
Alors qu'il tentait de démontrer que sa réforme avait été victime de désinformation auprès du public américain et qu'il était urgent d'agir, Obama s'est heurté à des Républicains peu convaincus ou peu soucieux de l'être.
Le commentaire de Wilson a immédiatement été accueilli par un vaste murmure de réprobation côté démocrate, mais aussi côté républicain. Par la suite, le représentant républicain a diffusé à la presse un communiqué dans lequel il présente ses excuses au président Obama pour son "manque de civilité", tout en affirmant qu'il restait en désaccord avec celui-ci.
L'intervention du président américain avait pourtant débuté sous les applaudissements, y compris du côté des conservateurs qui s'opposent à sa réforme. Les deux camps se sont par exemple levés pour applaudir les propos du président, lorsque celui-ci a assuré: "Il sera illégal de la part des compagnies d'assurance de refuser de vous couvrir si vous êtes déjà malades".

Mais les républicains ont parfois émaillé le discours du président de ricanements désapprobateurs, certains répétant "Quelle réforme ?". Certains, comme le chef de la minorité de la Chambre, John Boehner, sont restés de marbre pendant tout le discours. D'autres ont pianoté sans retenue sur le clavier de leur Blackberry.
Barack Obama a pourtant tendu la main au camp adverse en se tournant notamment vers son ancien rival à la présidentielle de 2008 John McCain. Il a ainsi repris à son compte une idée du sénateur de l'Arizona (sud-ouest) visant à créer une couverture spéciale pour protéger financièrement les personnes atteintes de maladies pouvant nécessiter de nombreux soins.
"C'était une bonne idée lorsque le sénateur McCain l'a proposée au cours de la campagne, c'est une bonne idée maintenant, et nous devrions la reprendre", a déclaré le président. Avec un large sourire, John McCain s'est levé, a levé le pouce et a applaudi.

Il avait choisi cette intervention solennelle, devant les représentants et les sénateurs et en direct sur les grandes chaînes de télévision, pour marteler sa volonté d’offrir aux Américains une couverture santé universelle. Objectif : recadrer le débat sur l’assurance santé et régler quelques comptes.
L’entourage du président avait fixé quatre grandes priorités : répondre aux critiques entendues au mois d’août, expliquer le financement de la réforme, être plus précis sur ce plan et enfin… élever le débat. Ainsi a-t-on vu un Obama combatif, comme aux temps délicats de sa campagne électorale. S’adressant aux opposants républicains, il a dénoncé les "calculs politiques".
En s’adressant à l’aile libérale (c’est-à-dire la plus à gauche) du Parti démocrate, il a mis en garde contre les revendications trop simplistes. "Obama s’est conduit comme le réel centriste qu’il est, juge David Brooks, du New York Times . Il a donné des gages à gauche et des gages à droite."

Barack Obama a globalement convaincu… voire ému. A la fin de son discours, il a mentionné le sénateur Ted Kennedy, décédé récemment et qui a mené le combat pour une assurance santé universelle pendant trente ans. Surtout, Obama a parlé du "caractère américain". Cette idée que "nous nous dépassons". Et qu’il est invraisemblable que les Etats-Unis soient "la seule démocratie avancée de la terre, la seule nation riche" à ne pas pourvoir ses citoyens d’une couverture médicale universelle.
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