samedi 3 janvier 2009

Dexter ...

Voilà encore une serie que seuls les Américains pouvait produire ...
Tirée des romans "Ce cher Dexter" de Jeff Lindsay qui en est également le scénariste, cette série télévisée américaine créée par James Manos Jr et diffusée sur Showtime, joue sur la notion d’un héros se révélant pas du tout recommandable. La série reprend les lieux, les personnages et le début du roman de "Ce cher Dexter", cependant les auteurs de la série ont préféré se détacher de la fin de celui-ci et de ne pas suivre le deuxième roman, "Le Passager noir". La série et le livre peuvent donc être considérés comme deux histoires sensiblement différentes.

Discret, poli et d’humeur toujours égale, Dexter Morgan (remarquablement campé par Michael C. Hall, révélation de Six Feet Under) est un flic particulier puisqu’il exerce la profession d’expert en tâches de sang sur les scènes de crime. En réalité, c’est un rat de laboratoire, invisible, anonyme, négligeable pour bon nombre de ses collègues. Une couverture parfaite pour lui permettre, la nuit tombée, de retrouver sa nature profonde de prédateur. Car Dexter est un tueur en série. Ce n’est pas vraiment de sa faute : privé d’émotions, totalement hermétique à l’amour ou la haine, il est juste incapable de résister à l’appel du sang. Toutefois, il a appris à tuer sans courir de risque grâce à son père adoptif. Harry, flic blanchi sous le harnais, lui a montré toutes les ficelles pour échapper à la police. Surtout, ce précieux père a imaginé une « solution » : pour assouvir ce petit vice caché : Dexter ne tue que les individus nuisibles pour la société. De parfaits salauds, irrécupérables, dont la disparition ne fera pleurer personne.

Evidemment, la question arrive vite sur le tapis. Qui mérite au juste, de passer de vie à trépas, qui plus est dans d’atroces souffrances, entre les mains expertes de Dexter ? C’est une des composantes de cette série destabilisante et oppressante. L’autre est constituée, en guise de fil rouge narratif, de l’irruption d’un autre tueur en série dans le panorama.
Entre la composition de Michael C. Hall, qui mélange subtilement le terrifiant et le pathétique, les personnages secondaires très travaillés (la petite amie alibi de Dexter, ex-femme battue qui croit avoir trouvé le compagnon parfait) et la toile de fond (un Miami clinquant et rongé par les trafics), Dexter frappe un grand coup. Difficile pour autant de se convaincre que le personnage peut tenir plusieurs saisons sur ce principe ...

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