vendredi 26 décembre 2008

Plus de publicité sur France Télévision à partir du 05/01/09

C’est désormais officiel: la publicité sera supprimée à partir du lundi 5 janvier, entre 20 heures et 6 heures, sur les chaînes de France Télévisions. Soit deux jours avant l'éventuelle promulgation de la loi, qui doit être étudiée par le Sénat le 5 janvier.

La direction a indiqué ce mardi qu’une résolution allant en ce sens a été adoptée par le conseil d’administration du groupe. Elle a été adoptée par neuf voix pour, deux contre et une abstention.

Le président du groupe, Patrick de Carolis, est donc particulièrement réactif, puisque la ministre de la Culture, Christine Albanel, lui a demandé hier lundi d’annoncer lui-même l’arrêt de la publicité sur toutes les chaînes de France Télévisions, excepté RFO, en raison du retard dans l’examen parlementaire du projet de loi.

Carolis a choisi de porter cette mesure au vote du conseil d’administration. Il a expliqué, dans un communiqué, «qu’avant même le vote définitif et la promulgation de la loi, il entendait prendre et assumer ses responsabilités au nom de l’intérêt supérieur du groupe qu’il dirige et de ses collaborateurs». Il «a ajouté que cette décision et les conditions d’urgence dans lesquelles elle avait été amenée devant le Conseil pouvait susciter chez certains le doute ou la préoccupation, mais qu’elle était indispensable au bon fonctionnement de l’entreprise», toujours selon le communiqué.

















Les 450 millions d’euros destinés à compenser le manque à gagner sont d’ores et déjà garantis par l’Etat, car inscrits dans la loi de finances 2009.

Pour compenser la suppression progressive de la publicité, l’Assemblée nationale a déjà voté l’instauration de deux taxes, une taxe sur les fournisseurs d’accès internet (FAI) et l’autre sur le chiffre d’affaires publicitaire des chaînes privées.

En 2009, France Télévisions prévoit un déficit de 135 millions d’euros, après une année 2008 marquée par un déficit de 116 millions d’euros, a indiqué la CGT dans un communiqué à l’issue du conseil d’administration. La direction de France Télévisions n’a pas communiqué immédiatement sur ces chiffres.

Benoît Hamon, porte-parole du PS, s’est pour sa part insurgé contre la demande du gouvernement au président de France Télévisions de décider lui-même de la suppression partielle de la publicité.

«Nous n’avons pas besoin que soit adoptée la sup- pression de la publicité, puisque M. de Carolis peut la mettre en oeuvre tout seul», a ironisé l’eurodéputé lors d’un point de presse à l’issue du secrétariat national du PS. «Cette réforme manifestement n’avait besoin ni d’une loi, ni d’un décret», a poursuivi Hamon pour qui Patrick de Carolis «est considéré par le pouvoir politique comme un auxiliaire chargé de mettre en oeuvre les choix politiques du gouvernement».

«On a bien désormais une conception de l’audiovisuel public comme une courroie de transmission du pouvoir politique», a déploré l’eurodéputé.

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