mercredi 11 novembre 2009

Eoliennes, le vent tourne t-il avant Copenhague ?


L’Espagne vient d’adresser un signe d’espoir à quelques jours des négociations sur le climat de Copanhague. En effet, à quelques encablures du sommet de Copenhague, l’Espagne a annoncé, dimanche, que 50% de l'électricité produite sur son territoire provenait d'éoliennes ! "De quoi tordre le cou à certains faux-arguments sur le peu de productivité des éoliennes et redonner de l’espoir pour Copenhague" selon FNE.

Pour Marc Sénant, Chargé de mission du pôle IPS : "Au même moment, l’Espagne récolte les fruits de ses efforts grâce au choix d’une politique énergétique durable tandis que la France panse les plaies d’un parc nucléaire dépassé, cherche des réponses à l’approvisionnement des français, investit dans du stockage de CO² au lieu d’éviter d’en rejeter… Nous avons ici deux modèles différents et sans doute aussi deux avenirs différents, à moins que les autorités françaises n’ouvrent les yeux très rapidement."

RTE (Réseau Transport Electricité) a récemment annoncé que la France devra importer de l’électricité cet hiver. L’éolien présente là aussi un atout intéressant : lorsque sa production est maximale, c’est souvent là où les besoins en électricité sont les plus importants. Autrement dit, il y a concomitance dans le temps entre les demandes les plus élevées et l’offre la plus forte (période de grands vents : hiver).

Pour Arnaud Gossement, porte parole de FNE : "Malgré le climat peu optimiste à quelques jours de Copenhague, cette annonce du gouvernement espagnol nous redonne des couleurs : Oui l’éolien ça marche ! Oui des alternatives au charbon et au nucléaire existent ! Oui nous pouvons sortir du modèle qui nous a menés là où nous sommes !"

France Nature Environnement, qui a toujours cru au potentiel de l’éolien félicite les autorités espagnoles des choix qui les ont amené à ce résultat remarquable et invite les autorités françaises à reconsidérer les choix énergétiques de la France de demain.

Pendant que la France met en œuvre les procédures afin d’éviter une réaction en chaîne au Tricastin, que les experts calculent la part d’énergie qu’il va falloir importer cet hiver, ou que le premier ministre vient à la rescousse d’AREVA attaqué sur la sécurité de son futur réacteur, l’Espagne montre la voie avec un retour d’expérience extrêmement encourageant pour l’avenir !
Le précédent "record" était de 44%. Dimanche, entre 03h20 et 08h40, plus de moitié de l'électricité produite en Espagne était d'origine éolienne, avec un pic à 53%. El Pais, qui rapporte l'information ce lundi, l'explique par de très forts vents soufflant sur une bonne partie de la péninsule.

Le président de REE, le gestionnaire du réseau de transport électrique espagnol, Luis Atienza, a déclaré au journal que ce record "est une borne qui nous remplit d'orgueil". Au total, 11.500 mégawatts ont été produits, l'équivalent de 11 réacteurs nucléaires ou de dizaines de centrales à charbon..

L'Espagne, qui a résolument parié depuis plusieurs années sur les énergies renouvelables, bénéficie dans son ratio énergétique de 13% d'éolien, entre 9 et 10% d'hydraulique et 2,5% de solaire. La capacité installée en énergie éolienne peut atteindre 17.700 mégawatts, plus de dix fois celle de 1999, et l'objectif espagnol est d'atteindre une capacité de 40.000 mégawatts en 2040.
Le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero a décidé de sortir progressivement l'Espagne de l'énergie nucléaire, en exploitant les centrales jusqu'à leur fin de vie, au profit des renouvelables. Un des défis concernant l'énergie éolienne est de répartir la courbe de demande au cours de la journée, afin que toute l'énergie produite soit consommée.

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