Benoît XVI veut remettre dans l’église catholique romaine, les intégristes exclus par ses prédecesseurs. Et ce faisant il va réintegrer dans l’église romaine, un évèque Richard Williamson, parfaitement négationiste qui remet donc en cause l'existence les chambres à gaz !!! L'information de la réintégration de ces 4 évèques a été révélée par le quotidien italien "Il Giornale", généralement très bien informé sur le Vatican. "La Croix", confirme, et annonce même la publication "imminente" du décret, "en fin de semaine ou début de semaine prochaine".
Après la réhabilitation de la messe tridentine, c'est un pas de plus vers la frange la plus extrémiste de l'Eglise.

Ce geste marque une nouvelle étape de la réconciliation entre l'Eglise, l'extrème droite et les Traditionalistes représentés par Marcel Lefebvre. Celui qui avait été évêque de Tulle est l'un des principaux opposants au concile Vatican II (1962-1965), fonde en 1970 la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, qui revendique plus de 100 000 fidèles à travers le monde. Au bout de plusieurs années de joutes doctrinales entre l'Eglise et la Fraternité, Mgr Lefebvre ordonne, sans l'accord du Vatican, quatre évêques de sa mouvance en 1988. Ce qui leur vaut l'excommunication, décidée par Jean-Paul II. Cette date marque le début du "schisme" entre l'Eglise et les Traditionalistes.

Depuis, à l'initiative du Vatican, le dialogue se renoue entre les deux parties. Jean-Paul II avait lui même débuté le rapprochement mais Benoît XVI l'a largement accéléré. L'ancien préfet de la Congrégation de la Doctrine de la Foi, plus conservateur que son prédecesseur, apparaît plus sensible aux revendications des Lefebvristes. En juillet 2007, Benoît XVI, par un décret personnel, réhabilitait la "messe tridentine" prononcée en latin - issue du Concile de Trente (1545-1563) - même si la messe moderne reste le principe. Deuxième geste envers les Traditionalistes, en juin 2008, lorsque le Vatican renonce à exiger des adeptes de Mgr Lefebvre la reconnaissance claire du concile Vatican II.

Plus globalement, depuis le début de son pontificat, Benoît XVI ex patron de l’inquisition déguisée sous le patronyme de "congrégation pour la doctrine de la foi", prend des engagements qui font plus que polémiques et mêmes au sein de l'Eglise. En 2008, il s'est par exemple prononcé plusieurs fois en faveur de la béatification du pape Pie XII, très controversé pour son silence et sa passivité face à la Shoah lors de la Seconde Guerre mondiale. Son rôle fait d'ailleurs toujours l'objet d'un débat historique. Au tout début de sa prise de pouvoir, Benoît XVI avait également choqué lors d'un discours prononcé à Ratisbonne, dissertant sur le lien entre la foi et la raison. "Montre-moi ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu ne trouveras que des choses méchantes et inhumaines, comme son ordre de diffuser par les moyens de l'épée la foi qu'il professait", avait-il déclaré, citant une controverse de la fin du Moyen Âge et provoquant une vague de violence anti-chrétienne dans le monde.
En septembre dernier, au cours de sa visite en France, le pape avait lancé à Lourdes un appel aux vocations religieuses, rappelé aux évêques les dogmes contre la "permissivité morale" et leur avait suggéré une ouverture vers les traditionalistes.
Benoît XVI, lorsqu'il n'était encore que le cardinal Josef Ratzinger, était apparu au Concile Vatican II comme un théologien libéral. Il a ensuite évolué vers des thèses très conservatrices, au point de s'être vu affublé par ses détracteurs du sobriquet de "Panzerkardinal".
Je me sens décidément de moins en moins catholique.

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