mardi 20 octobre 2009

"Les larmes d'Eros" ou L'amour et la mort dans les arts visuels ...

Le Musée Thyssen-Bornemisza de Madrid et la fondation Caja Madrid consacrent à partir du 20 octobre une exposition intitulée "les larmes d’Eros", avec pour ambition de traiter le "sujet le plus universel au monde par le biais des mythes et des icônes érotiques".
Cette exposition composée d’environ 120 pièces (peintures, sculptures, photographies et vidéos) les différents mythes qui structurent notre vision de l’érotisme (naissance de Vénus, Eve et le serpent, Andromède enchaînée…) représentés par les grands maîtres anciens comme par les contemporains.
"Nous cherchons à attirer tous les publics à cette exposition qui peut être comprise et appréciée par un spectateur privé de toute explication car tout le monde connaît les mythes qui ont été choisis", a expliqué lundi le commissaire de l’exposition et directeur artistique du musée Thyssen, Guillermo Solana.
"Il s’agit d’établir un dialogue entre les grand maîtres anciens et les artistes contemporains, particulièrement ceux du 19e siècle qui ont révisé en les érotisant nombre de mythes chrétiens et gréco-latins", ajoute M. Solana.

La première partie évoque la relation entre la douleur et le plaisir à travers des thèmes de la mythologie classique et de la tradition judéo-chrétienne, tels que la naissance de Vénus ou les Tentations de Saint-Antoine ou encore le martyre de Saint-Sébastien.
L’exposition qui tire son nom d’un ouvrage dans lequel le Français Georges Bataille aborde l’intime relation entre Eros et Tanatos – la pulsion sexuelle et l’instinct de mort -, frappe par l’éclectisme des oeuvres exposées.
Le visiteur, devenu voyeur, caresse des yeux une Venus sortie des eaux, représentée sous les traits d’une lolita américaine, une Andromède peinte par Gustave Doré illustrant le bondage en passant par un baiser de Dracula par Andy Warhol.

La seconde partie, intitulée Le songe éternel, s'intéresse plus particulièrement au parallélisme souligné par certains artistes tout au long de l'Histoire entre la mort et l'extase amoureuse, à partir de mythes comme ceux d'Apollon et Jacinthe, Vénus et Adonis ou encore le Songe d'Endymion. l'exposition aborde le thème de la mort érotisée, en revisitant par exemple lors du chapitre consacrée à Cléopâtre, la confusion entre agonie et "petite mort".

Cette volonté de dialogue entre artistes du passé et contemporains, montre l’éternelle pertinence de ses mythes, notamment dans l’oeuvre de l’artiste américaine Cindy Sherman qui se change en "femme fatale" en tenant dans une main une tête d’homme, la décapitation étant un symbole antique de castration. Le spectateur comprendra mieux que jamais le sens de l'expression mourir d'amour, car d'une certaine façon certaines idylles amoureuses ne peuvent atteindre leur plénitude que dans l'au-delà.

L’exposition restera ouverte jusqu’au 31 janvier.

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