dimanche 12 avril 2009

"La fille du RER"


Comme "d'habitude" et je n'aime pas ce mot (!), je suis allé voir non pas le dernier Deneuve mais le dernier Téchiné. Je suis tombé dans la marmite "Techinéenne" tout petit après avoir vu "Hôtel des Amériques" (à la télévision) et "Rendez-vous" (au cinéma !) avec Juliette Binoche ...
Que dire de ce film ...
Ce film est curieux, long (1h45) un peu creux à certains moments (forcément avec une telle longueur !) et on se demande pourquoi Téchiné s'est lancé dans une telle entreprise : réaliser un film autour d'un fait divers ... L’histoire s’éloignant beaucoup du sujet principal, on se demande réellement l’intérêt du cinéaste pour ce fait divers : D’une part, il y a une amourette qui se termine bizarrement et ensuite, le fameux fait divers qui empiète sur la première partie. Heureusement, l ’ensemble captive grâce aux prestations d' Emilie Dequenne et de Catherine Deneuve (excellente, forcément, évidemment !). On aurait préféré que Techiné se concentre sur un seul sujet et non deux histoires totalement différentes.
Le "problème" des films de Téchiné c'est qu'ils sont souvent complexes, intéressant, alambiqués, mais sublimement beau ... c'est du Téchiné.
Ce film reste attachant grâce à une certaine fluidité de la mise en scène qui rattrape en grande partie ce scénario hésitant (la quête de l'identité via Louise, jeune fille en attente de faire le deuil des images parentales, la notion de culpabilité, le problème du mensonge, la question de la shoah et de la mémoire, le problème de la déstructuration de la cellule familiale à travers deux familles en crise...) Certaines scènes sont brillantes. Le long dialogue par mail et webcam entre Duquesne et Duvauchelle (le beau tatoué !) qui rappelle "Be with me" de Cédric Khoo, la très drôle scène où Duvauchelle encore lui, berne le vendeur et la fuite dans la forêt de la jeune mythomane qui rappelle le cinéma muet expressionniste sont inoubliables. Emilie Dequenne est très bien comme Catherine Deneuve incarnée, à la voix émouvante dans un rôle à contre emploi (assistante maternelle). Nicholas Duvauchelle et Michel Blanc sont peut être bons mais leur personnage est mal calibrés. Quand à Ronit Elkabetz, elle est vraiment belle et troublante. Ce qui fait la force des films de Téchiné, c'est qu'il filme avec brio les cadres naturels, quotidiens, à qui il donne un certain naturalisme. Un film imparfait oui, mais troublant. On aurait donné ce scénario à n'importe quel autre cinéaste, cela aurait sûrement donné quelque chose de très moyen, mais voilà toute la magie de ce cinéaste merveilleux qu'est Téchiné !

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