vendredi 5 juin 2009

"Home" : le cri d'alarme de Yann Arthus-Bertrand

Marchant sur les traces d'Al Gore, Yann Arthus-Bertrand signe avec "Home" un film artistique et militant qui bénéficie d'une diffusion planétaire pour alerter l'opinion sur la menace climatique.
Impossible de passer à côté ... . À l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement et afin de toucher le plus de monde possible, son SOS sort vendredi en même temps au cinéma, à la télévision sur France 2, sur des écrans géants (au Champ-de-Mars à Paris, à Londres et à New York), sur Internet (YouToube) et en DVD. Une mobilisation générale pour sauver la planète, une production française dont nous pouvons être fiers car elle sera diffusée gratuitement.

Produit par Luc Besson et EuropaCorp, "Home" a été financé par François-Henri Pinault, le patron du groupe de luxe mondial PPR qui a déboursé 12 millions d'euros. Il a nécessité plus de deux ans et demi de tournage en hélicoptère dans plus de 50 pays et donné lieu à 500 heures de rush, ramenées à 2 heures pour le cinéma et 90 minutes pour la télévision.

Diffusé dans 126 pays (Glenn Close assure les commentaires en anglais et Salma Hayek en espagnol), ce plaidoyer retrace l'histoire de la planète et de l'huma­nité en jouant sur l'opposition entre la beauté des images tournées du ciel en haute définition et la gravité des menaces qui pèsent sur la Terre. D'un côté, une mère ourse craquante qui sort de l'eau, suivie de ses deux petits ; de l'autre, la fonte de la calotte glacière qui promet d'entraîner des dérèglements en chaîne.

Même les images de sites pollués sont d'une splendeur à couper le souffle. «La beauté crée de l'émotion et fait réfléchir, explique Yann Arthus-Bertrand. Le mes­sage porté par ce film est extrêmement important, car il met en évidence la question de la survie. Sans nous en rendre compte, molécule après molécule, nous avons bouleversé l'équilibre climatique de la terre.» Et d'insister sur l'urgence de la situation : «Il ne reste plus que dix ans à l'humanité pour inverser la tendance.»

Des parrains célèbres, dont Al Gore, Prix Nobel de la paix et auteur d'"Une vérité qui dérange", ont apporté leur caution scienti­fique au film. Mais Yann Arthus-Bertrand s'est heurté à l'hostilité de certains pays, dérangés par sa caméra inquisitrice. La Syrie et Dubaï n'ont pas souhaité lui ouvrir leurs frontières. L'Inde a conservé la moitié de sa pellicule et la Chine a levé sa censure in extremis. L'Argentine l'a retenu une semaine sous un prétexte fallacieux. Preuve que le photographe écolo met souvent le doigt là où ça fait mal.

France 2, vendredi 5 juin, 20h40

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