lundi 7 septembre 2009

La Mini fête ses 50 ans ...

En 1955, Sir Leonard Lord, alors haut responsable de la British Motor Corporation (BMC), demande à Alec Issigonis de concevoir une nouvelle voiture économique, à cause de la crise du canal de Suez. Le génie de la Mini va alors se résumer en quelques traits : traction avant, vitres coulissantes, boîte de vitesses sous le moteur en position transversale, roues 10 pouces montées sur suspensions indépendantes et réservoir cylindrique (non retenu finalement). Le véhicule consacre 80% de sa longueur à loger ses occupants et leurs bagages.

Alec Issigonis, ingénieur anglais d’origine grecque, va mettre trois mois pour imaginer la Mini. Le prototype sera produit seulement au bout de huit mois d’études, et verra le jour en octobre 1957. A l’époque, la concurrence avait adopté des choix très différents, à savoir le "tout à l’arrière", moteur et propulsion, sur les trois véhicules les plus vendus (Volkswagen Coccinelle, Fiat 500 et Renault Dauphine). Alec Issigonis, qui appréciait les Citroën, choisit lui une orientation "tout à l’avant".

Le 4 mai 1959, la première Mini, nommée "Austin Seven", quitte la chaîne de montage de l’usine de Longbridge, dans la banlieue industrielle de Birmingham (nord de l’Angleterre). Cinq semaines plus tard, sa jumelle, la Morris Mini Minor quitte l’usine d’Oxford. A leur sortie, le public boude ces deux nouveaux modèles, trop anti-conformistes.

Le moteur de 948 cm³ de cylindrée, utilisé dans la Morris Mini Minor, développait 37 chevaux, ce qui était plus que suffisant. La première voiture testée atteint une vitesse de pointe de 145 km/h, ce qui était beaucoup trop pour cette petite voiture. Pas plus les freins que les suspensions étaient à la hauteur d’une telle sollicitation. La puissance fut donc réduite à 34 chevaux, en diminuant la cylindrée à 848 cm³. Ce qui équivalait tout de même à 120 km/h.

En 1959, 19.749 Austin Seven et Morris Minor sortirent des usines de Birmingham et d’Oxford. L’année suivante, quelque 116.677 modèles sont produits. Le succès croissant de la Mini alla de paire avec les exigences que l’on plaçait dans ce véhicule. British Motor Corporation réagit dès 1960, par le lancement de deux variantes : le Van et l’Estate.

La Mini Van et sa décoration typique est appelée couramment «Woodie», en référence à son habillage en bois. L’empattement rallongé offre des places arrière beaucoup moins spartiates et un coffre plus accueillant. Résultat : une longueur passant de 3,05 m à 3,30 m, et une charge utile oscillant entre 250 et 275 kg. La fourgonnette, tout comme le combi, est entièrement vitrée et possède deux portes à l’arrière.

La Mini, qui n’est pas encore adoptée par les classes populaires, devient rapidement la voiture de tout ceux qui bougent dans la société britannique. Ou ceux qui veulent donner cette impression. Les femmes l’adorent. Il y a en a pour tous les goûts et pour tous les prix.

La conception très innovante de la Mini à l’époque, avec son moteur transversal très compact, ses suspensions originales, ses roues de petite taille, en fait très rapidement une reine des villes. Elle devient rapidement la coqueluche des londoniens. La Mini, au même titre que le Palais de Westminter ou Big Ben, est un véritable monument, fierté des Britanniques. En 1965, la production atteint le million.

Au début des années 70, la gamme s’élargie. La Mini 1000 (photo), la Mini Clubman et la Mini 1275 GT, le modèle de pointe de la gamme "long nose", font leur apparition. Ces nouveaux modèles possèdent de la moquette et des applications en cuir sur les sièges, ainsi qu’un cendrier. Mais le chauffage n’existe qu’en série, y compris sur le modèle de luxe.

La Mini intéresse rapidement John Cooper, accessoirement pilote et préparateur de voiture. Cooper est admiratif devant ce véhicule au centre de gravité très bas, sa bonne répartition des masses et sa tenue de route incroyable. Il décide de modifier la Mini et essaie de l’optimiser. Présentant extérieurement peu de différences avec l’élégante et paisible citadine, la Cooper affiche une puissance de 55 chevaux et offre des performances de haut niveau.

Le succès de la Mini va prendre grâce aux belles performances du modèle en rallye. Les Mini Cooper et Cooper S deviennent rapidement les coqueluches des pilotes de tous poils, professionnels ou gentlemen drivers. Ici, une mini Cooper mord la corde, sur le circuit d’Outlon Park, en Angletterre, en 1965.
La Mini Cooper a été engagée avec succès au mythique rallye de Monte-Carlo, qu’elle remporta en 1964, 1965 et 1967. Initialement conçue comme un moyen de locomotion économique et avantageux, la victoire finale de la Mini la propulse au rang de voiture de sport pour Monsieur Tout le monde. Elle devient alors une voiture compétitive, capable de bonnes performances dans les rallyes, et symbole d’une bonne fiabilité. Une opinion renforcée par l’arrivée sur le marché de la Mini Cooper S, plus rapide et surtout plus puissante.

1972 fut une des années les plus empreintes du succès pour la Mini. Presque tous les ans, de petites modifications maintenaient l’attractivité de la marque. Ainsi, en 1974, il y eut par exemple les roues Denovo en option sur la Mini 1275 GT, équipées de pneus Dunlop anti-crevaison qui, même à plat, ne déjantaient pas. Les acheteurs du modèle de base, la Mini 850 (photo), purent cette année-là se réchauffer, le chauffage faisant son entrée dans l’équipement de série.

Aux début des années 70, Mini décide d’emprunter de nouveaux chemins. La déclinaison de modèles spéciaux à thèmes (sportifs, distingués, effrontés…) se multiplie. La marque investit également d’importantes sommes en communication.

A partir des années 80, la marque décide de simplifier sa gamme pour des raisons économiques. Entre 1980 et 1983, la Clubman, l’Estate et le Van en furent retirée. La Mini Classic, au moteur d’un litre, est la seule "rescapée". Mais cela n’empêche la chute de la marque.

En 1991, Rover joue le mythe et ressuscite la Mini Cooper, à moteur 1275, qui avait disparue du marché depuis une dizaine d’année.

Les rayures emblématiques du couturier Paul Smith ont tout couvert, du t-shirt au ballon de foot, en passant par la Mini Cooper. En 1999, la Mini s’affiche avec 86 bandes et 26 couleurs différentes. Ce modèle est l’une des trois Mini qui furent créées à l’occasion du 40e anniversaire du modèle.

Après 41 années de production, la dernière Mini Classic quitte l’usine de Longbridge le 4 octobre 2000. La voiture culte pilotée en leur temps aussi bien par John Lennon que par David Bowie, Peter Sellers ou Brigitte Bardot ne passera pas le troisième millénaire. Entre 1959 et 2000, plus de 5,3 millions d’unités de la petite anglaise se sont vendues, une véritable succès qui impose la Mini au Panthéon de l’automobile.

Un an après l’arrêt de la production, une nouvelle version de la Mini est lancée par BMW, à l’occasion du centenaire de son créateur. Plus puissante, elle offre une meilleure tenue de route. Surtout, ce modèle, doté d’une nouvelle motorisation, innove en réduisant la consommation de carburant et d’émissions de CO2.

Le succès de la New mini est pratiquement immédiat, et les ventes du modèle au nouveau design explosent. Entre 2001 et 2004, plus de 500.000 New Mini sont vendues dans le monde.
La plus chic des citadines hérite enfin, en 2006, d’un moteur Diesel à la hauteur de son charme, avec l’arrivée du 1.6 Hdi de 110 chevaux d’origine PSA, plus performant et plus sobre que le moteur Toyota. La nouvelle Mini, qui a gardé les déclinaisons sportives de la Cooper, est esthétique, mais perd son caractère économique. Elle continue pour autant de faire tourner les têtes. Pour preuve : la nouvelle version atteint le million d’unités vendues.

La Mini One consomme moins de cinq litres aux 100 km avec le pied léger : une sobriété appréciable qui laisse laissait ceux qui ont opté pour la Mini Diesel, de compenser son tarif coquet. En 2008, la Mini s’est vendue à 232.425 unités.

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